DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES NATURELLES,
DANS LEQUEL
ON TRAITE MéTHbDIQUEMENT DES DIFF^RENS ÊïBES DE LA NAïlTRE . CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPRÈS l'éTAT ACTUEL DE ^0^ CONNOISSANCES, SOIT BELATIVEM GNT A l'i.TIL1TÉ Vu'en PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE , LACalCULTURE , LE COMMEaCE ET LES AnXS.
SVIYI D'UNE BIOGRAPfflE DES PLUS CÉLÈBRES NAllfRALISTES.
PAR
Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi et des principales Ecoles de Paris.
TOME TRENTE- SEPTIÈME,
OSE-PARM.
F. G. Levratjlt, Éditeur, à STRASBOURG,
et rue de la Harpe, N.° 81, à PARIS.
Le Normant, rue de Seine, N.** 8, à PARIS,
1825.
LIBRARY OF
1685- IQ56
DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES NATURELLES.
TOME XXXV IL
OSE = PARM.
Le nombre d^ exemplaires prescrit par la loi a été dé-r posé. Tous les exemplaires sont ret^étits de la signature de l'éditeur.
DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES NATURELLES,
DANS LEQUEL
ON TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DIFFÉRENS ÊTRES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MEMES, d'aPRÈS l'ÉTAT ACTUEL DE NOS C0NN0ISSANCE3, SOIT RELATIVEMENT A l'uTILITÉ Qu'eN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS.
SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES.
Ouvrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux commerrans, aux arlistc-s, aux manufacturiers, et k tous ceux qui ont intérêt à connoîtrelesproductionsdela nature, leurs caractèresgénériques et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages.
plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des principales Ecoles de Paris.
TOME TRENTE-SEPTIÈME.
F. G. Levuault, Editeur, à STRASBOURG,
et rue de la Harpe, n." 8i, à PARIS. Le NonMAisï, rue de Seine, N.° 8, à PARIS.
1 8 3 5.
Liste des auteurs par ordre de Matières.
Physique générale. M. LACROIX , membre de rAcadémie des Sciences et professeur au Collège d Frs^nce. (L.)
Chimie. M. CIIEVREUL, professeur au Collège royal de Charlemagne. (Cb.)
Minéralogie et Géologie. M. BRONGNIART, membre de l'Académie
des Sciences, professeur à la Faculté des
Sciences. (B.) M. BROCHANT DE VILLIERS , membre
de l'Académie des Sciences. (B. de V. ) M. DEFRANCE, membre de plusieurs
Sociélcs savantes. (D. F.)
Botanique.
M. DESFONTAINES, membre de l'Académie des Sciences. (Desf.)
M. DE JUSSIEU , membre de l'Académie des
Sciences, professeur au Jardin du Roi. (J.) M. MIRBEL, membre de l'Académie des
Sciences , professeur à la Faculté des
Sciences. (B. M.) M. HENRI CASSINI , membre de la Société
pbllomatique de Paris. (H. Cass.) M. LEMAN, raerubre de la Société philoma-
tiijue de Paris. (Lem.; M. LOISELEUR DESLONGCHAMPS,
Docteur en médecine, membre de plusieurs
Sociétés savantes. (L. D.) M. MASSEY. (Mass.) M. POIRET , membre de plusieurs Sociétés
savantes et littéraires , continuateur de
l'Encyclopédie botanique. (Pojr.) M. DE TUSSAC, membre de plusieurs
Sociétés savantes , auteur de la Flore des
Antilles. (De T.;
Zoologie générale , .Ânatomîe et Physiologie. M. G. CUVIER, membre et secrétaire per- pétuel de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi, etc. (G. C. ou CV. ou C.) M. FLOURENS. (F.)
Mammifères. M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE , membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardia du Roi. (G.)
Oiseaux. M. DUMONT DE s.i^ CROIX, membre de plusieurs Sociétés savantes. (Ch. D.)
Reptiles et Poissons.
M. DE LACÉPÈDE, membre de l'Académie des.Sciences, prof, au Jardin du Roi. (L. L.)
M. DUMERIL, membre de l'Académie de» Sciences, prof, à l'Ecole de médecine. (C D.)
M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H. C.) Insectes.
M. DUMERIL, membre de l'Académie de» Sciences, professeur à l'École de médecine. (C. D.)
Crustacés.
M. W. E. LEACH, membre de la Société roy. de Londres, Correspond, dn Muséum d'his- toire naturelle de France. ( W. E. L. )
M. A. G. DESMAREST, membre titulaire de l'Académie roy.ile de médecine , professeoz à l'école royale vétérinaire d'Alfort, etc.
Mollusques , f^ers et Zoophytes.
M. DEBLAINVILLE, professeur à la Faculté des Sciences. (De B.)
M. TURPIN, naturaliste, est chargé de Fexécution des dessins et de la direction de la gravure.
MM. DE HUMBOLDT et RAMOND donneront quelques articles sur les objets nouveaux
qu'ils
observés da
leurs voy?
sur les sujets dont ils se sont plus particuliè- rement ocrupés. M. DE CANDOLCE nous a fait la même promesse.
M. PRÉVÔT a donné l'article Océan , et M. VALENGIENNES plusieurs articles d'Oi- nithologie.
M. F. CUVIER est chargé de la direction générale de l'ouvrage, et il coopérera an» articles généraux de loologie et à l'histoire des mammifères. (F. C.)
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DES
SCIENCES NATURELLES.
OSE
VJSEILLE. {Bot.) Ce nom, qui appartient spécialement à l'oseille des jardins, rumex acetosa, et à quelques-unes de ses congénères , est aussi donné vulgairement à d'autres plantes acides, employées en divers pays aux mêmes usages. Ainsi plusieurs oxalides portent ce, nom, et c'est même de l'une d'elles, plus commune, que l'on extrait le sel d'oseille du commerce. Vliibiscus sabdariffa , de la famille des malvacées, est nommé Oseille de Guinée. La bégonia villosa d'Aublet est nommée, selon lui, Oseille des bois à Cayenne ; une autre bégonia est I'O.seille sauvage du Malabar. Un rhexia est nommé Oseille de cerf. (J.)
OSEILLE. (Bot.) Voyez Patience. (L. D.)
OSEILLE DES BOIS. (Bol.) A la Guiane on donne ce nom à une espèce de bégonia. (Lem.)
OSEILLE DE BREBIS. (Bot.) C'est encore une espèce de patience. ( L. D. )
OSEILLE DE BUCHERON. (Bot.) Un des noms vulgaires de l'oxalide oseille. (L. D.)
OSEILLE DE CERF. (Bot.) On donne ce nom au Canada au rhexia alifanus. (Lem.)
OSEILLE COMMUNE. ( Bot. ) C'est la patience oseille. (L. D.)
OSEILLE DE GUINEE. (Bot.) Nom vulgaire de la ketmie acide, hibiscus sabdariffa, Linn. (L. D.) 37.
OSE
OSEILLE DU MALABAR. {Bot,) C'est la bégonia malaba- rica. (LexM.)
OSEILLE RONDE. ( Bot. ) C'est la patience à écussons. (L. D.)
OSEILLE ROUGE. (Bot.) Nom vulgaire de la patience san- guine. ( L. D.)
OSEILLE DE SAINT-DOMINGUE. (Bot.) Nom de Voxalis frutescens , qui croit à Saint-Domingue. ( Lem. )
OSEILLE SANGUINE. (Bot.) C'est encore une espèce de patience. ( L. D.)
OSEILLE A TROIS FEUILLES. {Bot.) Nom vulgaire de l'oxalide oseille. (L. D.)
OSEL. {Mamm.) Ce nom est, chez les Russes , celui de l'àne. Ils nomment oslitza, l'ànesse. (Desm.)
OSERAIE. (Bot.) On donne ce nom à un endroit planté en osiers. ( L. D.)
OSERE. {IclUhj'ol.) Les Russes nomment ainsi I'Esturgeon. (Desm.)
OSFOUR. (Bot.) Voyez Kortom. (J.)
OSFRAIE. {Ornith.) Ce nom et celui ù'osfrague étaient anciennement donnés à l'orfraie, en latin ossifraga. (Ch. D.)
OSIER. {Bot.) On désigi e vulgairement sous ce nom plu- sieurs espèces de saules dont les jeunes rameaux sont très- flexibles et se coupent tous les ans pour être employés à di- vers ouvrages. (L. D.)
OSIER BLEU. {Bot.) Nom vulgaire du salix hélix. (L. D.)
OSIER FLEURI, OSIER SAINT-ANTOINE. (Bot.) Noms vulgaires de l'épilobe à feuilles étroites. ( L. D.)
OS! LIN. {Conchjl.) Adanson (Sénégal, p. 168, pL 12) décrit et ligure sous ce nom une espèce de toupie, trochus tersoilatus, Linn. (DeB.)
OSINOWIECK. {Bot.) Selon Pallas , on donne ce nom, dans une partie de la Sibérie, à des champignons dont la chair, naturellement blanche, devient bleue, lorsqu'on la déchire; plusieurs agarics et bolets sont dans ce cas. (Lem.)
OSIUM. {Bot.) Nom donné chez les Maures, suivant Rau- M^olf, à l'opium ou au pavot qui le fournit. (J.)
OSJIROI, SJIRE, SJIROI. {Bot.) Noms japonois du lis blanc, cité par Ksempfer. (J.)
OSM 5
OSKAMPIA. (Bot,) Le Uthospermum orientale de Linnaus a été séparé sous ce nom par Mœnch , à cause de son c;Jice anguleux, plus profondément divisé, de son stigmate en tête et de ses graines chargée s d'un petit duvet. Voyez Grémil. (J.)
OS.^;ANTHLFS. (Bat., Ce genre de Loureiro est fondé sur Voleafragrans de M. Thunberg , différent par les loges de ses deux anthères qui sont séparées et par l'existence de deux styles'. Willdenow fait observer que cette plante, vue dans les jardins de la Cochiuchine , n'y fructifie point, et que ses deux styles sont peut-être une monstruosité résultante de la culture, et il croit que" jusqu'à présent on ne peut admettre ce genre. Voyez Olivier. (.1.)
OSiMAZOME. {aùiii.) M. Thénard a donné jce nom au principe aromatique du bouillon de viande, qui avoit été signalé par Thouvenel. Mais plusieurs des propriétés qu'on a attribuées à ce principe, telles que la couleur, la propriété de précipiter le nitrate d'argent, etc., ne lui appartiennent certainement pas.
L'osmazôme n'a point encore été obtenu à l'état de pureté, de sorte qu'on ignore toutes ses propriétés, hors son odeur; c'est en traitant la viande écrasée dans un mortier, par l'al- cool concentré, en laissant évaporer spontanément la liqueur filtrée, qu'on obtient l'extrait auquel on a appliqué le nom d'osmazôme. M. Proust regarde l'osmazôufe comme un acide, qui est tout formé dans les viandes rouges fraîches; et il semble croire qu'il a les plus grands rapports avec l'acide caséique, s'il ne lui est pas identique. ( Ch. )
OSMÈRE, Osmerus. {Ichthjol.) Voyez Éperlan. (H. C.)
OSMIE, Osmia. [Entom.) Panzer a employé ce nom pour désigner un genre d'insectes de la famille des mellites ou apiaires, que LinnîBus et M. Kirby avoient rangés parmi les abeilles, Fabricius avec les anthophvres , Jurine avec les tra~ chuses , et Klug avec les a-nhljdes. Ce sont les abeilles ma- çonnes , dont la tête est garnie de pointes cornées; l'abeille du pavot, que nous avons décrite t. l." , page 35, souslen.°3oi l'empileuse, que nous avons également fait connoitre sous le n.° 2g , et fait figurer dans l'atlas, planche -29 , fig. 5 et 3 a. sous le nom de pJiylloInme. ( C. D.)
OSMITE, Oiinites. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
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à fleurs composées, de la famille des corjmbifères , de la sjm- génésie polygamie fruslranée de Linna?iis, offrant pour carac- tère essentiel: Un calice commun, à folioles imbriquées, sou- vent scarieuses; les internes élargies à leur sommet; les fleurs radiées: les demi-fleurons stériles ; les fleurons hermaphrodites; le réceptacle garni de paillettes; les semences oblongues, surmontées d'une aigrette à paillettes courtes ou d'un simple rebord.
OsMrrE tomentelse: Osmites hellidiastrum , Linnaeus, Spec. pL; Amccn. acad., 4 , p. 53o. Cette plante, remarquable par le duvet cotonneux et blanchâtre qui recouvre toutes ses par- ties, est un petit arbrisseau de quinze à dix- huit pouces de haut, offrant l'aspect d'une santoline. Sa tige se divise en ra- meaux grêles, presque fascicules, garnis de feuilles nombreuses, éparses , sessiles, linéaires, très-aiguès. Les fleurs sont sessiles, solitaires; presque terminales. Leur calice est composé d'é- cailles jaunâtres, scarieuses, imbriquées, membraneuses à leur sommet; elles renferment des demi-fleurons de couleur blanche et de fleurons jaunes; le réceptacle est garni de pail- lettes sétacées. Toutes ses parties, d'après Ray, répandent une odeur de c iuiphre. Cette plante croit naturellement au cap de Bonne Espérance.
OsMiTE CAMPHKÉE ; Osmitcs cawphorina , Linn., Lamk. , III. gen. , tab. 865, fîg. 1 ; Séba, Mus., i ,• pag. 143, tab. 90, fig. 2. Cette plante tire son nom de la forte odeur de camphre qu'elle exhale dt toutes ses parties. Sa tigt; s'élève à la hauteur d'un pied; elle est simple , ligneuse, garnie de feuilles sessiles, alternes, assez nombreuses, étroites, lancéolées , un peu den- tées à leur base, couvertes, ainsi que la tige, d'un duvet fin et tomenteux. La fleur est terminale , ordinairement solitaire, portée sur un pédoncule aloagé : les folioles du calice sont imbriquées, point scarieuses; les demi-fleurons blancs; le disque est jaune; les paillettes du réceptacle sont teintes de bleu à leur sommet. Cette plante croit au cap de Bonne- Espérance.
OsMiTE A Fr.EUR d'aster : Osmites asteriscoides , Linn., Burm., Af:., pag. 161 , tab. 58, fig. i ; Séba, Mus.. 1, tab. 16, fîg. 4. Arbrisseau d'environ trois pieds, chargé de rameaux nus, épais, cylindriques, divisés en d'autres beaucoup plus pe-
OSM 5
tifs, tomenteux, garnis de feuilles éparses, sessiles, un peu épaisses, lancéolées, aiguës, munies de trois ou quatre dents vers leur sommet, cotonneuses et couvertes d\in grand nombre de petits poils jaunâtres , un peu glanduleux à leur base : les fleurs sont sessiles à l'extrémité des rameaux; elles ont au moins quinze lignes de diamètre • les folioles du calice sont ovales, presque lancéolées, chargées des mêmes poils que les feuilles; les demi-fleurons g. mds, assez nombreux, de cou- leur blanche ; le disque est jaune. Cette plante croît au cap de Bonne -Espérance; elle est le type du genre Osmitopse. Voyez ce mot. (Poir.)
OSMITOPSE, Osmitopsis. (Bot.) Ce genre de plantes, que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences d'Octobre 1817 (pag. 104), appartient à l'ordre des Synanthérées, à notre tribu naturelle des Anthémidces, à la section des An- thémidées-Prototypes, et au groupe des Anlhémidées-Proto- types vraies, dans lequel nous l'avons placé entre les deux genres Achillea et Osmites. (Voyez notre tableau des Anthé- midées, tom. XXIX, pag. 180.)
Le genre Osmitopsis présente les caractères sui"ans, que nous avons observés sur deux échantillons secs, dans les her- biers de MM. Desfontaines et de Jussieu,
Calathide radiée: disque multiflore, régulariflore , andro- gyniflore; couronne unisériée , liguliflore , neutriflo; e. Péri- cline égal aux fleurs du disque, formé de squames subtrisériées, peu inégales, foliacées, ovales, les extérieures plus gr.mdes. Clinanthe convexe , garni de squamelles membraneuses, éga- les aux fleurs. Fleurs du disque : Ovaire ou fruit épais, subcy- lindracé, privé d'aigrette, mais pourvu d'un bourrelet basi- laire et d'un bourrelet apicilaire, et portant un grand nec- taire sur son aréole apicilaire. Après la fécondation, la base de la corolle s'amplifie , comme dans plusieurs autres An- thémidées. Fleurs de la couronne: Faux -ovaire loi^g , grêle, stérile. Style nul. Corolle à languette ovale, parsemée de glandes.
Ce genre, qui a pour tj'^pe VOsmites asteriscoides, Lin., dif- fère des vrais Osmites, principalement par l'absence de Pai- grette.
Dans la troisième et dernière édition du Species plantarum
6 OSM
de Linné, nous trouvons le genre Osmites composé de trois espèces. La première ( O. bellidiaslrum ) , que nous n'avons point vue, correspond au genre Bellidiastrum de Vaillant, et a été rapportée par THérilier à son genre Relhania. Si cette attribution, que nous n'avons pas pu vérifier, est exacte, la première Osmites de Linné seroit une inulée, et par consé- quenl elle ne pourroit pas être congénère des deux autres, qui sent des Anthémidées. Celles-ci, nommées camphorina et asteriscoides , sont, il est vrai, de la même tribu, mais non du même genre. Gœrtner, qui a décrit et figuré les caractè- res génériques de l'une et de l'autre, avoit remarqué leurs différences, et il avoit pensé que la dernière pourroit con- stituer un genre particulier. Nous croyons aussi que VOsmites camphorina doit être co!;sidérée comme le type du vrai genre Osmites; et que Vasteriscoides doit devenir le type d'un autre genre, que nous avons proposé sous le nom d'Osmitopsis , qui indique sa ressemblance avec le précédent. Quant à VOsmites calj'cina de Linné fils, que l'Héritier avoit ensuite attribuée au genre Relhania, elle est déHnitivenient devenue le type du genre Lapeirousia de Thunberg, qui appartient probablement à la tribu des inulées. Enfin, il y a encore une Osmites den- tata de Thunberg, dont nous ne pouvons déterminer ni le genre ni la tribu. (H. Cass. )
OSMIUM. (Min.) Ce métal ne s'est pas encore montré isolé dans la nature. On ne l'a même trouvé que dans les minerais de plr.tine, où il est allié avec l'iridium. Jusqu'à présent il a constamment accompagné ces minerais; car on l'a reconnu dans le minerai de platine du nouveau monde, et dans celui qu'on a découvert depuis peu dans les terrains aurifères des monts Ourals. (B. )
OSMIUM. (C/ii'rfi.) Corps simple, appartenant à la cinquième section des Métaux. (Voyez tom. X, p. 629 et 65o.)
L'osmium n'a été obtenu jusqu'ici que sous la forme d'une poudre noire, ou bleuâtre si l'on n'admet pas l'existence d'un oxide bleu d'osmium.
L'osmium n'a pu être fondu.
Il paroit très-fixe, toutes les fois qu'il est chauffé sans le contact du gaz oxigène.
L'oxigène se combine facilement à l'osmium à une tempe-
OSM 7
ïature peu élevée. Lorsque le premier est en excès, tout le métal se convertit en un oxide volatil b!anc , cristallisable. Lorsqu'au contraire l'osmium est en excès sur Tox^géne, ainsi que cela a lieu quand on chauffe le métal dans une petite cornue de verre, adaptée à un billion, on obtient d'abord un premier sublimé d'oxide volatil blanc, puis un second su- blimé bien , que M. Vauquelin considère comme un oxide moins oxigéné que le précédent.
Aucun acide simple ou mélangé à un autre n'attaque l'os- mium.
Quand on chauff'e la potasse ou la soude et l'osmium avec le contact de l'air, l'osmium s'oxide.
Suivant Tennant, l'osmium s'allie au mercure, à l'or, au cuivre et à l'iridium.
OxiDES d'osmium. Oxide o'osmiuji ELA^3C cristallisable.
Cet oxide est incolore, susceptible de cristalliser.
Il se sublime aux températures ordinaires. Lorsqu'on le conserve pendant quelque temps dans un flacon fermé, qui n'en est pas cnlièrement rempli , il se sublime de Foxide dans la partie supérieure du vaisseau.
Lorsqu'on le jette sur un corps chaud , il se volatilise en ré- pandant une odeur très -forte , qui a de l'analogie avec celle du raifort. C'est d'après cela que M. Tennant a donné le nom d'osmium au métal qui acquiert cette propriété en se com- binant avec Toxigène.
L'oxide d'osmium est soluble dans l'eau. La solution n'est point acide; elle a l'odeur propre à l'oxide et une saveur légèrement douceâtre. Elle peut être distillée sans éprouver de changement.
L'oxide d'osmium est susceptible de s'unir à la potasse et aux alcalis en général; mais ces combinaisons sont foibles. L'eau de potasse, en s'unissant à cet oxide, donne, dit-on, une solution jaune. Pour en séparer l'oxide , il suffit de neu- traliser l'alcali par l'acide sulfurique et de distiller. L'oxide se volatilise avec l'eau.
La plupart des combustibles réduisent l'oxide d'osmium dissous dans l'eau. C'est ce qu'on peut observer en mettant
8 OS M
un bâton de phosphore dans cette solution. Le métal est pré- cipité à l'état d'une poudre noirâtre.
La plupart des métaux produisent cet effet, surtout si l'on a soin d'ajouter à la liqueur un peu d'acide. On observe, au moins dans plusieurs cas, qu'il se manifeste une couleur bleue avant qu'on obtienne le métal à l'état d'une poudre noire.
L'alcool, léther, agissent encore de la même manière.
La solution aqueuse d'oxide d'osmium devient pourpre et ensuite d'un beau bleu quand on la mêle avec l'infusion de noix de galle.
Elle colore en bleu le linge, le liège, l'épiderme, etc.
C'est la couleur bleue que l'oxide d'osmium présente par le contact de plusieurs corps combustibles , qui a conduit plusieurs chimistis à admettre un oxide bleu d'osmium qui contient moins d'oxigène que l'oxide blanc. Le fait qui me paroit le plus favorable à cette opinion , est le sublimé l)leu que MM. Fourcro}^ et Vauqueliu ont obtenu en chauffant de l'osmium métallique dans une petite corpue contenant de l'air.
Amalgame d'osmium.
Suivant Tennant, le mercure , agité avec la solution aqueuse d'oxide d'osmium, réduit l'oxide à l'élat métallique, et le mercure qui ne s'est pas oxidé, s'ainalgame à l'osmium ré- duit. Lorsqu'on distille cet amalgame , le mercure seul est volatilisé.
Osmium allié avj:c l'or et le cuivre.
Tennant a obtenu ces alliages en chauffant l'osminm avec l'or ou le cuivre dans un creuset de charbon. Ils sont duc- tiles. Lorsqu'on les traite par l'eau régale, ils sont dissous: si on opère Ja dissolution dans un appareil dislillatoire et que l'on y concentre la liqueur, on obtient dans le récipient de l'oxide blanc d'osmium.
Osmium et iridium.
Cet alliage est tout formé dans la mine de platine. Voici les propriétés que M. Wollaslon lui a reconnue :
Il est en grains métalliques. Ils sont plus durs que les grains de mine de platine.
Ils sont sans malléabilité sous le marteau.
OSM 0
Leur structure est sensiblement lamelleuse.
Leur deusité est de 19,5. Celle des grains de mine de pla- tine n'est que 17,7 , et ce qu'il y a de remarquable , c'est que la deusifé de la, poudre noire, qu'on obtient en tr.iitant la mine de platine par l'eau régale, et qui est en grande partie formée d'iridium et d'osmium, n'est que de 145^»
Histoire.
L'osmium n"a été trouvé jusqu'ici que dans la mine de, platine.
Tennant, en 1800 , a établi, le premier, l'existence de l'os- mium comme une espèce particulière de corps.
MM. Fourcroy et Vauquelin , en examinant la mine de platine, avoient bien reconnu plusieurs des propriétés de ce raiétal ; mais ils les avoient attribuées à l'iridium.
Nous parlerons du mode de préparer l'osmium à l'article Platine. (Ch. )
OSMODIUM de Rafinesque-Schmaltz. {Bot.) Voyez On os-
MODIUN. (LeM. )
OSMUNDA, Osmonàe. (Bot.) Genre de la famille des fou- gères: autrefois très-nombreux en espèces, et maintenant très- réduit. Ses caractères sont d'ofîrir des capsules globuleuses, nues, pédiceliées, striées, bivalves à moitié, et disposées en panicule ou groupe. Cette panicule n'est autre que la fronde déformée par le grand nombre de capsules qui la couvrent.
Le genre Osmunda , fondé par Tournefort sur la plus belle et la plus grande des fougères d'Europe, VOsmuncla regalis, a été adopté par Adanson , Linna3us et tous les botanistes; mais ces derniers, moins circonspects que le fondateur, y ont ramené une quantité de fougères qui maintenant form nt les genres Anémia, Todea, Botrjchium ou Lunaria, Moliria, Struthiopteris , et des espèces mieux placées dans les genres Riedlea, Acrosticlium , Blechnum, Lomaria, TVoodwarsia, Pi cris , Gymnogramma et Ejâroglossum. Cavanilles, qui s'étoit aperçu de cette confusion , avoit de son côté retiré de VOsmunda l'es- pèce qui en est le type, et en avoit fait son AphjUucarpa. Ainsi donc il auroit détourné !e nom d'osmwreda de sa véri- table application , et mallieureusenient il n'agissoit que sur des exemples trop connus comme celui de la bruyère com-
GSM
mune, retiré de son genre pour en faire un particulier, Cal' luna, en lui ôtant celui d''Erica, qu'elle avoit porté de toute ancienneté.
Le genre Osmanda ne renferme plus qu'un- douzaine d'es- pèces tout au plus. Ce sont de très-belles fougères, d'un beau port, et souvent d'une grande stature, simples, ou rameuses, à frondes presque toujours ailées une ou deux fois. Elles se plaisent dans les parties humides et découvertes des bois. Elles naissent en touffes.
1.° L'OsML'NDA royal: ÙsmuTida rcga/is; Plum. fil., 55,tab.B, fig. 4; Linn. , Sp.p!.; FI. dan., tab. 217; Black w., tab. 5^4; Osmimda, Lob., OZ>s. 474, etc.; Lam. , lllust., tab. 865, fig. 2 ; Boit, fil., tab. 5; Filix, Moris. , 3 , sect. 14, tab. 4, fig. 1 ; Dod., Pewpt. 473. En touffes, hautes de deux à trois pieds et plus; frondes droites, très-grandes, deux fois ailées: fron- dules oblongues , lancéolées, sessiles , à peine dentées, et presque auriculées à la base, les inférieures opposées; grappes fructifèr s, situées à l'extrémité de la fronde. Cette magni- fique fougèi'e croît en Europe dans les bois humides, les lieux marécageux et aquatiques. On rappelle/oug^re^eurie, à cause de ses nombreuses grappes fertiles; fougère royale, à cause de sa grandeur et de sa beauté. Ses frondes sont portées sur des pétioles qui naissent de la racine. Ceux-ci , par leur grandeur, ont été pris par les anciens botanistes pour des tiges rameuses; de là le nom de filix ramosa (fougère ra- meuse), qui a été donné à cette plante par C. Bauhin et ses contemporains. Les frondules offrent une nervure mé- diane, d'où partent de petites veines latérales, très-nom- breuses. Les capsules forment des agglomérations ou paquets globuleux, roussàtres, très -rapprochés, très -nombreux, et qui couvrent l'extrémité de la fronde, et très-rarement toute la fronde. Les divisions inférieures restent le plus souvent in- tactes. W'illdenow en indique une variété à fronde stérile et irondules bifides ou trifides, et crispés.
Cette fougère portoit le nom à'osmunda dès le temps de Lobel 5 quoiqu'il eût été chez les Latins celui d'une phinte que Tragus croit être notre vicia Dumetorum. On employoit sa racine comme vulnéraire et détersive; on en faisoit encore usage dans les maladies hépatiques et les maux d'estomac.
OSM M
Actuellement celte fougère n'est plus employée à ces usage*: elle sert de litière pour les bestiaux dans les pays où elle abonde. Ses cendres contiennent de la potasse, qu'on en re- tire en faisant brûler lentement la plante, déjà desséchée, dans des fosses préparées exprès.
■2" OsMCNDA BEL-A-voiR : Osmundu spectahilis , ^'N^lld., Spec. pL, 598 ; Osmunda regalis , /3 , Linn.; Osmunda regalis, Mich. , Amer. , 2 , pag. 2j5 ; Filix, Pluk. , Alw. , tab. 181, fig. 4. Il dif- fère de l'espèce précédente par ses frondules dentelées, cu- néiformes à la base, toutes alternes. Cette espèce croit en Ca- nada, en Pensylvanie et en Virginie.
3." Osmunda cannelle : Osmunda cinnamomea. Linn.; Filix, Moris., Hist., 5, sect. 14, tab. 4, fig. 5. Frondes stériles, dis- tinctes des fertiles; bipinnatifides, à découpures ovales, ob- longiies, obtuses, entières; frondes fertiles, deux fois ailées, lanugineuses; stipe laineux. Cette belle fougèi'c croit en grandes touffes. Elle est remarquable par ses groupes de fruits, couverts d'un duvet brun, couleur de cannelle. Eile est particulière aux Etats-Unis.
Nous ferons observer, en terminant cet article, que, 1.° VOsinunda spicant , L., est décrite à l'article Bkchnum , Suppl. ; •j° VOsrriunda lunaria , est le type du genre Botrychium (voyez ce moi); "à." Y Osmunda crispa, L., une espèce âe pteris ; et I^.'^ V Osmunda struthiopteris, un genre particulier sous ce nom. (Lem.)
OSMUNDARIA. (Bot.) Geure de la famille des algues, établi par Lamouroux et qu'Agardh nomme Poljpaacum. Son caractère essentiel consiste dans les fructifications : elles sont très-petites, pédicellées, situées à l'extrémité des frondes. A la surface des frondes sont épars de nombreux petits ma- melons rapprochés, pédicellés et épineux. Une seule espèce compose ce genre.
L'OsMUNDARiA proi.ikère; Osm, proliféra, Lamk., Ess. , tab. 1 , fig. 4, 5, 6. Son stipe, anguleux, rameux , produit plu- sieurs frondes planes, lancéolées, dentées, amincies en forme de pétiole à la base, marquées d'une nervure peu sensible, prolifère sur les bords , recouverte sur tous les points , excepté sur les nervures, de verrues pédicellées et tinement épineuses. Les fructifications sont rassemblées à l'extrémité
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des rameaux et représentent de petites siliques. La plante desséchée est noire et coriace : elle a été recueillie à la Nou- velle-Hollande. (Lem.)
OSMUNDULA. (Bot.) Lcnicerus désigne ainsi une petite espèce de fougère, le Poljpodium calcareum , Smith, "VVilld. (Lem.)
OSMYLE, Osrnflus. (Enlom.) Ce nom est indiqué comme celui d'un genre que M. Lalreille a formé parmi les insectes névroptères et qui appartient à la famille des stégoptères, c'est I'Hémérobe tachetée, Hemerobius inaculatus , distincte des autres espèces du genre par trois stemmates ou yeux lisses. (C. D.)
OSMYLUS. (Malacoz.) Nom sous lequel Athénée [Deipno- sopli., liv. 7, p. 5i8), ainsi qu'Elien , désignent une espèce de poulpe, sans le caractériser, et qui paroit être celui que le» Athéniens donnoient à l'espèce appelée ozolis par Aristote. Voyez Poulpe. (De B. )
OSO MELERO. (Mamm.) Nom du kinkajou dans quelques parties des colonies espagnoles ou portugaises de l'Amérique itîéridionale : il signifie ours du miel. (F. C.)
OSORIA. (Ornith.) Nom polonois du balbuzard , /a/co ha- lia-tus , Linn= (Ch. D.)
OSPHRONÈME, Osphronemus. [Ichthfol.) Dans des manus- crits précieux que M. le comte de Lacépède a arrachés à l'oubli qui menacoit de les dévorer, et d'après le verbe grec c(r^pci(vo[xoti, odorer , le voyageur Commerson , le premier, a donné ce nom à un poisson qui forme le type d'un genre distinct dans la famille des léiopomes, et le nom, comme le genre , ont été conservés par les ichthyologistes qui ont écrit postérieurement.
Les osphronèmes, que M. Cuvier place dans la famille des acanthoptérygieus squamipennes, offrent les caractères géné- riques suivans.
Corps épais, comprimé ; catopes sous Les pectorales , à second Tayon formant une longue soie articulée , et à premier rayon épi- neux; opercules lisses ; base des nageoires verticales écailleuse , au contraire; bouche petite; dents très-courtes et disposées en velours ; plusieurs épines à la nageoire dorsale.
A l'aide de ces notes, on distinguera sans peine les Os-
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iHRONÈMEs des Trichopodes, qui n'ont point d'épines aux catopes; des Monodactylfs , chez lesquels ces n^igeoires n'ont qu'un seul rayon ; des Chéilodiiteres , des Djptérodons et des Mulets, qui ont deux nageoires dorsales; des Hiatules , qui manquent de nageoire anale; des Hologymnoses, dont les écailles sont peu distinctes; des T/ENlA^OTEs, des Bodians, des LuTjANs , qui ont les opercules dentelées ou épineuses. (Voyez ces différens noms de genres et Lb[ot'Omes.)
Parmi les espèces d'osphronèmes, nous citerons :
Le GoiiAMY ou GouRAJiY; Osphronemus olfax, Çommerson. Partie postérieure du dos trés-élevée ; ligne latérale droite-, nageoires caudale et dorsale arrondies; dessous du ventre et de la queue caréné; écailles larges sur le corps, les oper- cules et la tête ; plus petites sur les nageoires du dos et de l'anus ; dessus de la tête incliné vers le museau et marqué de deux légers enfoncemens; mâchoire supérieure extensible; inférieure plus longue; une callosité au palais; langue blan- châtre et retirée^au fond de la gueule; anus deux fois plus près de la gorge que de l'extrémité de la queue ; teinte géné- rale brune, avec des nuances rougeàtres plus claires sur les nageoires que sur le dos ; côtés et ventre argentés, à écailles bordées de brun.
En ouvrant la bouche de ce poisson, on aperçoit ses os pharyngiens, dont la figure est très- compliquée , et qu'eu raison de leur apparence labjrinthiforrne , Commerson a con- sidérés comme des os ethmoïdcs, devant servir à l'odorat, ce qui a conduit ce naturaliste à créer le mot osphronème. M. Duméril pense que l'appareil dont il s'agit ici , est un organe accessoire aux branchies et semblable , quant aux usages, aux sacs à air qu'on a observés dans le caméléon et dans les oiseaux.
Le goramy est un poisson de rivière, remarquable par sa forme, par l'excellence de sa chair et par sa grandeur, puisqu'il parvient à la taille de six pieds. On peut le regarder comme le meilleur et un des plus gros poissons d'eau douce, et quoique sa saveur se rapproche un peu de celle de la carpe, elle est plus délicate.
Lorsqu'^ '77°? P'T ^^^ soins de M. de Séré, commandant des troupes royales de la Colonie, Commerson , tout en mé-
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ritant l'estime et rafTeclion des aines reconnoissantes de ceux qui profitent des découvertts de la science et des bienlaifs de la philanthropie, eut l'occasion d'observer ce poisson h. l'Lsle-de-France, il apprit qu'il y avoit été apporté de la Chine, où il est indigène, et de Batavia, où on le trouve aussi, d'après l'assertion de Charpentier- Cossigny ; qu'on l'avoit d'abord élevé dans des viviers, et qu'il s'étoit ensuite répandu dans des rivières, où il s'étoit multiplié avec une grande facilité, et où il avoit conservé toutes ses qualités.
<:< Il seroit bien à désirer, dit à cette occasion M. le comte de Lacépède , que quelque ami des sciences nalurellcs, jaloux de favoriser l'accroissement des objets véritablement utiles, se donnât le peu de soins nécessaires pour le faire arriver vivant en France, l'acclimater dans nos rivières et procurer ainsi à notre patrie une nourriture peu chère, exquise, salubre et très - abondante. '^
Disons plus : quels avantages inappréciables n'en retireroieht pas nos malades dans les hôpitaux, où souvent les mets con- venables à leur état ne sauroient leur être prescrits par les médecins qui les visitent et qui ne peuvent que déplorer leur impuissance à cet égard !
Un vœu fait dans des intentions si pures a été réalisé.
M. le chevalier Moreau de Jonnès , membre correspondant de l'Académie royale des sciences, a proposé à S. t.xc. le Ministre de la marine d'envoyer des goramys aux colonies d'Améiiqne, où le climat semble propre à en laisser per- pétuer la race.
Cette idée a été accueillie avec empressement et exécutée avec rapidité.
En effet, vers la fin de l'année 1819, cent individus de cette espèce de poissons ont été embarqués. Pendant la tra- versée, beaucoup d'entre eux sont devenus aveugles, mais il n'en est mort que vingt-trois; tant on a pris de précaution pour les préserver de tout accident dans un si long voyage.
Cayenne a reçu ainsi vingt-cinq de ces poissons; le n ste a été partagé entre la Guadeloupe et la Martinique. Dans la première et la dernière de ces colonies ils ont déjà mul- tiplié, el tout fait espérer que bientôt on en pourra distri- buer abondamment la chair aux hôpitaux militaires de ces
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deux contrées, où les feux d'un soleil toujours ardent, et la présence de grands marécages , deviennent la cause de tant de maladies.
C'est, au reste, M. de Séré , qui a élevé les premiers gora- mys a risIe-de-Francc. Le savant botaniste, M. Aubert du Petit-Thouars, membre de l'Académie royale des sciences, nous a dit avoir vu se développer ces premiers individus, qui étoient peu farouches et comme apprivoisés. 11 avoit déjà conçu ridée d'en faire passer aux colonies d'Amérique, mais le succès ne couronna point son entreprise. On se rappellera sans (ioute ici que c'est le même M. de Séré, qui, le pre- mier, a introduit à l'Isle-de-France ces jolies petites carpes dorées de la Chine , répandues aujourd'hui dans toute l'Europe, où elks font l'ornement des bassins et des fontaines, à cause de l'éclat et des variétés de leurs couleurs. Puisse son nom être mieux conservé chez nos descendans , que ne l'est, chez nous, celui de l'homme recommandable qui, vers le moyen âge, nous a fait présent de la carpe , jusqu'alors, à ce qu'il paroît , inconnue en France !
Le Gal : Osphronemus galliis , Lacépéde; Lahrus gallus , Linnseus; Scarus gallus, Forsk. Lèvre inférieure plissée de chaque côté; nageoires dorsale et anale très-basses; celle de la queue fourchue; écailles striées, peu adhérentes; teinte générale d'un vert foncé; une petite ligne transversale vio- lette ou pourpre sur chaque écaille; deux bandes bleues sur l'abdomen; nageoires du dos et de l'anus violettes à la base et bleues sur le bord ; pectorales bleues et violettes dans leur centre; caudale jaune et aurore dans le milieu; violeltesur les côtés; bieue dans sa circonférence; iris rouge autour de la pupille et vert dans le reste de son disque.
Ce poisson a été observé par Forskal sur les côtes d'Arabie. Les habitans des rivages qu'il fréquente le regardent comme muni d'un venin des plus actifs et tellement pénétrant qu'il suffit de le toucher légèrement pour éprouver des accidcns graves. (H. C. )
OSPHYE. [Entom.) lUiger avoit d'abord employé ce nom, après avoir indique celui de pa/^cme, pour indiquer un genre d'insectes coléoptères, retiré de celui des œdémères, dont quelques auteurs ont fait depuis le genre iVoih.«s. (C. D.)
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OSPREY. (Oriiith.) Nom tinglois du balbuzard , yir/co ha' liœlus, Linn. (Ch. D. )
OSSA. (Manim.) C'est peiit-êtrc du sarigue à oreille bico- lore que La Hou tan parle sous ce nom américain. C'est aussi le nom de la femelle de l'ours en Espagne. (F. C.)
OSSAR. {Bot.) Voyez Beid-el-ossak. {J.)
OSSEA. (Bot.) Lonicer , auteur du seizième siècle, nom- moit ainsi le cornouillier sanguin, suivant C. Bauhin. (J.)
OSSELETS. (Foss.) On a donné le nom d'osselels d'oursins a des portions détachées de têt des oursins fossiles. On en voit des ligures dans le Traité des pétrifications de Bourguet, tab. 53, n."' 355 — 358. (D. F.)
OSSEN OOG. (Mamm.) Ce nom, qui se trouve dans Hout- tuyn , a été rapporté à la baleine jubarte, B. boops. (F. C.)
OSSEUX. {Ichthyol.) On a donné le nom de poissons osseux à ceux dont le squelette offre la dureté, la consistance, de la charpente osseuse des autres animaux vertébrés.
Le nombre des poissons osseux surpasse de beaucoup celui des poissons chdndroptérjgiens. Voyez Cartilagineux et Pois- sons. (H. C.)
OSSIFRAGA. [Bot.) La plante de l'Inde, décrite sous ce nom par Rumph , est un euphorbe, euphorbia tiru calli , selon Burmann , dont l'écorce pilée est appliquée avec succès sur les membies fracturés, au rapport de Rumph. (J.)
OSSIFRAGE, Ossifragum. (Bot.) Espèce du genre Antheri- cum, Linn. On prétend dans le Nord qu'elle ramollit et dis- sout It s os des bestiaux qui en font leur pâture. Voyez Nar-
THÈCE. (Lem. )
OSSIPHAGE ou OSSIFAGE. {Ichthjol.) Nom spécifique d'un Labre, décrit dans ce Dictionnaire, tome XXV, p. 27. (H. C.)
OSSO. (Mawm.) Nom espagnol de Fours. (F. C. )
OSSO HORMIGUERO. (Mawm.) Nom espagnol qui signifie ours fourmilier, et qui est communément donné au Taman- dua. (F. C.)
OSSON. (Mamm.) Nom de l'éléphant chez les Nègres de Guinée. (Desm.)
OSSUNA. (Bot.) Le leucrium polium est ainsi nommé dans l'Andalousie , suivant Clusius : une de ses variétés est Valta-
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misa des Espagnols, une autre est le camarilla , potion des Grecs. (J.)
OSTARDE. (Omi7/i.) Ce nom de l'outarde, otis tarda, Linn., a été appliqué par Albin au grand pluvier ou œdicnème , adicnemus europœus , et c'est ce dernier oiseau que Belon dé- signe parle nom d'ostardeau. (Ch. D.)
OSTEOCARPON. (Bot.) Plukenet désigne ainsi les espèces de plantes qui ont servi de type au genre Osteosierme. Voyez ce mot. ( Lem.)
OSTÉOCOLLE. (Min.) Ce sont des concrétions calcaires, qui ont une forme cylindroïJe avec une cavité longitudinale ordinairement remplie d'une matière calcaire plus grossière, ce qui leur donne de la ressemblance avec la structure des os longs. La nature calcaire de ces corps qu'on avoit comparée avec celle qu'on attribuoit aux os , la ressemblance de forme avoient suffi dans cette partie de la médecine ancienne qu'on appeloit la doctrine des signatures pour faire attribuer à ces concrétions prises intérieurement ou ajoutées aux emplâtres la propriété de faciliter le cal des os fracturés ou l'ossifica- tion des enfans. Voyez Calcaire concrétxonné , tome "VIII, page 280. (B.)
OSTEOCOLLON. (Bot.) Daléchamps cite et figure sous ce nom un sous-arbrisseau à rameaux opposés, dénués de feuilles, dont il n'a vu que des bourgeons terminaux, sans fleurs ni fruits. 11 dit que ce végétal croît dans le Valais sur les ro- chers qui avoisinent la ville de Sion , et que son nom lui vient de la propriété qui lui est attribuée de consolider lc& os rompus. Il ajoute que quelques-uns le nomment poly- gondrum , probablement à cause des nœuds fréquens de sa tige ; et d'autres, sjmphytum , a cause de sa propriété de faire reprendre les chairs séparées , et il cite ces faits d'a- près Hiéroclès et Absyrte. C. Bauhin assimile avec doute cette plante à son polygonum hacciferum, qui est Vephedra distachja des modernes, avec lequel il a en effet beaucoup de rapport extérieur ; mais Vephedra habite les bords de la mer ou des fleuves. Une autre plante polygonée , le calli- gonum de Linnasus, que Tourncfort nommoit poljgonoides , ressemble aussi un peu à ïosteocollon par son port et la rareté de ses feuilles très-petites, mnis ses rameaux sont alternes, 37. 2
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et Tournefort l'avoit trouvée au pied du mont Ararat. On ne peut donc déterminer avec certitude le genre auquel ap- partient ros/''oco//';n. (J.)
OSTÉODERMES. {Ichthjol.) M. le professeur Duméril a donné ce nom à une famille de poissons cartilagineux téléo- branches, dont les branchies sont garnies d'une opercule et d'une membrafje, mais qui sont dépourvus de catopes et dont la peau est couverte d'une cuirasse ou de grains osseux.
Le tableau suivant donnera une idée des caractères des genres qui composent cette famille.
Famille des ostéodermes.
iplus de six COFFBE.
( quatre TàiooDON.
moins de 1 , ... ..i r.
SIX ou de jdeus; peau.} . *■
\ { sans aiguillons Mole.
is dents, éiroire, au bout d'un f très-alongé , non comprimé. Sïngmatbe.
museau ; corps j comprimé latéralement Hipi'Oc»ivii'K.
^ deux dents Kvoide.
mal boire sun(=rieiire divisée en. .. \ , ^ . .
' l quatre dents SfachOiDE.
Voyez ces difTérens noms de genres et Téléobr anches. (H.C.)
ObTÉOLlTHE. (Foss.) Synonyme d'OssEMENT pétrifié. (Desm.)
OSTÉOMÉLÉS. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la famille des rosacées, de \ icosandrie pentagjnie de Linnœus, offrant pour car.ictére essentiel : Un calice campanule; le limbe à cinq dents ; cinq pétales très-étalés , attachés au limbe du calice; environ vingt ctamines placées de même ; cinq , rarement trois ovaires inférieurs, adhérens entre eux et avec le tube du ca- lice ; autant de styles, barbus à leur partie inférieure. Le fruit tst une baie contenant cinq osselets monospcrmes.
OsTBOMÉLÉs A FEUILLES GLAiiR.Es; OsteomeUs glubrutu , Kuntli in Humb. , ISos'. gen. et Spec. , vol. 6, pag. 210, tab. 555. Arbre de vingt-cinq pieds et plus, dont la cime est globuleuse. Les rameaux sont bruns, anguleux, hérissés de très -petites verrues; les feuilles éparses , très-peu pétiolées, ovales, arrondies, crénelées de petites glandes entre les crénelures, glabres, coriaces, longues de deux pouces; les stipules lan- céolées, subulées, de la longueur des pétioles; les fleurs dis- posées en corymbes terminaux, accompagnées de bractées^
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ayant leur calice un peu pubescent; la corolle blanche; les pétales glabres, concaves, elliptiques; les étduiines un peu inégyles , presque de la longueur des dents du calice ; les fila- niens subulés, aplatis à leur partie inférieure; les anthères à deux loges; Je pollen rose; l'intérieur du limbe du calice tapissé par un disque mince et pubescent. Cette plante croit dans les forêts des Andes du Pérou.
OsrÉOMÉLÉs FERRUGiîsiEDx : Ostcomeles feiTuginea , Kunth , l. c; Cratœgus ferriiginca , Pers. , Sj-nops., 2 , pag. oj. Cette espèce a des rameaux épars, cylindriques, brunâtres; les plus jeunes ferrugineux, tomenteux au sommet; les feuilles éparses, pé- liolées , ovales, oblongues, arrondies à leurs deux extrémités, coriaces, crénelées, glabres en dessus, tomenteuses et ferru- gineuses en dessous, longues de deux pouces et demi ; les sti- pules petites; les corymbes rameux , munis de bractées; le calice tomenteux, à demi globuleux :les dents du limbe ovales, subulées ; les pétales glabres, presque orbiculaires ; les ovaires hérissés à leur sommet; les stigmates comprimés, presque peltés. Cette plante croît dans les Andes de Quito.
OsTÉOMÉLÉs A LARGES FEUILLES; Osteomeles lutifoUa , Knntli , /. c, tab. 554. Ses rameaux sont glabres, anguleux, roussâtres et tomenteux dans leur jeunesse; les feuilles ovales, un peu arrondies, médiocrement en cœur à leur base, quelquefais un peu échancrées au sommet, crénelées et dentées à leur contour, vertes et un peu pubescentes en dessus, tomen- teuses et roussâtres en dessous ; les stipules courtes , linéaires, subulées ; les corymbes presqxie sessiles ; les bractées ûliformes, pubescentes. Les fleurs ont le calice à demi globuleux, to- menteux; la corolle blanche; les pétales presque elliptiques, frangés et velus à leurs bords. Cette plante croit au Pérou, dans les forêts. (Poir. )
OSTÉOPHILE, Osteophilus. (Entom.) M. Rafinesque a indi- qué sous ce nom un genre d'insectes aptèrt-s , de la famille des nématoures ou séticaudes, voisin des podures , mais dont les antennes sont en masse. ( C. D.)
OSTÉOSPERME, Osteospermum. (Bot.) Genre de plantes di- cotylédones, k fleurs composées, de la famille des <^oiymhi- fères, de la sjagénèsie nécessaire de Linna&us; olTrant pour ca- ractère essentiel : Des fleurs radiées; le calice siuiple, a plu-
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sieurs folioles ; des fleurons mâles, à cinq étaminessyngénéses ,• un ovaire stérile ; des demi-tleurons femelles, fertiles, à lon- gue languette ; le réceptacle nu ; des semences osseuses, ar- rondies, sans aigrette, entourant le réceptacle en forme de collier, d'oîi vient le nom de ce genre.
OsTÉospERME ÉLANCÉ ; Osteospermum junceum , Linn. Cette plante s'élève à la hauteur de cinq à six pieds sur une lige ligneuse, élancée, ramifiée en corymbe à son sommet. Les ra- meaux sont cotonneux à leur extrémité; les feuilles petites , linéaires-lancéolées , éparses , sessiles , acuminées , très-entières . quelques-unes munies de petites dents écartées, tomenteuses dans leur jeunesse ; les fleurs, grandt-s , radiées, solitaires, for- ment, par leur ensemble , un corymbe un peu lâche : les fo- lioles du calice sont oblongues, acuminées, quelques-unes chargées d'un duvet blanchâtre; les semences grandes, un peu coniques, disposées orbiculaireraent pour le réceptacle. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance.
OsTÉosPERME A FEUILLES DE HOUX : OsteospermuTti HicifoHum , Linn.; Burm., Afr. , pag. 172, tab. 62. Arbrisseau de deux ou trois pieds, remarquable par les sinuosités épineuses de ses feuilles; ses rameaux sont étalés , striés, flexueux; les feuilles sessiles, éparses, nombreuses, presque amplexicaules, ovales- lancéolées, acuminées, d'un vert pâle, parsemées, à leurs deux faces , de petites aspérités, pubescentes en dessous : les fleurs de grandeur médiocre , solitaires au sommet des ra- meaux : les folioles du calice égales, linéaires, subulées ; les corolles de couleur jaune. On trouve cette plante au cap de Bonne -Espérance.
OsTÉospERME ÉPINEUX: Osteospcrmum spjnosum , Linn.; Jacq. , Hort. Schanbr., 3, pag. 66, tab. Syy. Toutes les parties de cet arbuste sont chargées de points rudes et saillans , qui le rendent âpre au toucher. Il forme un petit buisson touffu et piquant, qui ne s'élève guère au-delà d'un pied et demi; ses rameaux se terminent par de fortes et longues épines souvent ramifiées : les fleurs sont jaunes, pédonculées, solitaires et terminales, assez grandes: les folioles du calice ovales, ai- guè's, membraneuses à leurs bords; les pédoncules, inclinés après la floraison, soutiennent des réceptacles chargés de se- mences arrondies, osseuses, rougeàtres, disposées orbiculai-
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Tement. Cette plante croît dans l'Ethiopie. On la cultive au Jardin du Roi.
OsTÉospF.RME FisiFKRE : Osteospermum pi siferum, Linn. ; Mill., Icon., pag. 129, tab. ig4, fig. 1. Arbuste très-rapproché du précédent, dont les tiges sont glabres et raboteuses ; les ra- meaux chargés de petits angles saillans, denticulés, qui nais- sent de la base de chaque pétiole. Les feuilles sont éparses, lancéolées, cunéiformes, pétiolées, mucronées, comme ron- gées, dentées principalement vers leur sommet, la plupart longues de deux pouces : le pétiole est court, linéaire, muni d'un tuberbule à sa base : les fleurs petites, portées sur des pédoncules écailleux et ramifiés; le calice est hémisphérique avec ses folioles ovales, lancéolées, aiguës; les demi-fleurons sont très-ouverts et réfléchis, de couleur jaune , ainsi que le disque; les semences sont très- grosses , ovales et entourent le réceptacle. Cette espèce croît au cap de Bonne -Espé- rance.
OsTsosPERMEPOLVGALOÏDE : Osteospermuni polyguloides , Linn.; Pluken., Mant., i^'j , tab. 382, fig. 2. Celte plante s'élève à la hauteur d'un pied sur une tige ligneuse, divisée à son som- met en rameaux paniculés, garnis de petites feuilles éparses, linéaires, lancéolées, entières, mucronées, à peine longues d'un pouce; munies dans leur aisselle de poils longs et soyeux. Les fleurs sont jaunes, solitaires, terminales; les pédoncules chargés de quelques bractées linéaires : les folioles du calice linéaires, aiguës, hérissées de petites épines molles et courtes ; les demi- fleurons réfléchis, un peu plus longs que le calice; les semences osseuses, oblongues, striées. Cette plante croît dans l'Ethiopie.
OsTÉosPERME cxuÉ : Osleospermiim ciliatum, Linn.; Burm. , Afr., pag. 171, tab. 61, fig. 2. Espèce remarquable par la petitesse de ses fleurs et par les petits aiguillons qui bordent ses feuilles et les font paroître ciliées; sa tige est haute d'un pied, anguleuse; les feuilles sont sessiles , alternes, ovales, lancéolées, aiguës, crénelées à leurs bords, les supérieures couvertes d'un duvet blanc et cotonneux; les fleurs jaunes, pédonculées , solitaires et terminales; les folioles du calice striées , lancéolées , aiguës. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance.
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OsTÉosPERME PORTE-COLLIER : Ostcospermiim moniliferiim , Linn.; Dill. , Hort. Elth., tab. G8, fig. 79; Pliiken. , Amalth., tab. 382, fig. 4; Lamk., lll., tab. 714. Sous-arbrisseau de trois ou quatre pieds, dont les rameaux sont rapprochés quatre à six de distance en distance ; les feuilles ëparses, nombreuses, ovales, à dentelures mucronées, longues d'un pouce et demi; les pétioles linéaires, un peu ailéi, terminés au sommet par trois tubercules particuliers, prolongés sur les rameaux en autant d'angles saillans : les fleurs sont jaunes, radiées, de grandeur moyenne, pédonculées et terminales : les folioles du calice inégales, ovales-oblongues, aiguës, un peu ciliées, tomenteuses, ainsi que les pédoncules; les semences grandes, osseuses, arrondies, au nombre de cinq à six, disposées or- biculairement surle réceptacle. Cette espèce croit en Ethiopie. On la cultive au Jardin du Roi. (Poir.)
OSTÉOSTOMES. (IchthjoL) D'après les mots grecs ccrlsov , os, et /jojuict, bouche, M. le professeur Duméril a créé sous ce nom , dans sa Zoologie analytique , une famille de poissons dans le sous-ordre des holobranches thoraciques, famille à laquelle on peut assigner les caractères suivans :
Branchi''i munies d'une opercule et d^une membrane; catopes implantés sous les nageoires pectorales ; corps épais, comprimé ; màclioires tout -à-fait osseuses.
Le tableau suivant donnera une idée des caractères des genres qui la composent.
Famille des Ostéostomes.
i( armée d'aiguillons ; luàclioirPs lisses. LÉiockathe. umque, ^ . .,, « . - ...
I sans aiguillons;niachoires crénelées. Scark.
douhle; mâchoires crénelées OkTonHiKQUE.
Voyez ces différens noms de genres et ïhoraciql'es. (H. C.)
OSTÉOZO AIRES. [Zool.) M. de Blainville a proposé ce nom pour reuiplacer celui de vertébrés, donné depuis long- temps aux animaux des quatre premières classes. (Desm.)
OSTERDAMIA. {Bot.) Genre de plantes détaché de Vagrostis par Neckcr, mais non encore adopté. (J.)
OSTERDYCHIA. (Bot.) J. Burmann désignoit ainsi Van- tholjza Cunonia, Linn., dont il faisoit un genre qui n'a point été adopté. (Lem.)
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OSTERICUM. (Bot.) Genre de la famille des omhellifères, établi par Hoffuiann (Gen. umbell.) sur Yangelica pratensis, Marsch. et Bieb. , mais qui n'a pas été adopté, à cause qu"il ditï'ère à peine de Vangelica. Beaucoup plus anciennement les botanistes, comme Tragus, C. Bauhin, etc., ont nommé ostericum l'angélique sauvage, angelica syheslris , Linn,, avec laquelle peut-être ils ont confondu Vimperatoria paluslris , Besser. Voyez Rœm., Sjst. veget. , 6 , p. 6o5. (Leai.)
OSTERITIUM. {Bot.) Cette plante de Tragus est reportée par C. Bauhin à Tastrance , astrantia major. Il croit encore qu'un autre osleritium sauvage, du même, est la podagraire, œgopodium podagraria. (J. )
OSTOME. {Entom.) Nom donné par Lalcharting au genre des NiTiDui.ES de Fabricius. (C. D.)
OSTORHINQUE, OsLorhinchus. (Ichthj'ol.) En prenant pour type un poisson décrit et dessiné par le voyageur Com- merson , M. le comte de Lacépéde a établi sous ce nom un genre qui se rapporte à la famille des ostéostomes, et dont les caractères sont les suivans :
Mâchoires osseuses, très - avancées , crénelées, tenant lieu de dents; deux nageoires du dos.
Les OsTORHiNQUEs sout donc faciles à distinguer des Léio- GNAXHEs et des Scares , qui n'ont qu'une nageoire dorsale. (Voyez Léiognathe, Ostéostomes, Scare. )
Ce genre ne renferme encore qu'une espèce.
L'OsTORHiNQL'E Fleurieu , Ostorilinchus Fleurieu. Nageoire caudale en croissant; mâchoire inférieure un peu avancée; yeux gros; une bande transversale d'une couleur vive auprès de la nageoire de la queue.
Ce poisson habite la grande mer Equinoxiale. (H. C.)
OSTRACÉES, Oslracea. (Conchjl.) M. de Lamarck, dans son Système de conchyliologie , avoit établi sous ce nom une famille de coquilles bivalves , à têt feuilleté ou papyracé , monomyaires , ou à une seule impression musculaire sub- centrale, à ligament non marginal, intérieur ou demi-inté- rieur, quelquefois inconnu. Il la subdivisoit ensuite en deux sections: dans la première, à ligament inconnu, ou ostracées anomales, il plaçoit les genres Calcéole, Radiolite et Cranie; et dans la seconde , ou ostracées franches , il mcttoit les genres
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Grvphée. Huître, Vulselle , Placune, Anomie ; mais dans la seconde édition des Animaux sans vertèbres il ne conserve dans cette famille que la seconde section, la première cons- tituant une partie de la division des Rudistes.
M. de Blainville adopte aussi . sous le même nom , cette famille dans son Système de conchyliologie. (De B.)
OSTRACÉS. OsTracea. {Malacoz.) M. G. Cuvier, dans son Système de malacologie, donne ce nom à la première famille de ses acéphales testacés, et il la caractérise ainsi : Manteau ouvert , sans ouvertures ni tubes particuliers ; pied nul ou très-petit: coquille le plus souvent fixée aux roches par sa propre substance ou par des fils, ou aux autres corps plongés sous Teau. Il la partage ensuite en deux sections, suivant le nombre des muscles adducteurs : dans la première, à un seul muscle, sont les genres Acarde , Huître, Gryphée, Peigne, Lime, Houlette, Anomie, Placune, Spondyle, Pli- catule, Marteau, Vulselle et Perne ; dans la seconde, à deux muscles, sont les genres Avicule . Crénatule, Jambonneau, Arche, Pétoncle, Kucule et Trigonie.
M. de Blainville avoit aussi adopté le nom d'ostracés pour une famille de son ordre des Malacozoaires lamellibranches. Dans son Gênera il la caractérise ainsi : Lobes des manteaux entièrement séparés dans presque toute la circonférence, si ce n'est vers le dos : abdomen entièrement caché par la réu- nion des lames branchiales dans toute la ligne médiane, et sans prolongement musculaire ou pied. Coquille plus ou moins grossièrement lamelleuse , irrégulière , inéquivalve , inéquilatérale , sans appareil régulier d'articulation , et avec une seule impression musculaire subcentrale.
11 y place les genres Anomie, Placune , Harpace, Huître, Gryphée et Pachyte ou Podopside. (DeB.)
bSTRACHODES ou OSTRACODES. (Crust.) Noms d'une famille de crustacés de la sous-classe des entomostracés, fon- dée par M. Latreille, et renfermant les Cypris, les Cythérées , les Lyncés et les Daphnies, tous caractérisés par leur têt, qui est en forme de valves et qui renferme leurs pattes , dont les formes et les fonctions varient selon les genres. "Soyez Partifle Malacostracés , tome XXVllI, page 399. (Desm.)
OSTR-VCIA. (Fos5,) Pline a donné ce nom à une coquille
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fort dure dont on se servoit pour polir les pierres précieuses {Hist. nat., lih. Sy, cap. lo); mais on ne sait de quelle co- quille il a entendu parler. (D. F.)
OSTRACINS ou BITESTACÉS. {Crust.) Les Entomostracés de Muller, dont l'enveloppe générale est comme divisée en deux valves, forment , selon M. Duméril , une petite famille , à laquelle il a donné ce nom. Les genres qui y sont com- pris, sont les suivans : Daphnie, Cyprxs, Cythériîe et Lynci^e. Cette famille correspond exactement à celle que M. La- treille avoit anciennement établie sous le nom d'OsTRACHODEs. (Desm.)
OSTRACION. (Iclithyol.) Voyez Coffre. (H. C)
OSTRACITES ou OSTRÉITES. {Foss.) On a autrefois donné ces noms aux huîtres , aux gryphées et aux pernes fossiles. (D. F.)
OSÏRACOMORPHITES. (Foss.) Synonyme d'OsTRACiTEs. (Desm.)
OSTRALEGA. (Ornith.) Ce nom désigne Fhuifrier, hœ- niatopus ostralegus , Linn. ( Ch. D.)
OSTRAPODES. (Crust.) Ordre de crustacés entomostracés. fondé par M. Straus, et ne renfermant que les genres Cypris et Cythérée. Voyez l'article Maj.acostracés, tome XXVIII, pag. 408. (Desm.) •
OSTREA. (Bot.) Voyez Huître. (Desm.)
OSTRÉOCAMITES. ( Foss. ) C'est ainsi qu'on a nommé quelquefois les cames fossiles. (D. F.)
OSTRÉOPECTINITES. {Foss.) Les anciens orycfographes ont donné autrefois ce nom à quelques espèces de térébra- tules. (D. F.)
OSÏRICH. (Ornith.) Nom anglois de Fautruche, struihio camelus, Linn. ( Ch. D. )
OSÏROSVIDZ. {Mamm.) Nom polonois d'une espèce de lynx. (F. C.)
OSTRUÏIUM. (Bot.) Nom donné par Dodoëns à la grande impératoire, que Linnœus a nommée pour cette raison impe- ratoria ostrutium, (J.)
OSTRYA. (Bot.) Lobel croyoit que cette plante de Théo- phraste pouvoit être le sorbier des oiseleurs. Daléchamps dit que quelques-uns reportoient ce nom au lilas. Suivant
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Clusius et Cordus c'est le charme, carpinus hetulus , que Théophraste nommoit ainsi; et c'est l'opinion la plus reçue. Une espèce de ce genre est le carpinus ostrja. Voyez Os-
TRYER. ( J. )
OSTRYER, Oshya, Michéli. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones apétales, de la famille des amenfacées , Ji.ss. , et de la monoéciz polyandrie , Linn., dont les fleurs mâles et femelles sont séparées les unes des autres sur le même individu , et dont les principaux caractères sont les suivans : Fleurs mâles rassemblées en chatons cylindriques, fascicules, formés de nombreuses écailles contenant chacune une fleur dépourvue de calice et de corolle, et consistant en plusieurs étamines à filamens rameux. Les fleurs femelles forment un chaton ovale ou ovale-oblong , composé d'écaillés nombreuses, ren- flées en vessie, aplaties, imbriquées, contenant un ovaire surmonté de deux styles. Le fruit est une petite noix ino- nosperme, renfermée à la base dis écailles renflées en vessie. Les ostryers sont des arbres a. feuilles simples, alternes. On n'en connoit que deux espèces.
OsTRYER COMMUN : Ostrja vulguris , Willd., Spec, 4, p. 4(^9; Ostrja italica, carpinifolia , Mich. , Gen. , -2 23, t. 104, fig. ij Carpinus Ostrja, Linn., Spec, 1417. ^rbre de trente à qua- rante pieds de hauteur, dont les feuilles sont ovales, termi- nées en pointe, bordées de dents aiguës, inégales, et portées sur des pétioles velus. Les fleurs màlfs sont disposées en cha- tons fascicules, longs et pendans; les femelles forment des chatons ovales, auxquels succèdent des espèces de cônes de même forme, pendans, ayant l'aspect d'un fruit de houblon, et composés d'écaillés comprimées, un peu renflées, renfer- mant chacune, dans la cavité qui est à leur base, une petite graine dure , conique et lisse. Cette espèce croît en Italie et dans le Midi de l'Europe. On la cultive dans quelques jardins. Elle n'est que peu répandue. On l'élève plus rare- ment de graines qu'on ne la greffe sur le charme commun.
OsTRYER DE ViRGiNiE : Osfrja vlrginica, Willd., Spsc. , 4, p. 469 ; Carpinus virginica , Lam. , Dict. enc. , 1, p. 708. Cet arbre ressemble beaucoup au précédent , mais il paroît en différer par ses feuilles plus grandes, plus molles, ovales- oblongues, acumiaéts, et par ses fruits une fois plus longs,
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pendans. Cette espèce croit naturellement dans la Virginie et dans plusieurs parties des Etats-Unis d'Amérique. Son bois est blanc, et il a le grain fin et serré, ce qui le rend très-compacte et très-pesant. Il paroitroit propre à faire des dents d'engrenage pour les moulins, des vis, des maillets; mais il est de peu d'usage , parce qu'il n'acquiert jamais que de foibles dimensions. Il est cultivé dans quelques jar- dins, mais peu répandu. (L. D.)
OSTRZI SS. ( Ornu//.) Ce nom illyrien , qu'on écrit aussi oslrzjz , désigne le balbuzard , /a/co lialiœtus , Liim. (Ch.D.)
OSYRIDEES. (Bot.) Nous avons réuni primitivement dans une seule lamille de plantes dicotylédones apétales, à ovaire adhérent et à étamines périgynes, sous le nom de chalefs , elœagni, plusieurs genres répartis dans deux sections. Plus tard, en 1802, dans les Annales du Muséum, vol. 5, nous avions reconnu que la seconde section devoit former une famille riistincte sous celui de miroboîanées , et nous avions conservé la première sous celui de chalefs ou osyridées. En observant néanmoins, d'après Gœrtner et Richard, que plusieurs des genres de cette section présentoient des diffé- rences notables dans l'union du calice à l'ovaire, la situation de la graine et de son embryon dans le fruit, la présence ou l'absence d'un périsperme, nous en avons conclu que cette section renfermoit problablement les élémens de plu- sieurs familles. M. R. Brown l'a également reconnu , et dans son Pj-odrome, publié en 1810, ouvrage rempli d'observations importantes et de vues nouvelles, il a nommé d'abord la fa- mille des éléagnées, caractérisée par un ovaire non adhérent, un fruit monosperme, dont la graine, dénuée du périsperme, est att:.chée au bas de la loge et munie inférieurement d'un embryon, la radicule descendante; dans laquelle il a réuni deux seuls genres, l'hippophaë, décrit par Gœrtner, etVelœa- gnus, observé par lui-même. Ensuite, trouvant dans d'autres genres un ovaire adhérent, uniloculaire, rempli de trois ovules portés au sommet d'un placentaire entre un fruit monosperme par avortement, une graine insérée au sommet df> la loge , munie d'un périsperme cliarnu et d'un embryon cylindrique, central, à radicule ascendante, il en a formé une famille distincte, à laquelle il a rapporté le santalum ,
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auparavant placé dans les myrtoïdes, par suite d'une mau- vaise description , et il l'a enrichie de plusieurs genres nou- veaux de la Nouvelle-Hollande : c'est sa famille des santala- cées dans laquelle il n'admet pas Vosjris , quoique conforme dans presque tous les points, parce que selon M. Gaertner fils, t. 216, son embryon s'écarte un peu de l'axe central du périsperme; mais, suivant M. Gaertner, son ovaire a de même trois ovules, et la graine restante dans le fruit adhère par son sommet à un filet, lequel, parti du fond de la loge, s'élève sur son côté jusqu'à son ombilic et remplit le même office que le placentaire des santalacées. Ce genre ne peut donc en être séparé, et s'il diffère un peu de la famille, c'est parce qu'il est dioique; mais, suivant les observations de Scopoli et de Willdenow, cette séparation des sexes n'est que le résultat d'un avortement , et chaque fleur offre le rudiment de l'organe avorté. Quoiqu'il paroisse prouvé que ce genre appartient à la famille, cependant nous ne propo- serons pas de restituer à cette série le nom d'osyridées , d'abord , parce que c'est sous celui de santalacées que M. Brown a , le premier, bien établi son caractère général, en- suite, parce que le caractère se retrouve peut-être plus complètement dans le zantalum. 11 faut cependant observer que ce genre porte sur son calice quatre écailles ou glandes alongées , alternes, avec ses divisions et avec les étamincs, écailles qui n'existent pas dans les autres genres de la famille, ou du moins dans plusieurs avec lesquels en ce point Vosyris auroit plus d'afKnité. Cette différence pourroit donner lieu à rétablissement de deux sections caractérisées par la pré- sence ou l'absence de ces glandes. Nous aurons occasion d'en reparler à l'article Santalacées. (J.)
OSYRIS. (Bot.) Ce nom a été donné par les anciens à diverses plantes. Matthiole et Fuchs s'en servoient pour dé- signer la linaire vulgaire. Lobel l'étendoit à d'autres liiiaires. Dodoëns l'appliquoit à une ansérine , chenopodium scoparia; Clusius à une plante composée, chorjsocoma Ij'nosiris ; C. Bauhin à un arbrisseau nommé alors à Montpellier, et en- suite par Tournefort , casia poetica, que Bauhin croit être Yoxjris de Pline. C'est à cette dernière que Linnaeus a con- servé ce nom , et cette plante devient le type d'une nouvelle
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famille des sanlalacées ou Osvridée^. (Voyez ce dernier mot.) Cet auteur lui avoit associé un autre arbrisseau, qu'il a re- connu ensuite très- différent , et dont il a fait le genre Ni- Iraria , qui appartient à une autre famille. ( J. )
OSYRIS ; Osyris , linn. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, qui, dans la Méthode naturelle de M. de Jussieu , .1 donné son nom à la famille naturelle des osyridées ou sanla- lacées , et qui, dans le Système sexuel, appartient à la dioé- cie Lriandrie. Ses principaux caractères sont d'avoir : Des fleurs unisexuelles séparées sur des individus différens ; dans les mâles , un calice monophylle , à trois divisions égaies ; point de corolle; trois élamines : dans les fleurs femelles, calice et corolle comme dans les mâles; un ovaire infère, conique , surmonté d'un style à stigmate trifide ; une baie globuleuse , ombiliquée , à une loge , renfermant un petit noyau arrondi et monosperme. Ce genre ne comprend qu'une seule espèce.
Osyris blanc, vulgairement Rouvet; Osyris alha, Linn., Spec. , 1460. Arbuste dont la tige, haute de deux pieds ou environ , se divise en rameaux grêles , striés , garnis de feuilles alternes, sessiles, linéaires, pointues, glabres et entières. Ses fleurs sont d'un vert jaunâtre, petites, agréablement odo- rantes, pédonculées et éparses. Il succède aux fleurs femelles des petites baies rougeàtres, peu succulentes, d'une odeur et d'une saveur désagréables. Cette plante croit naturellement dans le Midi de la France, en Espagne, en Italie, dans le Levant, etc. (L. D. )
OTA-PULLU. (Bot.) Un des noms malabares du gultier, cambogia gutta. (J. )
OTARDE, OTARDEAU. {Ornith.) On trouve le nom de l'outarde , otis tarda, Linn., ainsi écrit parles anatomistes de l'Académie des sciences , dans les Mémoires pour servir à l'histoire des animaux. (Ch. D.)
OTARIES. (Mamm.) Nom que Péron a donné aux phoques à oreilles, dont il a fait un genre. Voyez Phoque. (F. C.)
OTB, ODJAS. {Bot.) Noms arabes d'un cotonnier, gossjy- pium ruhrum de Forskal. (J.)
OTHÈRE, Othera. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des sapotées,
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de la tétrandrie monogjnie de Linnasus; offrant pour caractèro essentiel : Un calice persistant , à quatre divisions ; quatre pétales ovales ; quatre étamines insérées à la base des pétales ; un stigmate sessile ; une capsule ?
Othère du Japon : Othera japonica, Thnnb., Flor. Japon,, 4 et 61 ; A'of. gen. , 36. Arbrisseau originaire du Japon, dé- couvert par Thunberg, et que les Japonois nomment Mikade KOiE (millepeda plania). Ses rameaux sont cylindriques, striés et rougeàtres; ses feuilles alternes, pétiolées, ovales, obtuses, glabres, coriaces, entières, étalées, longues d'environ un demi-pouce; les pélioles à demi cylindriques, longs au plus d'une ligne : les fleurs sont blanches, axillaires, agrégées, portées sur des pédoncules à peine longs d'une demi -ligne ; leur calice est glabre , à découpures ovales; la corolle blanche , à pélales plans, ovales, obtus; les étamines sont deux fois plus courtes que la corolle ; les anthères à deux lobes , à quatre sillons; le style est nul. Le fruit n'a pas été observé,
(POIR.)
OTHONNA. {Bot.) C. Bauhin soupçonne que la plante ainsi nommée par Dioscoride et Pline, est l'œillet d'Inde, ta- gctes patula, et il rapporte aussi à ce tagetes ïothonna de Lo- bel. Linnaeus s'est emparé de ce nom pour désigner un autre genre delà même famille, voisin du séneçon. (J. )
OTHONNE, Othonna.{Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs composées, delà fumille des corymhifères , de la s^'n^ génésie nécessaire de Linnaeus; offrant pour caractère essen- tiel : Un calice monophylle, à plusieurs divisions; des corolles radiées; les fleurons mâles ou hermaphrodites, stériles; les demi-fleurons femelles et fertiles ; cinq étamines syngénèses; le réceptacle nu; les semences oblongues, presque nues ou chargées d'une aigrette soyeuse.
Othonne a feuilles de GÉaoFLiER : Othonna clieirifolia, Linn.; Duham., Arb., 2 , pag. 94 , tab. 17. Ses tiges sont longues d'en- viron deux pieds, presque ligneuses, couchées à leur base , rameuses, garnies de feuilles sessiles, glauques, alternes, spa- tulées, entières, un peu charnues, cartilagineuses à leurs bords, les inférieures obtuses, les supérieures aiguës, longues d'environ deux pouces : les fleurs sont belles, radiées, ter- minales, de couleur jaune , d'environ deux pouces de dia-
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mètre, portées sur de longs pédoncules simples, uniflores, un peu rentlés à leur sommet ; leur calice est presque cylindrique , dune seule pièce, à huit ou dix découpures; les fleurons hermaphrodites sont stériles, à cinq dents; les demi-fleurons femelles, fertiles, lancéolés, un peu élargis ; le réceptacle est nu ; les semences sont glabres, oblongues , cylindriques, sur- montées d'une aigrette velue et blanchâtre. On cite cette plante comme originaire de l'Ethiopie. M. Desfontaines l'a observée dans le royaume de Tunis , sur les côtes maritimes, eu iieur dans l'hiver.
Cette belle plante, par la grandeur et la beauté de ses fleurs , mérite d'être employée à la décoration de nos par- terres. Elle supporte fort bien les gelées , et n'est point déli- cate sur la nature du terrain. On la multiplie par les semences et les marcottes. Comme elle ne quitte point ses feuilles, on peut la placer dans les bosquets d'hiver. Chez nous elle donne ses fleurs vers la fin de Mai.
Othonne a feuilles menues : OtJionna lenuissima , Linn. ; Jacq., Hort. Schanbr. , vol. 2, tab. SSg ; Pluken., Phjt., tab. oig. fig. 5. Cette plante s'élève à la hauteur d'environ un pied et demi sur une tige glabre , ligneuse , divisée en rameaux droits , rapprochés cinq à six ensemble, garnis dans leur partie su- périeure de feuilles linéaires, éparses, nombreuses, filiformes, glabres, charnues, terminées en pointe, longues de dix à quinze lignes : les fleurs sont petites , radiées, et forment de jolis corymbes au sommet des rameaux ; elles sont portées sur des pédoncules simples , filiformes, très-longs; leur calice est ovale , jaunâtre , scarieux, divisé en huit dents larges et poin- tues; les semences sont couronnées d'une longue aigrette pileuse. Elle croit au cap de Bonne-Espérance.
Othonne corne -de- cerf : Othonna coronopifolia , Linn.; Lamk. , lil.gen., tab. 7 14. Très-belle espèce d'ornement, dont la tige est ligneuse, haute d'environ deux pieds; les rameaux sont légèrement pubescens; les feuilles éparses, sessiles, glabres à leurs deux faces, entières, un peu épaisses: les supérieures munies de dents sinueuses, aiguës et distantes; les fleurs, jaunes , radiées, naissent en petit nombre au sommet des ra- meaux ; les pédoncules sont garnis de quelques bractées étroites. Les calices sont glabres, d'une seule pièce, à huit
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divisions assez profondes , ovales , aiguës , membraneuses à leurs bords; les semences surmontées d'une longue aigrette pileuse. Cette plante, originaire d'Ethiopie , est cultivée au Jardin du Roi. Elle est d'orangerie.
Othonne a petites fleurs : Othonna pan'ijlora , L. ; Commel. . Hort. , 2 , pag. 143, tab. 72 ; Volkam. , Norih., tab. 226. Cette plante s'élève à la hauteur de deux pieds sur une tige glabre, ligneuse, cylindrique, ramifiée en corymbe à son extrémité; les feuilles inférieures sont grandes, sessiles, amplexicaules, glabres, un peu épaisses, élargies, lancéolées; les supérieures plus courtes , lancéolées, munies de quelques petites dents ai- guës. Les fleurs sont assez petites , de couleur jaune , réunies en panicules serrées; leur calice est glabre , d'une seule pièce, un peu cylindrique, à huit dents; les semences sont sur- montées d'une aigrette. Cette plante croît au cap de Bonne- Espérance, dans les lieux humides et marécageux.
OxHONNE ARBORESCENTE : Otlioniia urborescens , Linn. ; Dill. , Hort. Eltham., ipag. i23, tab. io3,fig. 1 2 3. Cette espèce s'élève à la hauteur d'un pied et plus; sa tige est droite, épaisse, li- gneuse, divisée vers son sommet en plusieurs rameaux assez courts, garnis à leur partie supérieure de feuilles sessiles, très - rapprochées , charnues , oblongues, obtuses, entières, d'un vert blanchâtre, tomenteuses à leur insertion : les fleurs naissent à l'extrémité de pédoncules simples, filiformes, garnis d'une bractée laineuse à leur partie moyenne; les ca- lices sont monophylles, cylindriques, à cinq dents; cinq demi- fleurons larges et ouverts à la circonférence , de couleur jaune , ainsi que le disque; les semences surmontées d'une aigrette pileuse et touffue. On trouve cette plante dans l'Afrique.
Othonne fectinée : Othonna pectinata , Linn. ; Commel. , Hort. ,2, p. 1 07 , tab. 69 ; Mill. , Icon. , tab. 194, fig. 1 . Fort belle espèce, remarquable par la grandeur de ses fleurs, par le duvet court , tomenteux et blanchâtre , qui recouvre toutes ses parties ; sa tige est ligneuse , haute de trois ou quatre pieds , cendrée, cylindrique, de la grosseur du petit doigt, ramifiée, et feuillée à son sommet; les feuilles sont alternes, pinnati- fides à leur moitié supérieure , rétrécies et linéaires à leur base; les découpures opposées, parallèles, linéaires, obtuses: les fleurs sont belles, grandes et radiées, de couleur jaune.
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portées sur des pédoncules longs de quatre à cinq pouces, uniflores; les calices divisés à leur bord en huit dents; les demi-fleurons grands , ouverts; les semences aigrettées. Cette plante croit dans l'Etluopie.
Othonne a feuilles d'auronne : Othonna ahrotanifolia, Linn. ; Séba, Mus., 2, tab. 23, fig. 6 ; Pluk. , ?hyt., tab. 023, fig. 6. Arbuste originaire du cap de Bonne-Espérance, dont la lige s'élève à la hauteur d'environ trois pieds; les rameaux sont droits, striés, disposés par faisceaux, garnis de feuilles nom- breuses, éparses, découpées, fort menues, ayant presque l'as- pect de celles de l'auronne, glabres, charnues, longues d'en- viron un pouce. Les fleurs sont portées à l'extrémité de pé- doncules longs de quatre à cinq pouces, filiformes, striés, réunis en petit nombre au sommet de chaque rameau ; le ca- lice est petit , strié , ouvert, à douze divisions aiguës; les fleu- rons et demi -fleurons sont de couleur jaune; les semences aigrettées. On cite de Volkamer le jacohœa africana , crithmi major et minor ^ Norib. , pag. 2 25, mais non la figure 2 25, qui est une variété du senecio elegans.
Othonne renversée : Othonna retrofracta , Willd. , Spec. ; Jacq. , Hort. Schanhr. , 3, tab. 5j6. Arbrisseau du cap de Bonne-Espérance , facile à reconnoître par la disposition de ses rameaux trés-irrég«liers, diffus, la plupart fortement re- courbés ; les tiges sont brunes, hautes de deux pieds; les feuilles éparses, presque sessiles, épaisses, lancéolées, étroites, gla- bres, un peu obtuses, presque glauques, rétrécies, longues d'environ un pouce, les unes entières, d'autres pourvues d'une dent de chaque côté; les pédoncules axillaires, uni- flores, solitaires ou agrégés: les fleurs odorantes, de couleur jaune, et ayant le calice à cinq dents; les fleurons femelles peu nombreux, à peine de la longueur du calice. (Poir.)
OTHROB. {Bot.) Nom arabe, selon Forskal , de son ?-umex persicarioides , espèce de patience, qui est le rumex neryosus de Vahl. (J.)
OTHRYS. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , régulières, de la famille des cappa- ridées, de la dodécandrie monogjnie de Linnseus, qui a des rap- ports avec les capparis et les cratœ^a, dont il diffère parla régularité de toutes ses parties et par l'absence des glandes. 37. 5
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Il comprend des arbustes de l'île de Madagascar, à feuilles alternes, caduques, à trois folioles ovales, alongées, très- glabres, !:e paroissant qu'après les fleurs; celles-ci sont élé- gantes, disposées en un thyrse terminal, presque en ombelle, soutenues par de longs pédoncules; leur calice est plan , 'dis- coïde, à quatre folioles étalées; la corolle composée de quatre pétales onguiculés, alternes avec les divisions du calice, in- sérés sur le même disque , avec douze filamens placés sur le même réceptacle, connivens à leur base, grêles, alongés, disposés en rond, portant des anthères oblongues ; un ovaire soutenu par un pédicelle de la longueur des étamines. Le fruit est une baie cylindrique, recourbée au sommet; les semences sont éparses, réniformes; l'embryon est recourbé; le périsperme nul. (Poir.)
O'JIDEA. {Bot.) Nom d'une sous- division du genre Péziza dans Persoon : elle comprend des espèces en forme de cu- pule sessiie, fendue sur un côté, souvent enroulée ou alon- gée de manière à imiter une oreille, otis en grec. Pries a pareillement nommé otites une division du genre Telephora, qui comprend des champignons dimidiés imitant des oreilles. (Lem.)
OTION. (Malentoz.) Genre établi par M. le docteur Leach, parmi les anatifes de Bruguière , pour les espèces dont la co- quille est rudimentaire , et qui ont pour caractère plus re- marquable d'avoir l'extrémité postérieure (ici supérieure, à cause de la position renversée de l'animal) du manteau pro- longée en deux tubes en forme de longues oreilles, ce qui m'a fait nommer ce gCîire Aurifère (voyez ce mot au Suppl. du tome III, page i35), et ajoutez qu'outre Pespèce qui sert de type à ce genre {Lepas auritus, Linn.), qui se trouve dans les mers du Nord, et que M. Leach nomme POtion de CuviER, O. Cuvieri, il en dislingue une seconde espèce, qu'il appelle PO. de Blainville, O. BlainvilUi , et qui ne diffère guère de la précédente que parce qu'ille est en général plus grêle , et que son manteau et ses tubes sont sans taches. M. Olfers en avoit fait le type de son genre Conchoderme: dans mon Gênera des Mollusques (qui fait la fin de cet article), ce genre d'anatifes est nommé Gymnolepe. (DeB.)
OTIOPHORES. {Entom.) M. Latreille avoit d'abord employé
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ce nom, qui signifie porte-oreîlles , pour designer une petite ùimillc d'insectes coléoptères, qui comprenoit les paines et les tou/niquets. Il les a depuis séparés , comme nous l'avons fait en replaçant les gyrins ou tourniquets avec les (arnas- siers, et non avec les NECTOPonES; les parnes ou dryops avec les clavicornes, qui sont nos Hblocèkes. (CD.) OTIS. (Ornith.) Nom latin de l'outarde. (Cn. D.) OTITE, Otites. (Entom.) Nom donné d'abord au genre Os- cine par M. Latreille, insectes diptères, dont Fabricius a fait des tepJirites. ( C D.)
OTITES, (Bot.) La plante à laquelle Tabernaemontanus donnoit ce nom, adopté ensuite par Adanson comme géné- rique, est maintenant le cucubalus otites de Linnasus. Voyez Otidea. (J. )
OTOBA. {Bot.) Espèce de Muscadier. (Poir.) OTO GINSO. {Bot.) M. Thunberg cite ce nom japonois d'un millepertuis, qui est son hypericum erectum ; Voto-siri est son hjpcrictim japonicum; Veto kobosi est son valeriana viilosa , qui, ayant quatre étaiiiines. doit rentrer dans lé genre Pairinia. (J.)
OTOLICNUS. {Mamm.) Nom dérivé du grec, qui signifie grandes oreilles et qu'Uliger donne au genre Galago. (F. C.) OTOLITHE, Otolitlius. {IchthjoL) M. G. Cuvier a donné ce nom à un genre de poissons acanthopîérygiens , apparte- nant à la seconde tribu de la seconde section de la famille des perches.
Les poissons qui le composent, ont la forme et les nageoires des Jvhnius, les dentelures à peine sensibles des sciènes; mais leur museau nest pas renflé; leurs dents de la rangée externe sont plus fortes, et if y en a surtout deux longues à la mâ- choire supérieure.
Les Johnius rubcr et Johnius regalis de Schneider, le pcche- pierre de Pondichéry , ainsi nommé à cause des grosses pierres qu'il a dans les oreilles, comme toutes les sciènes, appar- tiennent à ce genre nouveau. (H. C. )
OTOLITHES ou PIERRES DE L'OREILLE DES POISSONS. [Ichthjot.) Voyez Poissons. (H. C.)
OTOMYS. ( Mamm. ) Genre nouveau , voisin des Rats. Voyez ce mot. (F. C.)
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OTOO. (Ornith.) Nom d'un héron à Taïlî. (Ch, D.)
OTORNO. (Ornith.) Nom donné dans le Trentin à la ge- linotte ou lagopède ordinaire, tetrao lagopus, Linn. (Ch. D.)
OTOS. [Ornitli.) Nom grec du hibou ou moyen-duc, strix otus , Liun. (Ch. D.)
OTRELITE. (Min.) Hauy a reconnu pour être de la dial- lage lamelliforme noire les paillettes cristallines brillantes qu'on trouve disséminées dans un stéaschiste grisâtre d'Otrée prés de Spa , en Belgique, et qu'on avoit nommé otrélite. Voyez DxALi.AGE. ( B. )
OTTA'HA. {Ornith.) L'oiseau ainsi nommé aux Isles de la Société, est la hégute , pelecanus aquilus , Linn. (Ch. D.)
OTTAY. ( Mamm. ) Sadgard Théodat , dans son Voyage au pays des Hurons , parle sous ce nom d'un petit animal à poil noir, doux et poli , que Buffon rapporte au vison. (F. C.)
OTTEL-AMBEL. (Bot.) Nom malabare , cité par Rhéede, du stratiotes alismoides de Liuna:-us, qui est maintenant le genre Ottelia de la famille des hydrocharidées. Quelques au- teurs lui ont donné le nom de Damasonium , appartenant plus anciennement à un autre genre, de la famille des alismacées. (J.)
OTTELIE, Ottelia. (Bot.) Genre de plantes monocotylé- dones, de la famille des hj'drocharidées , de VJiexandrie kexa- gjnie de Linnaeus ; offrant pour caractère générique : Une spathe d'une seule pièce; un calice à trois divisions; une co- rolle à trois pétales; un ovaire inférieur; six étamines, autant de styles. Le fruit est une baie à dix loges, renfermant plu- sieurs semences.
OiTÉLiE DES Indes : Ottelia alismoides, Pers., Sjnops., i , pag. 400; Stratiotes alismoides, Linn. ; Damasonium indicum, Willd., Spec, 2, pag. 276; Botan. Magaz., tah. 1201 ; Roxb. , Corom., 2, pag. 45, t.ib. i85; Ottel-yimbel , Rhéed., Hort. malab. , 11, pag. 96, lab. 46. Cette plante produit de ses racines j)lusieurs feuillts pétiolées, glabres, nerveuses, en cœur, très-entières ; de leur centre s'élève une hampe terminée par une seule Heur, composée: d'une spathe d'une seule pièce, à cinq ailes ondu- lées; d'un calice partagé en trois découpures; d'une corolle composée de trois pétales; de six étamines; d'autant de styles.
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Le fruit est une baie à dix loges polyspermes. Cette plante croit dans les eaux, aux Indes orientales, (I'oir.)
OTTER. (Mamm.) Nom de la loutre commune, dansles lan- gues germaniques. (F. C.)
OTTILAOUMA. (Erpét.) Quelques voyageurs ont parlé, sous ce nom caraïbe, d'un petit lézard des Antilles, dont le genre nous est inconnu. (H. C.)
OTTOA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs polygames, de la famille des ombellifères, de la pentandrie digjnie de Linnœus; offrant pour caractère essentiel : Un calice à rebord sans dents; cinq pétales égaux, acuminés , subulés et courbés à leur sommet; cinq étamines ; un ovaire inférieur; deux styles; les stigmates presque en tête. Le fruit est oblong , à dix côtes membraneuses , très- glabre.
Ce genre est peu naturel : il offre le port et une grande partie des caractères de Vananthe; il n'en diffère principale- ment que par ie bord du calice sans divisions.
OrroA FAUx-ŒNANTHE; Ottoci ananthoides , Kunth in Humb., Nov, gea., 5, pag. 21, tab. 420. Cette plante s'élève à la hau- teur d'un à deux pieds sur une tige droite , simple , listuleuse , striée, très-glabre ; les feuilles radicales sont cylindriques, fistuleuses, cloisonnées, longues de neuf à dix pouces, vagi- nales à leur base ; celles de la tige de même forme, mais plus courtes; les fleurs en une ombelle terminale, solitaire, sans involucre , à douze ou quinze rayons; les ombellules presque à dix fleurs, quelques-unes polygames à la circonférence, trois ou quatre hermaphrodites, les autres mâles; les pétales oblongs, lancéolés, tous égaux ; les étamines alternes avec les pétales ; les filamens capillaires; les anthères presque orbicu- laires , à deux loges; les ovaires glabres, oblongs, à dix côtes membraneuses; les styles longs, filiformes, divergens et réfléchis; les stigmates presque en tète. Celte plante croit dans le royaume de Quito , aux lieux montagneux et ombra- gés. (POIR.)
OTUS. { Ornilh.) Ce nom lalin , formé du grec, et qui désigne en général le hibou, est appliqué par Barrère, genre Sy , à la demoiselle de Numidie , ardea virgo , Linn. (Ch. D.)
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OUAICARI. (Mamm.) Nom que les naturels de la Guian^ donnent au paresseux aï, suivant Barrère. (F. C )
OUAIKON. (Ornith.) Voyez Oiseau de l'esprit. (Ch. D.)
OUAKAKA. (Ornith.) Nom par lequel on désigne, à la Guiane, les goélands et les mouettes. (Ch. D.)
OUAKITCHITCH. ( Ornith.) Nom sous lequel les pies sont connues au Kamtschatka. (Ch. D. )
OUALIAROUTIM. {Bot.) Nom caraïbe-, cité par Suiian, du psychotriaherbacea. (J.)
OUALIRAOUA. (Bot.) Nom caraïbe, cité par Surian , d'une morelle épineuse des Antilles , solanum sarmentosum. (J.)
OUALOFES ou ZALOFES. (Mamm.) Selon Adanson les Nègres du Sénégal nomment ainsi FAktilope guib. (Dèsm.)
OUALOUAKÉ. (Bot.) Nom caraïbe d'une espèce de gui- mauve des Antilles, cité dans le catalogue de Surian. (J.)
OUALOUCOUMA. (Bot.) Surian cite sous ce nom ca- raïbe une plante des Antilles, qui est le petrœa volubilis. (J.)
OUALOUMEEROU. (Bot.) Le crotum populifolium est cité sous ce nom caraïbe par Surian. Nicolson cite à Saint-Do- mingue le même nom pour une plante qu'il nomme d'ail- leurs sauge puante, solanum fatidum , et qui est peut-être la même, mal désignée. (J.)
OUALPIGALI. (Ornith.) Espèce de canard chez les Ko- riaques. (Cii, D.)
OUANDEROU. (Mamm.) Nom que l'on donne aux Indes orientales à une espèce de macaque de ces contrées. Voyez Macaque. (F. C.)
OUANDOU. (Bot.) Nicolson cite à Saint-Domingue ce nom caraïbe pour le pois d'Angole ou de Congo, cytisus ca- jan de Linnœus, cajan d'Adanson et cajanus de M. De Can- doUe, genre qui, selon ces deux auteurs, devroit être réta- bli, et même éloigné du cytise, pour être rapproché du hari- cot. (J.)
OUANTOU. (Ornith.) Le pic de Cayenne, ainsi nommé, est le picus lineatus , Linn. ( Ch. D. )
OUAPE. (Bot.) Voyez VoNAPA. (Lem.)
OUAPISSIEU. (Ornith.) Nom que les Klisteneaux donnent
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au cygne, qui est nommé oua-pé-sj chez les Algonquins. (Ch.D.)
OUARAN. (Erpét.) Nom donné au Mokitor par les ha- bitans de la haute Egypte. (Desm.)
OUARI. (Bot.) Nom du fruit de l'icaquier au Sénégal. (Lem.)
OUARINE, OUARIN. (Mamm.) Sapajous hurleurs de l'A- mérique méridionale , désignés ainsi par le P. d'Abbeville. Ce nom a été restreint par Bufibn à une seule espèce. Voyez Sapajou. (F. C.)
OUARIRI. (Mamm.) Le fourmilier tamanoir reçoit ce nom des naturels de la Guiane. (F. C.)
OUARNAK. (Ichthjol.) Nom spécifique d'un poisson du genre Pastenague. Voyez ce mot. (H. C. )
OUAROU. (Ornith.) Voyez Aourou. (Ch.D.)
OUASPOLJ. (Mamm.) On trouve un grand phoque désigné sous ce nom dans la Relation de la Gaspésie du P. C. Leclerq. (F. C.) •
OUASSA COa. (Bot.) C'est à la Guiane le nom d'une es- pèce de phfUanthus , dont Aublet avoit fait son genre Co- >'AMi. (Lem.)
OUASSE. (Ornith.) Nom de la pie, cornus pica , Linn. , en vieux françois. ( Ch. D. )
OUATIRIOUAOU. (Mamm.) Barrère rapporte ce nom des naturels de la Guiane, à son petit tamandua jaunâtre, mjrmt- copliaga didactjia, Linn. (F. C.)
OUATTE. (Bof.) Nom vulgaire de Papocynde Syrie. (L. D.)
OUAYCHO. (Ornith.) L'oiseau que Jean de Laet désigne par ce nom est le toucan à gorge jaune du Brésil, ramphas- tos tucanus , Linn. (Ch. D.)
OUBLIE. (Conchyl.) Nom spécifique d'une espèce de co- quille du genre Bulle, B. lignaria, type du genre Scaphandre de Denys de Montfort, ainsi nommée à cause de sa couleur rousse et de la manière dont elle commence à s'enrouler, (DeB.)
OUBOU. (Bot.) Nom caraïbe du monbin. (Lem.)
OUBOUERI. (Bot.) C'est Pancien nom caraïbe de Pacajou à meubles ou cedrela. (Lem.)
OUBRA. (Ornith.} Suivant M. Guillemeau jeune, on appelle
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ainsi, dans les environs de Niort, le hobereau , f aie o suhhu- teo , Linn. ( Ch. D. )
OUBRON. {Bot.) Un des noms du charme houblon ou os- tryer commun. Voyez Ostryer. (Le:m.) OUCDNEH. (Bot.) Voyez Odejn. (J.) OUCHILOUA. (Bol.) Nom caraïbe, ci(é parSurian, du frangipanicr à fleurs blanches , pZumerfa nivea. (J.) OUCYAOUX. {Bot.) Voyez Maraye. (J.) OUCY-OUOÏS. {Ornith.) Nom d'une pie blanche chez les Klisteucaux. (Ch. D. )
OUD EL-KARAH. {Bot.) Nom arabe du cacalia soncJii- folia, suivant Forskal ; il le cile aussi pour son scnecio radien- sis. (J.)
OUD-ESSYM , SCHAGAR. (J5o/.) Noms arabes d'un câprier, capparis mithridatea de h'orskal, qui dit que c'est un contre- poison assuré contre la morsure des serpens, et contre l'ac- tion de ïaden, dont la poudre des jeunes rameaux, mêlée dans une liqueur quelconque et prise à l'intérieur, occasionne l'enflure de tout le corps. ( J. )
OUDNEH-ROUMY. [Bot.) Nom arabe, signifiant oreille grecque , donné au saclantnus rotundifolius de Forskal, qui est le cissus rotundifolius de Vahl. (J. )
OLîDRE. {Mamm.) Synonyme d'orque. (F. C.) QUE. {Ornith.) C'est en vieux françois le nom de l'oie. (Ch.D.)
OUEBOULOU. '{Bot.) Surian cite ce nom caraïbe pour deux plantes des Antilles très-différentes ;' savoir : le hignonia stans de Linnœus, ou tecoma stans des modernes, et le cap- paris breynia. (J.)
OUEDNEH. {Bot.) Nom arabe , cité par M» Delile, du Icalanchoe œgyptiaca de M. De Candolle , nommé maintenant crcssuAa. (J,)
OUEDNEH CHEYTANY. ( Bot. ) Nom arabe signifiant oreille diabolique, donné, selon M. Delile, au stratiotes alis- moides de Einnœus, maintenant ottelia alismoides de M. Fer- soon, dans la famille des hydrocharidées. (J.)
OUEOUEBOULOU. {Bot.) Surian, dans son Catalogue, cite sous ce nom caraïbe un arbre figuré par Plumier sous celui de armeniaca forte , ingens latifolia. Ses feuilles sont
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grandes, alternes, ovales -lancéolées; ses fruits ont, suivant Plumier, la forme d'une prune, et contiennent une noix moiiosperine : il n'a point vu les fleurs, que Surian dit être blanches et odorantes. Celui-ci fait encore mention d'un autre Oueouehciilou, très-différent, qui est un câprier, capparis cj'no- phaUophora. Nicolson cite à Saint-Domingue un ouebouhou ou faux quinquina, qu'il dit être un robinia. (3.)
OUETSx\H. (Ornith..) Carver dit, page 565 de son Voyage dans l'Amérique septentrionale , que cet oiseau est ainsi nommé à cause de son cri, qui ressemble au bruit d'une scie qu'on aiguise. I/ouetsah vit solitaire dans les bois, où on l'en- tend quelquefois pousser son cri mélancolique et désagréable. Il est de la grosseur du coucou, et c'en est probablement une espèce. (Ch. D. )
GUETTE. (Ornith.) Espèce de Cotinga. Voyez ce mot. (Ch. D.)
OUGALGAPIL. (Omith.) Nom d'une espèce de canard chez les Koriaques, (Ch. D. )
OUIAKOU. (Omith.) Voyez Oiseau de l'esprit. (Ck. D.)
ouïes. (Anat. et Phjs.) Voyez Respiration et Branchies. (F. C.)
OUIKITCHIKITCHAN. {Ornith.) Nom du pic vert chez les Koriaques. (Ch.D.)
OUIRITTIGIN. {Ornith.) Les Koriaques appellent ainsi les pies. (Ch. D. )
OUI LLARD. (Ornith.) Nom picard d'une maubèchc. (Ch. D.)
OUIPROUIL. (OrMj7?i.) L'oiseau d'Amérique auquel, d'après son cri, l'on a donné ce nom, qui s'écrit aussi whippoor-v^'ill , et dont parle Carver à la page 555 de son Voyage dans l'in- térieur dePAmérique septentrionale, estPengoulevent criard, caprimulgus virginianus , Linn., que M. Vieillot a figuré pi. 23 de son Histoire naturelle des Oiseaux de l'Amérique septen- trionale. (Ch.D.)
OUÏRA - OUASSOU. (Ornith.) Voyez Ouvra- Ouassod. (Ch. d.)
OUISTITI. (Mamm.) Nom propre donné par Buffon à une espèce de ses sagouins, et tiré par imitation delà voix de cet animal. 11 est devenu générique pour plusieurs auteurs. Voyez Sagouin. (F. C)
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OUITTARAOUA. (Bot.) Nicolson cite ce nom caraïbe pour une sensilive épineuse, commune à Saint-Domingue. (J.)
OULABOULÎ. (Bot.) Surian cite sous ce nom caraïbe une plante composée, qu'i! range parmi les eupatoires. (J.)
OULASSANI. [Bot.) Voyez Pie-oula. (J.)
OULASSO. (Bol.) Un des noms brames du pula des Ma- labarcs, qui paroît être une espèce de Gnetum, genre voisin des poivres. ( J. )
OULEBOUHOU. (Bot.) Voyez Oijeoueboulou. (J.)
OULEMARY. (Bot.) Nom d'un arbre de la Guiane , cité par Barrère, qui est le même que le Courimapu d'Aublet. Voyez ce mot. ( J. )
OULEOUMELÉ. (Bot.) Un des noms vulgaires donnés, suivant Nicolson , à la morelle ordinaire, solanum nigruin , ou à une espèce voisine, dans l'île de Saint-Domingue. (J.)
OULIAPA. (Bot.) Surian dit que les Nègres des Antilles nomment ainsi le Tournefortia cjrnosa. Une autre espèce du même genre, qui est le bol à malingres, est nommée ou- louake par les Caraïbes. (J. )
OULIERA. (Bot.) Nom caraïbe, cité par Nicolson, d'un raisinier de Saint-Domingue , coccoloba uvifera , ainsi nommé , parce que ses fruits sont disposés en grappe ; ils ont un goût agréable, et on les mange avec plaisir. (J.)
OUI.OQUA-PALOU. (Bot.) Nom galibi, cité par Aublet, de son glocinea sinemariensis , en francois qiiapalier , grand arbre de la Guiane. (J. )
OULOUAKE. (Bot.) Voyez Ouliapa. (J.)
OULOUC. (Ornith.) Nom que porte à Turin le grand duc, slrix buho , Linn. (Ch. D.)
OULOUDIAN. (Bot.) Nom grec vulgaire, cité par Dalé- champs, d'une plante bulbeuse que l'on tient communément, dit -il, pour être une tulipe, et que les Grecs cultivent dans leurs jardins. G. Bauhin croit que ce peut être la tulipe jaune-, mais il est probable que c'est une espèce plus esti- mée. (J.)
OULOUNDOU. (Bot.) Nom d'un haricot, pliaseolus mungo, dans la langue tamoule , suivant M. Leschenault, qui dit
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qu'à Pondichéiy on le mêle avec des bananes et du sucre pour en faire une pâte, qui , frite , est un bon mets, ( J.)
OUMASOUCOU-MARAHEN. (Bot.) Nom caraïbe du ro- landra argentea, cité par Surian. (J.)
OUMBRINO. [Ichthyol.) Voyez Ombrtno. (H. C.)
OUME. {Bot.) Nom provençal de l'orme, suivant Gari- del. (J.)
OUMÉGAL. {Bot.) Voyez Orongefranchc n.° VIII, à Tarticle Oronge. (Lem.)
OUMEN. {Ornith.) Nom d'un vautour au Malabar , suivant le P. Paulin de S. Barthelémi. (Ch. D.)
OUMMO, ZILLEH. {Bot.) Noms arabes du zilla myagroides de Forskal , reporté au bunias spinosa de Linnaeus. (J. )
OUNCE. {Mamm.) On trouve le lynx ainsi désigné dans Ray. (F. C. )
OUMTZ. {Bot.) Voyez HouNiTS. (J.)
OUNKO. {Mamm.) Nom que les Malais donnent*à une espèce de gibbon. Voyez Orang. (F. G.)
OUOI-OUOÏS. {Ornith.) L'oiseau que les Algonquins nom- ment ainsi, est une pie blanche. (Ch. D.)
OUONG-CHU, ou OM-CHU. {Bot.) L'arbre ainsi rommé dans la Chine, selon Lecomte et Duhalde , jésuites mission- naires, est indiqué dans TEncjclopédie comme le même que le sterculia platanifolia. U paroi 1 que c'est encore celui cité auparavant par Cavanilles sous le nom chinois ou - tom - chu , comme appartenant à la même espèce* Voyez Culhamia.
(J.)
OUORO. {Bot.) Nom brame du Cametti du Malabar (voyez ce mot) , qui est le excœcaria camettia de WiUdenow , rap- porté à la famille des euphorbiacées. (J.)
OUPADA. (Ornith.) On nomme ainsi à Turin le cochevis, alauda cristata, Linn. (Ch. D.)
OUPAS. {Bot.) Voyez Upas. (Lem.) OUPIN-PAROUTI. {Bot.) Voyez Parouti. (J.) OUPO-CY-TSÉ. {Entom.) Nom chinois donné à une sorte de galle qui ressemble à celle des pucerons de l'orme , et qui est employée, selon le père Duhalde, aux mêmes usages que notre noix de galle. (Desm.)
OURA-ARA. {Bot.) Nom galibi de Vouratea d'Aubiet,
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que Richard a reporté augomphia dans les Ochnacées comme espèce congénère. (J. )
OURAGAN. {Phjs.) Vent très-inipétueux qui renverse les maisons, déracine les arbres et cause les plus grands ravages. Voyez Vents. ( L. C. )
OURAl. (Bot.) Le fruit oc Vicaquier , chrjsobalanus icaco , porte ce nom au Sénégal. (E.em.)
OURANA. {Mamm.) Suivant Barrère, les naturels de la Guiane donnent ce nom au paca. (F. C. )
OURAITERIX. {Entom.) M. le dovteur Leach a désigné sous ce nom, qui paroit signifier ailes et queue, quelques espèces de phiilènes, insectes lépidoptères, dont les ailes se termi- nent par des prolongemcns ; teile est la soufrée à queue, de Geoffroy, phalena sanibucaria. (C. D.)
OURAQUE. {Anat. et Phys.) Voyez Système de la géné-
BATION. (F.)
OURATE, Ouralea. [Bot.) Genre de plantes à fleurs com- plètes, polypétalées, de la famille des ochnacées ,ûe la décan- drie rnonogjnie de Linnœiis , qui paroit pouvoir être réuni aux gomphia, dont le caraclère essentiel consiste dans un calice à cinq folioles; une corolle à cinq pétales; dix anthères réu- nies en un tube traversé par le style ; un ovaire supérieur ; le st3lesétacé; le stigmate presque à cinq divisions. Le fruit inconnu.
OuRATE DE LA Guiane ; Ouralea guianensis , Aubl., Guian.^ vol. 1 , pag. 097, tab. 162. Arbre de plus de soixante pieds de haut, pourvu d'un tronc droit, revêtu d'une écorce épaisse, dure, rougeàtre, raboteuse. Le bois est tendre et blanc. Les branches et les rameaux sont touffus, nombreux, très-étalés; les feuilles simples, alternes, pétiolées, roides . glabres, ovales- oblongues, entières, très-aiguës, presque longues d'un pied, larges de deux ou trois pouces, d'un vert jaunâtre; les pé- tioles courts, épais, munis à leur base de deux longues sti- pules caduques, à demi amplexicaules ; les fleurs disposées en une panicule lâche , terminale, répandant au loin une odeur très-agréable, approchant de celle du giroflier; leur calice est à cinq divisions , épaisses , aiguè's , de couleur jaune en dedans ; les pétales sont jaunes, élargis, un peu arrondis, d'un tiers plus grandi, que les calices, insérés sur le réceptacle de l'ovaire,
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ainsi que les étamines, au nombre de dix; les anthères rap- prochées en un tube un peu conique ; l'ovaire a cinq côtes , surmonté d'un long style sétacé, qui traverse le tube des an- thères et se termine par un stigmate fort petit, à cinq divi- sions peu apparentes. Cet arbre croit à Cayenne , sur le bord de la Crique des Galibis. Il fleurit dans le mois de Mai. Les Galibis le nomment oiira-ara, et les Garipons , avouou-jra. (PoiR.)
OURATEA. {Bot.) Voyez Ourate. (J.)
OURAX. {Ornitii.) Nom grec du coq de bruyère, que M, Cuvier a a[)p]iqué à son genre Pauxi. (Ch. D.)
OURDE. {Bot.) Suivant M. Bosc, on donne ce nom, à l'em- bouchure du Rhône, au salsola frutescens , espèce de soude. ( Lem. )
OURDON. {Bot.) M. Delile a reconnu que les feuilles mêlées avec celles du séné du commerce, et nommées our- dou, sont celles d'une espèce de cjnanchum. (Lem.)
OUREGOU. {Bot.) Nom galibi à Cayenne du cananga, sui- vant Aublet. Voyez Guatïerie. (J.)
OURET. {Bot.) Adanson donnoit ce nom au genre de la famille des amarantacées plus connu sous celui d\Erua. (J. )
OUR- HAN. {Ornith.) Frisch désigne par ce nom allemand , qu'il écrit aussi oer-han , le coq de bruyère , tetrao urogallus , Linn. (Ch. D.)
OURl. {Bot.) Nom du bonduc au Sénégal, suivant Adan- son. ( Lem.)
OURIAGOU. {Bot.) Nicolson cite à Saint-Domingue ce nom caraïbe du piment, capsicum. (J. )
OURICO-CACHEIREO. {Mamm.) Nom que les Portugais donnent au coendou. (F. C.)
OURIE. {Ovnith.) Salerne dit, p. 377, que ce mot est l'an- cien nom par lequel on désignoit le grand plongeon de ri- vière. (Ch. d.)
OURIEU. (Ornith.) On donne, dans quelques cantons du Piémont, ce nom et celui d''ourieul, au loriot comn^un , or/o- lus galhula, Linn. (Ch. D.)
OURIGOURAP. i^OrnitL.) L'oiseau de ce nom, qui signifie corbeau blanc en langage namaquois, est décrit par Levaillant dans ses Oiseaux d'Afrique, tom. 1 , p. /|0 , et figuré, pi. 14 ,
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à la suite des vautours. j\I. Savigny range Vourigoiirap au nombre des synonymes de son neophron percnoptcrus , ou vul- tur percnopleriis , Linn. , avec Je vautour de MaKc. (Ch. D.)
OURIKINA. {Ornilh.) Les Holtentots appellent ainsi l'es- pèce de francolin , qui est le perdix afra de Latham , et dont la description se trouve au lom. 3 , p. oSy, de l'Histoire des gallinacés de M. Temminck. ( Ch. D. )
OURILE. (Ornith.) L'oiseau qu'on nomme ainsi au Kamt- schatka, est le cormoran, pclccanus carbo , Linn. (Ch. D.)
OURINTL {Bot.) Nom brame du sapindus Irifoliatus. (J.)
OURIRI. (Bot.) L'arbre ou arbrisseau cilé sous ce nom caraïbe dans l'herbier de Surian, paroît être une plante apo- cinée, ayant quelque affinité avec la tahemœmontana. (J.)
OURISIE, Ourisia. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des rliinan- thées, de la didjnamie angiospermie de Linnseus; offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq lobes inégaux, presque à deux lèvres; une corolle canipanulée , élargie à son oriKce; le limbe à cinq lobes presque égaux ; quatre étamines didy- names; point de filament stérile; un ovaire supérieur; un style; un stigmate en tête; une capsule à deux loges, à deux valves opposées à la cloison; plusieurs semences.
OuRisiE DE Magellan : Ourisia magellanica, Pers. , Sj'nops,, 2, pag. 169; Gsertn. fils, Carp., tab. i85; Chelone ruelloides , Linn. fils, SuppL, 279. Cette plante a des tiges couchées ou inclinées , à peine plus longues que les feuilles radicales; celles- ci sont au nombre de deux, ovales, dentées, portées sur de longs pétioles, cendrées en dessous et un peu nerveuses, cré- nelées et dentées en scie; les feuilles des tiges opposées, am- plexicaules et distantes, en forme de bractées; les pédoncules sont axillaires, opposés, alongés, portant une seule fleur ; les divisions du calice obtuses, ciliées à leurs bords; la corolle est courbée, purpurine. Cette plante croît à la Terre-de-feu, au détroit de Magellan.
OuRisiE A FLEURS ÉCARLATEs : Ourîsia coccinca , Pers. , Sjnops., L c; Dichroma coccinea , Cavan. , Icon. rar. , 6, pag. 69, tab. 582. Plante qui croît au Chili, aux lieux humides et ombragés; elle est herbacée, velue; ses racines, glabres, fibreuses, pro- duisent des feuilles radicales à longs pétioles, ovales, crénelées,
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en cœur, longues de trois pouces, larges de deux, vertes en dessus, velues ef d'un rouge violet en dessous; de leur centre s'élève une tige tétragone , nue, purpurine, haute de huit pouces, où elle se divise en unepanicule bifurquée ; à la base de chaque bifurcation existent deux folioles scssiles , opposées, dentées, laciniées ; les pédoncules partiels sont uniflorcs: le calice est d'un vert tirant sur le rouge; la corolle d'un très- beau rouge écarlate; son tube long d'un pouce et plus ; les fila- menssontd'un violet rougeàtre; les anthères jaunes; les capsu- les petites, renfermant des semences luisantes, ferrugineuses. OuRisiE A FEUILLES ENTIERES; Ourisia înte grifoUa , Rob. Brown, iSov. HolL, pag. 45g. Cette espèce est glabre sur toutes ses parties; ses tiges sont rampantes , herbacées; les feuilles op- posées, en ovale renversé, très-entières ; le pédoncule est ter- minal, presque solitaire, uniflore, dépourvu de bractées; le calice à cinq divisions profondes, égales; la corolle en forme d'entonnoir; le limbe à cinq lobes égaux, obtus; le stigmate à deux lobes ; la capsule bivalve, à deux lobes ; les semences sont recouvertes d'un test lâche, en forme d'ariile. Cette plante croît à la terre de Diémen, dans la Nouvelle-Hollande.
(POIR.)
OURISSIA. (Ornith.) C'est dans Niércmberg la dénomina- tion des oiseaux-mouches. (Ch. D.)
OURITE. (Malacoz.) Nom sous lequel les Nègres de l'ile de Bourbon désignent une espèce de poulpe, suivant M. Bosc. (De B.)
OURIZO. (Mamm.) Nom portugais du hérisson d'Europe. (F. C.)
OURLON ou HOURLON. (Enlom.) Nom du hanneton en Picardie. (Desm. )
OUROU. {OrnUh,) On trouve au tom, 14, in-4.% de l'His- toire générale des voyages, p. o\j , parmi les oiseaux indi- qués comme habitant Pile de Maragnon , celui-ci, qui est dit. de la grandeur d'une perdrix, et dont la tête est ornée d'une crête et le plumage mélangé de rouge, de noir et de blanc. (Ch. D.)
OUROUA. {Ornith.) L'oiseau ainsi nommé parles habitans de Cayenne , est le vautour urubu ou gaUinaze urubu de M. Vieillot. (Ch. D.)
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OUROUANKLE. (Bot.) Voyez Bois laiteux. (J.)
OUROUCOIS. (Ornilh.) Nom que les couroucous, trogon, Linn., portent à la Cuiane. (Ch. D.)
OUROUCOUCOU. (Erpét.) Les Nègres de Surinam appel- lent ainsi Vélaps galonné, serpent très-venimeux. Voyez Elaps. (H.C.).
OUROU-COUCOU. {Ornith.) Espèce de hibou, dont S(ed- man fait mention au 3.^ volume de son Vo3age dans Tinté- rieur de la Guiane , p. 02, et qu'il dit être ainsi nommé d'après son cri. Cet oiseau, de la grosseur d'un pigeon, a le plumage d'un brun clair, excepté à la gorge et au ventre, qui sont blancs avec des taches grises. ( Ch. D.)
OUROUCOU MEREPA. [Bot.) Nom galibi a Cayenne , suivant Aublet, de son parinari montana, qui est le parinari desGaripous, placé dans la famille des rosacées sous celui de parinarium. ( J. )
OUROUCOUREA. (Ornith.) Nom d'une hulotte au Kamt- schatka. (Ch. D.)
OUROUPARIA. (Bot.) Ce genre d'Aublet, qui est Vjou- roupari de Cayenne, a été reconnu depuis long -temps pout n'être qu'une espèce de nauclea dans la famille des rubiacées. Voyez Nauclé. (J.)
OUROUTARAN. (Ornith.) Voyez Orltaurana. (Ch. D.)
OUROVANG. (Ornith.) Ce merle de Madagascar, qui est lîguré.dans Buffon , planche 5èj , est le turdus ouroyang , Lath. (Ch. d.)
OURQUE. (Mamm.) Voyez OayuE. (F. C.)
OURS; Vrsus , Linn. (Mamm.) Nom d'une espèce de mam- mifère carnassier, qui ne paroit être que la contraction d'ursus, nom que ce même animal recevoit des Latins. Ce nom, de spécifique qu'il étoit à son origine, est devenu gé- nérique, et est aujourd'hui commun à plusieurs espèces très- distinctes.
Ce genre est un des plus parfaits que la nature ait produit: tous les animaux qui s"y rapportent sont si évidemment for- més sur le même type, la physionomie de l'un rappelle à un tel point celle de l'antre, les différences qui les distinguent tiennent à des parties organiques si superficielles, que dans l'état où est aujourd'hui la science, il est impossible de dé-
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cider absolument si plusieurs de ces différences caractérisent des espèces ou ne sont qu'individuelles et les simples effets de causes fortuites et passagères.
Ces difficultés, qui n'ont fait que s'accroître par de nou- velles observations, et qui ne peuvent être levées que par des observations plus nombreuses, nous détermineront à dé- crire séparément les ours qui présentent des différences de nature spécifique, sans que pour cela nous les donnions tous pour des espèces réelles ; cependant nous aurons soin d'in- diquer ceux qui sont admis, ou qui paroissent devoir être admis, comme tels.
Tous les ours atteignent à une taille fort élevée; aucun autre carnassier ne les surpasse sous ce rapport; ils égalent les lions et les tigres; et cette circonstance est remarquable, car les genres de carnassiers qui contiennent les plus grandes espèces en contiennent aussi de fort petites. Les ours seuls font exception à cette règle.
On connoît la physionomie générale de ces animaux, leurs formes trapues, l'épaisseur de leur taille et de leurs membres, et la pesanteur de leurs allures, qui semblent annoncer un naturel grossier et sauvage. Cependant leur front large, leur museau fin, leur tête, qu'iis portent ordinairement haute, détruisent en partie l'impression qui résulte de leurs pro- portions générales; c'est qu'en effet ils se distinguent par tout ce qui tient à l'intelligence.
Ce sont les moins carnassiers de tous les animaux qui s'as- socient, par l'ensemble de leur organisation, aux chats, aux martes, à ceux en un mot qui sont formés pour vivre de sang. Aussi leurs dents molaires, au lieu d'être tranchantes, sont plates et couvertes de tubercules mousses. Us ont en tout quarante-deux dents: vingt à la mâchoire supérieure, qui consistent en six incisives, deux canines, six fausses molaiz'es, deux molaires carnassières et quatre molaires tuberculeuses, et vingt-deux à la mâchoire inférieure , c'est-à-dire , six in- cisives, deux canines, huit fausses molaires, deux carnassières et quatre tuberculeuses.
Leurs organes du mouvement rendent bien raison de la pesanteur de leurs allures: au lieu de marcher sur le bout des doigts, comme tous les animaux légers et coureurs, ils 37. ^ ■ 4
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marchent sur la plante entière des pieds; chacun de leur» pieds a cinq doigts armés d'ongles forts et crochus très-pro- pres à fouir , et ils sont presque entièrement privés de queue. Mais, si leur marche plantigrade s'oppose à la vélocité de leurs mouvemens, la structure de leurs membres leur donne la faculté de se tenir debout avec une singulière facilité, de monter sur les arbres dont ils peuvent embrasser le tronc et saisir les branches ; et la forme de leur corps , comme la quantité de leur graisse, en font de très- bons nageurs.
Leurs yeux sont petits, mais ils ont une très-bonne vue; et quoique la conque externe de leur oreille, qui est ar- rondie, soit d'une médiocre grandeur, ils ont l'ouïe délicate. C'est l'odorat qui est leur sens le plus étendu : outre l'alon- gement de leur museau , ils ont des narines fort grandes, entourées d'un mufle dont le cartilage a une mobilité singu- lière; il en est même une espèce chez laquelle cette partie est si large et si mobile qu'elle semble former de véritables valvules. Les lèvres sont également d'une extrême mobilité, et la langue est fort longue et fort douce. Ces animaux ont l'air de se servir de ces organes pour palper les corps, et ce qui est certain , c'est que le goût chez eux est aussi lin que l'odorat.
Ils se nourrissent de substances végétales et animales, et s'habituent aussi bien aux unes qu'aux autres; ce sont cepen- dant les matières sucrées qui leur plaisent le plus; ils aiment le miel avec une sorte de fureur, et vont le chercher sur les arbres en détruisant les ruches. Dans la nature ils mangent les jeunes pousses, les fruits et les racines succu- lentes, et lorsque la faim les presse, ils attaquent les animaux; mais ils ne s'y déterminent qu'à la dernière extrémité; ce- pendant, quand ils se sont familiarisés avec le danger qu'ils courent en attaquant les animaux qu'ils peuvent vaincre , ils s'y exposent et le bravent quelquefois. C'est sûrement pour avoir observé des ours placés dans des circonstances diffé- rentes, à l'égard de la nourriture qu'ils avoient été plus ou moins à même de se procurer, que quelques auteurs ont distingué ces animaux en espèces carnassières et en espèces herbivores; car, sous ce rapport, tous ont le même naturel^ excepté l'oui^s blanc ou maritime qui, par le goût qu'il »
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pour la chair dans son état de nature, confirme ce que je viens de dire sur les effets de l'habitude. En effet, ces ani- maux ne se nourrissent exclusivement de chair que parce qu'ils ne peuvent trouver d'autre nourriture dans les ré- gions glacées qu'ils habitent ; et la preuve , c'est qu'en do- mesticité on les habitue sans peine à ne se nourrir que de pain. Les ours boivent en humant au moyen de leurs lèvres extensibles.
Ce sont des animaux qui aiment la retraite et la solitude. Ce que dit Buffon de l'ours brun, peut s'appliquer à tous les autres, si ce n'est toutefois à l'ours blanc qui n'est pas moins sauvage, mais qui ne peut chercher son abri dans le creux des arbres et dans l'épaisseur des forêts. « L'ours, dit-il, est « non-seulement sauvage, mais solitaire; il fuit par instinct « toute société; il s'éloigne des lieux oii les hommes ont « accès; il ne se trouve à son aise que dans les endroits qui « appartiennent encore à la vieille nature ; une caverne an- « tique dans des rochers inaccessibles; une grotte formée « par le temps , dans le tronc d'un vieux arbre , au milieu « d'une épaisse forêt, lui servent de domicile; il s'y retire « seul, y passe une partie de l'hiver sans provisions, sans « en sortir pendant plusieurs semaines. Cependant il n'est « point engourdi ni privé de sentiment, comme le loir ou « la marmotte; mais, comme il est naturellement gras, et « qu'il l'est excessivement sur la fin de l'automne, temps « auquel il se recèle , cette abondance de graisse lui fait ,t supporter l'abstinence , et il ne sort de sa bauge que lors- << qu'il se sent affamé. '^ L'espèce de léthargie de l'ours varie suivant la rigueur de l'hiver; lorsque cette saison est très- douce il n'y tombe point ; au contraire , son sommeil de- vient assez profond quand le froid est rigoureux.
C'est au mois de Juin ou de Juillet, en Europe du moins, que les ours entrent en rut; alors les mâles et les femelles se recherchent, et ils se séparent dès que leurs besoins sont sa- tisfaits. La gestation dure sept mois; car les femelles mettent bas en Décembre ou Janvier, et leur portée est de deux ^ cinq ou six petits. La nécessité de l'allaitement les empêche sans doute de tomber dans leur sommeil hybernal; mais c'est un fait qui n'a point encore été constaté par l'observation'.
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A l'état domestique , ou plutôt d'esclavage , Tours est près» que aussi éveillé en hiver qu'en été; cependant il mange beaucoup moins, on le voit même souvent passer plusieurs jours sans prendre aucune nourriture.
Ces animaux sont recherchés à cause de leur fourrure , principalement en hiver, dans les pays froids, parce qu'alors elle est plus épaisse et plus brillante. En automne, la chair des jeunts est succulente, et l'on dit que les pattes sont un mets délicat. Dans les contrées oii ils sont nombreux, leur fourrure devient l'objet d'un assez grand commerce, et la manière de les chasser diffère suivant leur nombre et le degré d'industrie des peuples qui se livrent à cet exercice. Partout où les armes à feu sont en usage , ce sont elles qu'on préfère à tout autre moyen; il est des contrées où les hommes vont attaquer corps à corps ces animaux, ce qu'ils peuvent faire avec succès, parce que, pour se défendre comme pour atta- quer, l'ours se dresse sur ses pieds de derrière et présente au pieu dont son adversaire est armé, les parties les plus vulnérables de son corps. Les pièges sont aussi employés pour les détruire, mais leur extrême défiance rend souvent ce moyen inutile. Pour lés y faire tomber, il faut les attirci* par celui de leurs sens qui a le plus d'empire sur eux, par la gourmandise ; et le miel est la substance la plus agréable qu'on leur puisse offrir. Les peuplades sauvages qui habitent les forêts de l'Amérique , où les ours sont en assez grand nombre , font des battues , rassemblent ces animaux sur un point, et parviennent de la sorte a en tuer beaucoup ; mais comme c'est à l'époque de leur sommeil léthargique qu'ils sont les plus recherchés, on va les tuer dans leur retraite, quand elle a été découverte.
C'est la prudence qui fait le caractère principal de l'ours: on ne porte pas plus loin que lui la circonspection ; il s'é- loigne, lorsqu'il le peut, de tout ce qu'il ne connoît-pas: s'il est forcé de s'en approcher, il ne le fait que lentement et en s'aidant de tous ses moyens d'exploration , et il ne passe outre que quand il a bien cru s'assurer que l'objet de sa crainte est pour lui sans danger. Ce n'est cependant ni la résolution ni le courage qui lui manquent; il paroit peu susceptible de peur : on ne le voit point fuir: confiant ta
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ïuï-même, il résiste à la menace, oppose la force à la force, et sa fureur, comme ses efforts, peuvent devenir terribles si sa vie est menacée. Mais c'est surtout pour défendre leurs petits que les ours femelles déploient toutes les ressources de leur puissance musculaire et de leur courage : elles se iettent avec fureur sur tous les êtres vivans qui leur causent quelques craintes, et ne cessent de combattre qu'en cessant de vivre.
Ce qui ajoute en quelque sorte au mérite de leur pru- dence et de leur courage, c'est la singulière étendue de leur intelligence, qui semble ôter à toutes leurs autres qua- lités ce qu'elles pourroient avoir d'aveugle et de machinal. On connoit l'éducation que reçoivent les ours de la part des hommes dont la proftssion consiste à conduire ces ani- maux de ville en ville, en les faisant danser grossièrement au son d'un flageolet et appuyés sur un bâton, et l'on con- çoit que par le moyen des chàtimens et des récompenses, et en plaçant forcément l'animal dans toutes les circonstances de ces actions, on parvienne à les lui faire répéter au com- mandement. Ce sont de ces associations que l'on parvient toujours à former chez les animaux même les plus brutes. Mais nous avons pu voir l'éducation de plusieurs espèces d'ours, faite librement, et par ces animaux eux-mêmes, nous présenter des résultats plus remarquables que l'éducation forcée dont nous les savions susceptibles. Elle nous a été offerte par les ours qui vivent dans les fosses de notre mé- nagerie sous la seule influence dii public, qui leur parle et qui leur donne des gourmandises. A l'aide de ces deux uni- ques moyens, ces animaux ont appris à faire une foule d'exer- cices qu'ils répètent au simple commandement et par le seul espoir d'être recompensés par un gâteau ou par un fruit. Ainsi , à ces mots : monte à l'arbre ; ils montent au tronc dépouillé qui a été placé dans leur fossé. Si on leur dit : fais le beau ; ils savent qu'ils doivent se coucher sur le dos et réunir leur quatre pattes. Au mot de priez, ils s'asseyent sur leur derrière et joignent leurs pieds de devant. Au mot tourne, ils pirouettent sur leurs pieds de derrière, etc. Ces actions sans doute peuvent finir par ne suivre ces comman- dcmens qu'au moyen d'une véritable association ; c'est ce
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que rhabitude produit même en nous; mais les ours qui nous les ont présentés, ont dû les commencer librement, et après plus ou moins d'hésitation et d'erreurs comprendre le sens précis de ces mots, ou plutôt de ce signe, monte à l'arbre: or, c'est là un des résultats les plus élevés auxquels puisse atteindre l'intelligence des brutes; mais il est constant qu'ils arrivent à comprendre la valeur des signes artificiels sans les moyens qui forment immédiatement les associations.
On conçoit tout ce que peut produire l'application des facultés d'où résulte ce fait général, qui explique les récits singuliers dont les ours ont dû être l'objet ; aussi ne rapporte- rai-je point ces récits, qui peuvent amuser , mais non pas ins- truire, et en les dépouillant des erreurs qu'ils renferment, ils perdroient leur principal intérêt, tout ce qu'ils ont de merveilleux.
On rencontre des ours dans toutes les parties du monde et sous toutes les latitudes, depuis le pôle nord jusqu'aux îles de la Sonde et à la terre des Papous. Les seules contrées où il ne paroît point s'en trouver , sont l'Australasie et l'Afrique méridionale, car il s'en trouve au nord de l'Atlas; mais on est loin de connoître tous ces ours indiqués par les voyageurs et de les rapporter à leurs espèces.
On en a plus ou moins distingué quatre d'Europe, trois d'Asie, trois d'Amérique, et l'ours maritime qui appartient à toutes les parties du inonde Boréal. C'est dans cet ordre que nous allons exposer leurs principaux caractères.
Ou?^s d'Europe.
1. L'OuRS DES Alpes ou I'Ours brun: Vr&us arctos , Linn. ; Buff. , t. VIIl , pi. 3i; Ménagerie. Cette espèce peut attein- dre à une longueur de quatre à cinq pieds, et sa hauteur au garrot va à plus de trois pieds. Elle est entièrement cou- verte d'un poil très-épais et touffu, excepté sur les pattes et le museau où il est court. Ce poil est d'un brun -marron, tirant au noir sur les épaules, le dos, les cuisses et les jam- bes, et prend une teinte jaunâtre sur les côtés de la tête, les oreilles et les flancs. Lorsque l'animal est en bon état, ses épaules sont surmontées d'une sorte de protubérance ou. de loupe entièrement formée de graisse. Les petits paroissent
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naître de la couleur des adultes, mais avec un demi-collier hianc sous le cou. C'est cet ours qu'en Europe quelques hommes dressent à certains exercices pour faire leurs moyens d'existence.
On trouve des individus de cette espèce entièrement blancs. Buffon donne une figure de cette variété, t. VIII , pi. 32.
2. L'Ours des Pyrénées, Ours des Asturies; Histoire natu- relle des mammifères, liv. Z|5, Octobre 1824. Cet ours ne paroit pas atteindre tout-à-fait à la taille du précédent. Dans ses premières années tout son pelage est d'un blond jaunâtre, excepté la tête, qui est d'un blond plus foncé, et les pieds, qui sont noirs. L'extrémité des poils seule est blonde ; dans le reste de leur longueur ils sont bruns, et il paroît que cette couleur devient celle de Tanimal lorsqu'il arrive à l'âge adulte.
3. L'Ours de Norwége ; Histoire naturelle des mammi- fères, liv. 7, Avril 1819. Cet ours ne m'est connu que par un jeune individu âgé de cinq semaines, qui différoit des deux précédens en ce qu'il étoit entièrement d'un brun terre d'ombre, sans aucune trace de collier blanc.
4. L'Ours de Sibérie; Histoire naturelle des mammifères, liv. 42, Juin 1824. J'ai vu plusieurs de ces ours qui attei- gnent à la plus grande taille. Leur pelage est brun chez les jeunes comme chez les adultes, et chez les femelles comme chez les mâles; les membres sont noirs, et les épaules cou- vertes d'une bande blanche qui m'a paru varier de largeur.
Out's de l'Asie méridionale.
1. L'Otjrs jongleur ; Ursus labiatus, Histoire naturelle des mammifères, liv. Sg et 46, Février 1823 et Décembre 1824. Cette espèce est sans contredit la plus remarquable de toutes celles de ce genre; c'est elle qui présente les modifications les plus considérables au type commun des ours.
Lorsqu'on vit cet ours pour la première fois on le prit pour un paresseux, tant sa physionomie paroissoit singulière; aussi en donnerons -nous une description plus détaillée que des autres, à cause des traits particuliers qui le distinguent.
Cette espèce est d'un huitième moins grande que celle des Alpes, a le museau épais et fort alongé, la tête petite, les
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oreilles grandes. Le cartilage du nez consiste dans une large plaque plane et mobile. Le bout de la lèvre inférieure dépasse la supérieure , ce qui donne à cet animal une figure stupi- dement animée. Dans le jeune âge, les poils de cette espèce n'étant pas fort longs, elle paroît assez élevée sur jambes et très- libre dans ses mouvemens; mais, eu devenant vieille, les poils qui entourent sa tête donnent à celle-ci des pro- portions presque monstrueuses, et ceux du reste du corps, tombant presque jusqu'à terre, cachent ses jambes et la font paroitre beaucoup plus lourde qu'elle n'est en effet. Elle est entièrement noire, si ce n'est sur la poitrine, où se voit une tache blanche en forme de fer à cheval dont les branches descendent sur les bras. Cet ours, commun au Bengale, et qui paroît avoir plus d'intelligence et plus de docilité que les autres espèces de cette contrée , est celui que les jon- gleurs s'associent pour amuser le public.
2. L'Olrs des Malais: Ursus Malajanus , Raffles, Trans. Liiin. , vol. Xlll ; Horsfield , Zool. Rech. in Java, n.° 4; His- toire naturelle des mammifères, liv. 47, Février i8a6. C'est la seule espèce d'ours qui ait encore été découverte dans les îles de la Sonde; elle paroît se trouver à Sumatra et à Java, mais elle existe aussi sur le continent. C'est la plus petite des trois ours de l'Asie méridionale; elle est d'un sixième moins grande que la précédente. Sa tête est ronde, son front large, et son museau plus court proportionnellement que celui des autres. Le cartilage des narines est semblable à celui de l'ours des Alpes. Le pelage noir est assez raz et luisant; l'on remarque en dessus des yeux, chez les jeunes, une tache fauv.e-pàle qui disparoît avec l'âge. Le museau est également d'un fauve roussàtre , et la poitrine est couverte d'une tache de cette couleur , qui présente la figure imparfaite d'un large cœur.
5. L'Ours du Thibet; Vrsus tibetanifs. Histoire naturelle des mammifères, liv. 41 •'^5 Mai 1824. Cette espèce est intermé- diaire, pour la grandeur, entre l'ours jongleur et celui des Malais. Elle a été découverte dans le Silhet par M. Alfred Devaucel. Ses caractères distinctifs consistent dans la ligne droite de son chanfrein et dans ses couleurs. Elle est générale- nieiit couverte d'un poil lisse et noir; mais sa lèvre inlerieura
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est blanche, ainsi qu'une tache en forme d'Y sur la poitrine, dont les deux petites branches se trouvent en avant des épaules, et la plus longue, entre les jambes, s'étendant jus- qu'au milieu du ventre. Le museau a une légère teinte de roussàtre.
Ours d' Amérique.
1. L'Ours terrible ou gris: Vr&us cinereus , Desm.; Ferox, Lewis et Clark; Horribilis, Clit. , Mém. de la Soc. litt. et phil. de New-York. Cette espèce paroit se trouver dans l'Amé- rique septentrionale , principalement vers le nord et l'ouest. Hearne l'a trouvée chez les Eskimaux; Lewis, Clark et Long dans la ligne qu'ils ont parcourue, et M. Coris en Californie.
C'est le plus grand de tous les ours : il a, dit-on, jusqu'à dix pieds de longueur et sa force est prodigieuse. D'après ce qu'on en a dit, et une figure qui m'a été communiquée par M. Coris, cette espèce paroit ressembler tout- à- fait à notre ours des Alpes par ses formes, et avoir un pelage lai- neux très- épais et entièrement gris, excepté au bord des oreilles , qui seroit brun.
2. L'Ours NOIR : Ursus americanus , Pallas, Ménagerie; Oors NOIR d'Amérique, Histoire naturelle des mammifères , Octobre 1820. Il a des rapports avec l'ours du Thibet, mais son chan- frein présente une ligne courbe, uniforme, au lieu d'une droite , et il devient presque aussi grand que l'ours des Alpes. Son pelage est lisse, et, excepté le museau, qui est fauve, il est entièrement noir. 11 a été trouvé dans toute l'Amérique septentrionale, et comme il est répandu très-abondamment, ses peaux, d'un noir brillant, font un objet de commerce considérable. On dit qu'en hiver il établit sa retraite dans les troncs creux des arbres où on le découvre à la vapeur qui en sort. C'est un des plus légers, qui grimpent le plus facilement aux arbres et qui détruisent le plus de ruches. On assure même qu'il aime le poisson et l'attrappe fort adroi- tement. Les petits naissent entièrement gris.
5. L'Ours des Cordillères du Chili ; Ursus ornatus , Histoire naturelle des mammifères, liv. 5o , Juin 182 5. Cette espèce ne m'est encore connue que par un individu qu'a possédé la Ménagerie du Roi; il étoit jeune. Sa longueur, du bout du
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museau à l'extrëmitë de son train de derrière, éfoît de trois pieds, et il avoit environ seize pouces de hauteur. Tout le pelage de son corps étoit lisse et noir ; mais le dessous et les côtés de sa mâchoire inférieure , le dessous du cou et la poi- trine jusqu'aux jambes de devant, étoient blancs, et de son museau , d'un gris roux , partoit une ligne fauve qui passoit entre les deux yeux, se séparoit ensuite en deux pour for- mer, au-dessus de ces organes, deux demi-cercles. C'est le premier ours dont on ait vu le pelage orné d'une manière aussi remarquable.
Ours polaires.
L'Odrs blanc : Vrsus maritimus , Linn.; Buffon , Suppl. III, planche 84 ; Cuv. , Ménagerie du Muséum. Quoique cette espèce d'ours ait été long -temps méconnue , elle est une de celles qui sont le mieux caractérisées, et que l'on distingue le plus aisément de toutes les autres. Elle est bas sur jambes, et néanmoins son corps , son cou , et surtout sa tête , sont plus alongés que ceux d'aucune des espèces que nous venons de décrire. Elle devient fort grande et paroît ati moins égaler l'ours des Alpes. Si l'on en croyoit même quelques voya- geurs, elle atteindroit à une taille encore plus grande, et qui ne différeroit point de celle de l'ours terrible. Un de ses traits le plus remarquable est la saillie de ses sourcils qui résulte de la conformation particulière des os du front; et il est, je crois, le seul ours qui ait l'intérieur de sa bouche entièrement noir.
L'ours blanc habite les régions glacées de notre hémisphère , où il se nourrit de poissons, de jeunes cétacés et d'amphibies; cependant il n'est pas plus carnassier que les autres ours et s'habitue très - bien à ne vivre que de pain. Il nage avec une étonnante facilité et plonge de même ; et on le rencontre quelquefois formant des troupes assez nombreuses, ce qui le distingue encore des autres ours, qui sont toujours solitaires; mais il leur ressemble par le besoin d'une retraite en hiver. On dit que les femelles mettent bas au mois de Mars des petits tout-à-fait blancs. (F. C.)
OURS D'AMÉRIQUE. (Mamm.) Voyez Ours ^'OIR d'Amé-
■RiyUE. (DeSM. )
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OURS BLANC de Buffon. (Mamm.) Variété de I'Ocrs
BRUN. (DesM.)
OURS CRABIER. (Mamm.) Voyez Raton crabier. (Desm.)
OURS DORÉ. (Mamm.) Variété de I'Ours brun , dont les pointes des poils sont jaunâtres. (Desm.)
OURS FAUVE. (Mamm.) Autre variété de I'Ours brun. ( Desm. )
OURS FOURMILIER des Espagnols du Paraguay (Mamm.) : c'est le Fourmilier tamanoir; le Petit Ours fourmilier est le Tamandua. (Desm.)
OURS MANGEUR DE FOURMIS. (Mamm.) Wormius donne ce nom à une race d'ours qu'il dit exister en Nor- wége. On Va également appliqué au Fourmilier tamanoir. (Desm.)
OURS MARIN. (Mamm.) Voyez Ours blanc. (Desm.)
OURS DE LA MER GLACIALE. (Mamm.) Voyez Ours BLANC. ( Desm.)
OURS A MIEL. (Mamm.) Les missionnaires de la Nouvelle- Grenade et du Rio-Négro donnent le nom d'oso melero , ours à miel, au Kinkajou. (Desm.)
OURS RATON. (Mamm.) Voyez Raton. (Desm.)
OURS ROUGE. (Mamm.) Variété de I'Ours brun. (Desm.)
OURS ROUX. (Mamm.) Autre variété du même animal. (Desm.)
OURS TERRESTRE. (Mamm.) Le nom donné au Zokor, espèce de Rat-taupe, sur les bords de la mer Caspienne, équi- vaut à cette dénomination. (Desm.)
OURSIN, Echinus. (Actinozoaires.) Sous cette dénomina- tion Linné et les zoologistes de son école comprenoient tous les animaux plus ou moins orbiculaires, dont l'enveloppe crétacée, composée d'un très-grand nombre de petites pièces polygones, est hérissée d'espèces d'épines de forme très-va- riable, constamment calcaires; ce qui les a fait comparer à des hérissons. Aussi ces animaux sont- ils connus généra- lement sous le nom de hérissons ou de châtaignes de mer. Mais, aujourd'hui, parmi les zoologistes modernts, depuis les travaux de M. de Lamarck, ce nom est réservé à un certain nombre d'espèces, à celles qui méritent réellement mieux le nom d'oursins , à cause des longues épines dont
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elles sont armées; et l'on donne le nom (I'Échinides à louf le genre de Linné , de même qu'on applique depuis Bru- guiére la dénomination d'EcHiNODERMEs à la classe ou au groupe qui renferme ses oursins et ses éistéries (voyez ces différens noms). Les caractères du genre Oursin, tel que M. de Lamarck l'a circonscrit dans son Traité des animaux sans vertèbres , peuvent être exprimés ainsi : Corps régu- lièrement orbiculaire, quelquefois subpentagonal ou même ovalaire, presque toujours un peu déprimé, couvert de piquans de forme très -variable , articulés sur des mame- lons non perforés, et pourvu d'ambulacres complets ; bouche et anus médians et opposés, l'une en dessous et l'autre en dessus. D'après cette caractéristique, on voit que ce genre ne diffère d'une manière évidente des espèces d'oursins dont M. de Lamarck a fait son genre Cidarite, que par une forme moins élevée, moins régulièrement circulaire et surtout par la non-perforation des tubercules d'afticulation des épines ; cartons les autres principaux caractères sont à peu près les mêmes. Mais , pour mieux apprécier ces différences et con- cevoir la distribution méthodique de toutes les espèces de la famille des échinides, il ne sera pas inutile d'étudier un peu complètement l'organisation des oursins véritables, afin qu'elle nous serve ensuite de type ou de point de départ.
La forme générale du corps des oursins peut être com- plètement circulaire et aussi régulière que dans les cidarites ; mais le plus souvent elle est subpentagonale, et quelquefois même elle devient ovalaire, les deux extrémités parfaite- ment semblables. Un autre caractère que Ton peut observer Jans leur forme , c'est que , plus ou moins déprimée , leur par- tie inférieure, plus ou moins concave, ne présente presque jamais la même convexité que la partie supérieure, au con- traire de ce qui a lieu dans les cidarites. Ce corps est en outre constamment hérissé d'épines , de grandeur et de forme extrêmement variables , qui cachent quelquefois en partie la forme générale de l'animal, et dont nous allons parler avec plus de détails dans un moment. Entre ces épines, dont la disposition est beaucoup plus régulière à Ja base qu'on ne pourroit souvent le croire d'après ce qu'elles sont à leur pointe , se remarquent des espèces de tentaculesou
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mieux de cirres tentaciilaires , qui sortent aussi d'une ma- nière fort régulière des trous qui forment ce qu'on nomme les anibulacres des échinidcs. A la partie inférieure du corps de l'animal, et dans une étendue plus ou moins considérable de sa base, est un espace enfoncé, membraneux, non hérissé d'épines, au milieu duquel est percé l'orifice buccal du canal intestinal. A la base opposée, c'est-à-dire , à l'extrémité anale et complètement supérieure , existe un espace mem- braneux, beaucoup plus petit, percé également d'un trou rarement dans son milieu pour l'anus, et, enfin, à quelque distance de cette ouverture est un cercle de dix orifices, dont cinq plus grands, que nous verrons plus tard servir de ter- minaison aux oviductes.
L'enveloppe extérieure qui détermine la forme d'un our- sin, ne peut être comparée à rien de ce qui existe dans les autres animaux. Dans la plus grande partie de son étendue elle est formée par deux membranes, l'une externe, plus épaisse, l'autre interne , si mince que le nom de pellicule lui con- vient parfaitement , et entre lesquelles existe un têt assez épais , solide, complètement calcaire et composé d'un très- grand nombre de petites pièces polygones, évidemment immobiles, mais non soudées, du moins pendant la durée de l'accroisse- ment de l'animal. Dans les environs de la bouche et de l'anus, la peau n'est point ainsi solidifiée; aussi est-elle sensiblement plus épaissie et bien plus résistante.
Le têt des oursins est entièrement calcaire, presque sans partie mucilagineuse ou animale. Les nombreuses pièces qui le composent offrent cela de particulier, que leur tissu est fibreux , perpendiculairement à leurs surfaces ; ce qui montre que le mode d'accroissement, quoique se faisant sur les bords, diffère cependant beaucoup de ce qui a lieu dans la coquille des malacozoaires.
- Les pièces qui constituent le têt d'un oursin peuvent être partagées en coronales et en terminales. Je nomme coronales, celles qui, par leur réunion, forment la partie la plus im- portante, la plus étendue et qui circonscrit le corps dans sa circonférence, et je nomme au contraire terminales, celles qui entourent l'orifice buccal et l'orifice anal, et qui rem- plissent les deux ouvertures plus ou moins considérables
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que laisse en bas ou en haut l'assemblage de la partie co- ronale.
Les pièces coronales se subdivisent en dix groupes ou séries, qui s'irradient d'un orifice à l'autre, un peu à la manière des côtes de melons, et qui forment des aires alter- nativement pleines et perforées, égales ou inégales. On donne le nom d'ambulacraires aux séries qui sont perforées, et d'an- ambulacraires à celles qui ne le sont pas.
Les anambulacraires sont constamment formés eux-mêmes de deux séries de pièces, plus ou moins hexagones et ordi- nairement transverses, qui se joignent entre elles par une extrémité dans le milieu de l'anambulacraire, et par l'autre, mais moins anguleusement , avec les ambulacraires. Chaque pièce est relevée à sa surface externe d'un nombre variable de mamelons plus ou moins saillans , bien arrondis , polis à leur sommet et élargis à la base , sans aucune trace de perforation.
Les ambulacraires , quelquefois beaucoup plus étroits que les anambulacraires, sont cependant aussi formés de deux séries de pièces polygones , réunies anguleusement entre elles dans la ligne médiane de l'ambulacraire , et eu dehors avec les pièces des anambulacraires. Elles sont aussi relevées de mamelons plus ou moins saillans; mais, en outre, elles sont percées à leur côté externe par des pores variables en nombre et en disposition pour chaque espèce, mais qui traversent toujours le têt de part en part; c'est ce qui constitue les ambulacres proprement dits.
La largeur des anambulacraires est généralement plus grande au milieu qu'aux deux extrémités; mais il n'en est pas de même pour les ambulacraires : elles sont toujours plus grandes vers la bouche , et la dernière présente à l'intérieur une espèce d'apophyse ou de lame, percée d'un trou dans son milieu et qui donne attache aux muscles moteui's des dents; c'est ce que je nommerai auricules.
La peau qui entoure la bouche, est à peine rude ; on y remarque cependant des paires d'écaillés subcirculaires, un peu concaves , et qui sont justement placées deux à deux dans la direction du rayon qui iroit dans l'interstice des dents; chacune est percée d'un orifice.
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Autour de l'anus les pièces coronales sont plus nombreuses et remplissent presque en totalité l'espace que laissent les aires. Elles sont, comme celles-ci, au nombre de dix, alter- nativement grandes et petites; toutes sont ordinairement granuleuses et percées d'un trou bien plus large cependant dans les grandes que dans les petites , qui correspondent aux ambulacraires; les grandes, aux anambulacraires.
Les trous dont sont percées les pièces des ambulacraires, donnent passage à de petites ventouses tentaculaires, prove- nant de la lame intérieure de la peau , peut-être des lames respiratoires creuses dans toute leur longueur et terminées à leur extrémité par un petit renflement, susceptible de s© dilater en ventouse ou en disque denticulé à sa circonférence. Ces organes sont remarquables par la grande contractilité dont ils jouissent, et peuvent rentrer complètement à l'inté- rieur , un peu comme les tentacules des limaçons, ou s'alonger considérablement à l'extérieur. Ils sont, du reste, parfaite- ment transparens, et il est impossible d'y apercevoir de fibres contractiles distinctes.
Une autre partie de l'appareil locomoteur des oursins est celle qui leur a valu leur nom , quoique assez souvent ces organes méritent mieux les noms de bâtons ou de tubercules que celui de piquans; ce qu'ils offrent de commun, c'est d'avoir à leur base une petite tête sphérique , concave, avec un bourrelet circulaire au-dessus. Leur longueur, leur forme, leur grosseur, du reste, sont extrêmement variables et généralement en rapport avec celles des mamelons du têt. Leur structure est également particulière ; ils ont une cassure et un éclat un peu vitrés; leur surface extérieure est presque toujours finement striée, et ils sont composés de couches concentriques, dont chacune est formée d'un grand nombre de fibres irradiées. Ils sont, du reste, d'un tissu fort peu serré, et par conséquent d'une pesanteur spécifique extrêmement peu considérable.
Ces organes , articulés en genou sur les mamelons du têt, sont mis en mouvement dans tous les sens par la lame ex- terne de l'enveloppe cutanée, qui s'attache à la eiroonfé- rence du bourrelet de leur base et qui m"a paru plus forte, plus évidemment musculaire aux épines de la base de l'oursin.
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Par la dessiccation il m'a été possible d'y apercevoir des fibres musculaires distinctes, et quelquefois même des muscles pro- prement dits. 11 en existe surtout pour les mouvemens de l'appareil masticateur.
Le système digestif des oursins est en effet assez complet.
Nous avons déjà dit que la bouche est formée par un ori- fice arrondi, lisse , assez grand, percé au milieu de la mem- brane qui remplit la grande excavation inférieure du têt. Un peu plus d'épaisseur dans cette partie de la peau en fait une espèce de bourrelet labial.
Elle conduit dans une cavité buccale assez grande, cylin- drique, verticale, à la circonférence de la partie inférieure de laquelle est un rang circulaire de véritables glandes sa- livaires ; mais, ce qu'elle offre de plus remarquable, c'est l'appareil masticateur très-solide qui l'entoure, et qui forme à la fois des mâchoires et des dents.
Les mâchoires, au nombre de cinq, bien semblables et disposées radiairement, constituent par leur réunion une sorte de cage conique, la base en haut et le sommet en bas, formée par les dents proprement dites. Chaque mâchoire est elle- même composée de deux pièces triangulaires , placées en rayons autour de la masse buccale, dont le bord externe, arrondi, est soucié dans une partie plus ou moins considé- rable de son étendue, et dont le bord interne, libre et tran- chant, est denticulé transversalement dans toute sa longueur. Les deux pièces formant chaque mâchoire, sont en outre^ retenues à leur base supérieure par une sorte d'arc -bou- tant, qui passe ti-ansversalement de l'une à l'autre. Enfin, entre deux mâchoires contiguës et à leur base, s'irradiant de la circonférence de l'œsophage, sont deux autres pièces, placées l'une sur l'autre, l'une plus profonde ou plus infé- rieure et plus épaisse, un peu bifurquée à ses extrémités; chaque bifurcation s'appliquant sur une arrête de la pièce correspondante des deux mâchoires, et l'autre, plus grêle, plus arquée, dont l'extrémité externe dépasse un peu celle de la pièce sousposée, limite la partie supérieure du sillon de séparation des mâchoires; ainsi dans ce singulier appareil masticateur il y a vingt-cinq pièces sans compter les dents.
Celles-ci, au nombre de cinq, une pour chaque mâchoire,
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forment un corps subcylindrique alongé, pointu et aminci à l'extrémité supérieure, qui est molle et tlexible , se solidiiiant et s' épaississant infériturement , où il se termine par une sorte de lame un peu arquée, à bords tranchans, coupés en biseau de chaque côté, de manière à produire une pointe tranchante, fort aiguë et résistante. Cette longue dent est collée et même soudée, dans une assez grande partie de sa longueur, en dedans de la ligne médiane de chaque mâchoire, en sorte que ses mouvemens sont les mêmes.
Les muscles de ce singulier appareil sont fort distincts et de deux sortes : des longitudinaux et des transverses.
Les muscles transverses sont très-épais, très-considérables, et composés d'une quantité extrêmement grande de fibres contractiles très-courtes, qui remplissent tout l'intervalle qui existe entre deux mâchoires contigues.
Un autre muscle transverse est situé à la base de la masse maxillaire , et se porte en dedans de leur arc-boutant entre une pièce rayonnante superficielle et l'autre, de manière à ce que ces cinq muscles forment une espèce de pentagone.
Les muscles longitudinaux principaux sont au nombre de dix, deux pour chaque mâchoire. Ils s'insèrent d'une part à la lame apophysaire de la pièce inférieure de l'ambulacre ou à l'auricule, et de l'autre dans presque toute la surface externe de chaque côté de la mâchoire , c'est-à-dire qu'ils remontent de bas en haut.
On peut encore regarder comme longitudinaux des muscles épais , courts, situés à la base des précédens, et qui de la corne de l'apophyse de la pièce inférieure de l'ambulacre se por- tent presque transversalement, mais non pas de haut en bas, à l'extrémité inférieure de chaque mâchoire. Ils doivent évidemment agir en écartant Its dents de l'axe de la bouche comme les précédens, dont ils ne sont que des auxiliaires.
En outre il part de chaque bifurcation de la pièce rayonnante superficielle un filament tendineux ou muscu- laire, qui descend verticalement , pour se fixer au milieu du rebord de l'auricule de l'ambulacraire.
La membrane qui tapisse l'intérieur de cette cavité buccale, est assez peu épaisse et présente des plis ou rides longitudi- nales, qui partent de la circonférence de la bouche et vont se 57. 5
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rendre à la naissance de l'œsophage. Ces rides se moulenî ou s'attachent sur les dentelures du bord interne des mâ- choires, mais sans que celles-là y pénètrent pour pouvoir agir dans la mastication. A l'origine, à la racine des dents, il y a un véritable rebord labial épais, et même , sinon ten- taculaire, au moins sublobé.
L'œsophage, qui nait du pharynx , se dilate d'abord d'une manière sensible , puis se rétrécit un peu ; ses parois sont excessivement minces , comme celles de l'intestin proprement dit; cependant on y remarque aisément des pores nombreux, qui sont peut-être aussi des cryptes salivaires. Au-delà, l'œsophage continue à monter jusque tout près de l'anus , accompagné qu'il est du rectum; après quoi il redescend, obliquement et forme l'estomac. Celui-ci n'est qu'une dila- tation assez peu sensible, avec quelques renllemens irrégu- liers et peut-être accidentels. Il se place dans la circonfé- rence inférieure du têt, entre lui et la saillie pyramidale formée par la masse buccale et les auricules. Ses parois sont excessivement minces; mais elles sont un peu épaissies par le foie, qui est formé par des plaques jaunes, irrégulières, qui sont collées contre la membrane de l'estomac, de manière à paroitre en faire partie. Cette disposition ne permet pas de croire qu'ily ait pour canal excréteur autre chose que des pores nombreux; mais c'est ce que je ne veux pas assurer, parce que je ne les ai pas vus. L'intestin ne diffère de l'estomac que parce que les plaques hépatiques ne l'enveloppent plus, et que son diamètre diminue sensiblement : après avoir terminé le contour du têt, il remonte collé contre l'œsophage, et vient, peut-être, après une petite dilatation en forme d'am- poule, se terminer à l'anus. Cet anus n'est réellement jamais rigoureusement médian , mais plus ou moins latéral entre les plaques operculaires qui remplissent le milieu des termi- nales fixes.
Il se pourroit que l'on dût regarder comme des organes spéciaux de respii^alion , comme des espèces de poumons aqua- tiques, des lames à peu près triangulaires, situées immédiate- ment dessous ou en dedans des ambulacres, dont elles ont ri- goureusement la forme et auxquelles elles adhèrent assez for- tement. On y distingue aisément une sorte de vaisseau médian,
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fort large, éte/idu, de la circonférence inférieure du têt jus- qu'au sommet de l'ambulacre , de chaque côté duquel sont des lames ou feuillets fort minces, fort nombreux, qui se continuent ou sont attachés à la membrane péritonéale par leur sommet. Ils m'ont également paru en communication directe avec les suçoirs tentaculaires dont nous avons parlé plus haut, et comme ceux-ci sont complètement creux, je ne serois pas éloigné de penser que le fluide qu'ils absorbent se portât ensuite dans les organes lamelleux que nous venons de décrire, et qui sont peut-être les analogues des branchies tentaculaires des holothuries. Ce qui, ouire cettt- analogie, me porteroit volontiers à regarder ces organes comme bran- chiaux, c'est que les oursins sont bien évidemment pourvus d'un appareil circulatoire.
Le cœur est très -aisé à apercevoir : c'est un petit corps ovale -alongé, à parois assez épaisses et évidemment char- nues, situé le long de l'œsophage, sans être contenu dans un péricarde ou cavité particulière. En le coupant en tra- vers, on voit l'épaisseur de ses parois, et que sa cavité Qst à peu près cylindrique. De chacune de ses extrémités part un vaisseau, dont l'un est probablement la veine branchiale, et l'autre l'artère aorte ; mais il est assez difticile de se déci- der. L'inférieur est sensiblement d'un diamètre moins con- sidérable que l'autre; il descend verticalement le long de l'œsophage jusqu'à la circonférence de sa sortie de la ca- vité buccale, et là il forme une couronne ou un anneau d'un diamètre plus grand , et qui envoie des branches pour chaque côté de la masse buccale. Je n'ai pas pu les suivre pour connoître leur distribution ; mais je ne serois pas étonné qu'elles allassent à chaque lame prétendue branchiale, en sorte que, dans cette hypothèse, elles en reviendroient plu- tôt, et alors le tronc auquel elles se réunissent, scroit une veine pulmonaire, et par conséquent l'autre vaisseau qui sort du c(eur, devroit être considéré comme l'aorte. Quoi qu'il en soit de cette conjecture, ce vaisseau est bien plus consi- dérable que l'autre. Après être remonté quelque temps avec l'œsophage, il se recourbe et redescend avec lui pour se placer dans la concavité de l'estomac, qu'il suit jusqu'à la naissance de l'intestin. A cet endroit il s'en approche beau-
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coup plus et semble se perdre dans son tissu. Je ne puis cependant dire qu'il s'y ramifie ou même qu'il envoie des rameaux à l'estomac pendant qu'il l'accompagne, parce qu'il m'a été imiîossible de les voir.
L'appareil de la génération dans les oursins est de la plus grande évidence, et consiste dans un nombre d'ovaires égal à celui des parties du têt, c'est-à-dire de cinq. Ils sont situés tout autour de l'anus, d'une manière bien radiaire, et appliqués, dans la position renversée de l'animal, au-dessus et plus ou moins autour de la cavité viscérale, suivant qu'on les étudie à des époques différentes de développement. Généralement d'une forme à peu près ovalaire , chacun peut être partagé en deux parties égales par une ligne longitudi- nale. 11 m'a semblé cependant que ce n'est pas une véri- table poche, à la face interne de laquelle les œufs seroient attachés. J'ai cru quelquefois que c'étgient de longs filamcns considérablement repliés sur eux-mêmes dans tous les sens. Le canal excréteur est très-court, très-petit; il naît du milieu de l'extrémité anale de l'ovaire et aboutit à la plaque terminale de la circonférence de l'anus, dont il a été parlé plus haut.
Les œufs, qui sont extrêmement nombreux, m'ont paru quelquefois très- gros et irrégulièrement entassés.
Quant au système nerveux, je crois l'avoir aperçu à la circonférence de la base inférieure des mâchoires, à l'endroit où la peau molle qui remplit la grande ouverture inférieure du têt, s'attache à la masse buccale pour y former une espèce de lèvre intérieure. Il m'a même semblé qu'il étoit composé de deux ganglions membraneux, semi-circulaires, placés à l'extrémité inférieure de l'interstice de chaque mâchoire et fournissant des rameaux ascendans au muscle intermaxillaire ; mais je n'ai pu voir si ces deux ganglions, n'en formant qu'un , communiquent circulairement entre eux, comme cela a lieu dans les astéries : cela est cependant fort probable.
Voilà tout ce que je sais aujourd'hui d'après mes propres observations de l'organisation des oursins. Quant à leur phy- siologie et à leur histoire naturelle , j'en sais encoi'e bien moins. Ces animaux sont tous aquatiques et marins. Ils vivent cependant constamment sur les rivages de la mer, dans les
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Hcux rocailleux et sablonneux. On les trouve très -rarement abandonnés par la uiarée. S'ils étoient trop avancés pour craindre de restera découvert, il paroît qu'ils ont la faciillé de s'enfouir plus ou moins profondément dans le sable. Dans ce cas on reconnoît aisément la place oii ils sont, à l'existence d'un petit trou en forme d'entonnoir, qui se remarque à la surface du sable. Les pêcheurs de vers sur les côtes de la Manche prétendent juger de la probabilité de la tempête par la position plus ou moins voisine de la surface et du bord du rivage que prennent les oursins. Dans le beau temps ils s'enfoncent et séloignent beaucoup moins. Nous devons à Réaumur des observations curieuses sur le mode de locomo- tion de ces animaux. Il m'a été facile de les confirmer.
L'oursin se sert dans la locomotion , qui n'est jamais bien prompte, de ses suçoirs tentaculaires et de ses piquans , et surtout des inférieurs ; mais il paroît que ce ne peut être que sur un sol résistant. Dans le premier cas il alonge , autant qu'il lui est possible (et ils peuvent l'être d'une manière réellement étonnante), un certain nombre des suçoirs qui se trouvent dans la direction où il veut aller; il les attache fortement à quelque corps solide, en faisant le vide à l'aide des ventouses qui les terminent, et après quoi il les contracte et tire ainsi son corps vers ce point. En réitérant ainsi la même manœuvre , l'oursin peut, sans doute, avancer avec quelque i^apidité. Dans le second cas, où il emploie ses piquans, il étend ceux du côté où il veut aller le plus possible ; puis il les abaisse, se poussant avec ceux du côté opposé, et comme il en a dans toutes les directions, il est évident qu'il peut marcher dans tous les sens. En général, sa marche se fait en tournoyant, quoique cependant l'animal finisse par arriver au but qu'il désire d'atteindre.
Les oursins sont, dit- on, éminemment carnassiers; on ad- met même qu'ils se nourrissent de crustacés et de bivalves, probablement plutôt par raisonnement déduit de la force de leur mâchoire, que d'une intuition directe. J'avoue que j'en ai ouvert un assez grand nombre vivans ou conservés dans l'esprit de vin , et je n'ai jamais trouvé que du sable dans leur estomac. M. Bosc, cependant, a été témoin de la manière dont un oursin s'empara d'un crustacé , et il paroît qu'aussitôt que
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celui-ci fut atteint par quelques suçoirs tentaculaires , il fut bientôt broyé et avalé.
L'honiuie mange certaines espèces d'oursins clans toutes les parties du inonde, mais seulement à l'époque où les ovaires sont bien renflés; on dit que ce manger est fort agréable pour les personnes qui y sont habituées, et auxquelles ne ré- pugne pas l'apparence puriforme que ces œufs ont, quand on les mange avec des mouillettes, à la manière des œufs de poule. Le goût a quelque chose de celui des écrevisscs.
On ignore encore bien davantage le mode de reproduc- tion des oursins ; on sait seulement que c'est au printeu)ps qu'ils déposent leur frai, qui paroît contenir une quantité presque innombrable d'œufs , et il est probable qu'il est rejeté en masse, tout à la fois ; mais aucun naturaliste ne l'a vu, du moins à ce qu'il paroît.
On connoît des oursins véritables dans toutes les parties du monde. Les espèces les plus grosses et les plus nom- breuses appartiennent cependant toujours aux mers des pays chauds.
M. de E,amarck, dans la nouvelle édition de ses Animaux sans vertèbres, porte le nombre des espèces de ce genre à une trentaine environ. Mais, d'après ce que nous avons vu dans les collections, le nombre de celles qui existent est bien plus considérable. Malheureusement il est fort rare de trouver des oursins complets, c'est-à-dire pourvus de leurs piquans et eu même temps des individus qui en soient dépourvus, de manière à pouvoir donner des caractères distinctifs complets. Les ligures que les auteurs en ont données, et surtout Klein et Leske , copiées dans lEncyclopédie , sont sans doute bonnes ; mais elles ne le sont cependant pas assez pour qu'on puisse 's'en servir d'une manière un peu certaine en syno- nymie. Nous allons cependant faire nos efforts pour distin- guer les espèces d'oursins un peu plus complètement qu'on ne l'a peut-être fait jusqu'ici.
Commençons par itidiquer les parties qui nous paroissent devoir fournir les meilleurs caractères, et qui se tirent de l'oursin considéré en totalité ou lorsqu'il a été dépouillé de sespi-uans, et même des membranes qui remplissent les vides du têt autour de la bouche et de l'anus.
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La forme générale de l'oursin, complètement et régulière- ment circulaire, ou plus ou moins pentagonale et même ova- laire , un des diamètres étant sensiblement plus long que l'autre, fournit un caractère de première valeur pour la spé- citication des oursins, d'autant plus que les espèces ovales tendent à passer vers les autres genres d'échinites, dont les ouvertures ne sont plus centrales. Quant à la forme plus ou moins déprimée, subcylindrique ou conoïdale, elle est beau- coup moins importante à considérer, quoique cependant elle soit assez fixe dans chaque véritable espèce. Malheureusement la forme générale de l'oursin est souvent un peu cachée par les piquans dont sa superficie est hérissée.
La structure , la forme de ces piquans , sont sans doute d'une assez grande importance dans la distinction des espèces d'oursins; mais ils sont généralement assez peu connus, ou du moins on les rapproche assez difficilement du têt auquel ils ont appartenu. On sait seulement que ces piquans sont assez proportionnels aux tubercules qui les portent; mais on ne peut en déduire leur forme particulière et encore moins leur longueur proportionnelle. Il faut en outre observer que sur les mêmes espèces les piquans diffèrent souvent beaucoup, suivant qu'ils sont à la circonférence de la bouche, à celle du corps, à sa face dorsale, ou autour de l'anus. Au contraire, ils ne diffèrent pas suivant qu'ils appartiennent aux aires ambulacraires ou aux anambulacraires.
Quant à la forme spéciale de ces différens piquans, elle distingue assez bien au moins chaque groupe d'espèces, et il sera bon d'y avoir égard , autant que cela se pourra , dans les descriptions.
S'il nous étoit possible d'observer les suçoirs tentaculaires qui sortent par les trous nombreux des ambulacres , on conçoit que l'on pourroit y trouver quelques différences de forme et de longueur proportionnelle . qui seroient utilement em- ployées à la distinction des espèces; mais un très-petit nombre d'oursins nous sont connus sous ce rapport. Nous allons ce- pendant voir que le nombre et la disposition de ces suçoirs, dont nous pouvons juger par les trous des ambulacres, ne sont pas sans importance.
Nousconnoissons également trop peu la forme des dents qui
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arment les mAchoires, ainsi que ces mâchoires elles-mêmes et leurs pièces appcndicnlaircs, pour en tirer quelque parti dans la classiliciition des oursins. Nous pouvons cependant supposer avec beaucoup de raison qu'il y a sous ce rapport des diffé- rences saisissables pour chaque espèce. Nous allons voir qu'il y en a de bien évidentes dans la grandeur proportionnelle de la membrane qui entoure la bouche, comme on eu peut juger par celle de l'ouverture buccale du têt.
La forme des plaques calcaires qui revêtent la partie mem- braneuse du têt autour de l'orifice anal, et qui sont percées par la terminaison des ovaires , nous est bien plus connue que celle de l'appareil masticatoire ; parce qu'elles pestent sou- vent avec le têt sur des individus dont tout le reste n'existe plus. Nous avons déjà fait observer que ces pièces sont cons- tammentau nombre de dix ; cinq alternativement. plus petites que les cinq autres. Celles-là sont toujours, à très -peu de chose près, semblables en forme et en grandeur. 11 n'en est pas lie même de celles-ci ; il y en a toujours une qui est d'une dimension plus grande et d'une forme un peu différente que les autres. Sa surface externe est en outre constamment granulée et poreuse d'une manière fort reconnoissable. J'ai dit que j'ignorois à quoi tient cette particularité qui existe aussi dans les étoiles de mer, mais que l'on ne trouve que dans les véritables oursins et dans les cidarites. Ce que je dois faire observer ici, c'est que la forme de cette plaque est réellement particulière à chaque espèce, et que sa posi- tion est différente dans les oursins circulaires ou polygo- nes, et dans ceux qui sont ovales. En effet, dans les pre- miers elle est toujours à gauche, comme dans les cidarites, tandis que dans les autres elle est toujours à droite, en prenant pour point de départ l'angle le plus aigu de l'ou- verture anale du têt dont nous allons parler maintenant avec quelques détails, parce que c'est la seule partie que l'on trouve le plus fréquemment dans les collections, soit à l'état vivant, soit à létat fossile, sur laquelle les espèces sont le plus généralement établies , et peut-être avec raison; car c'est la partie qui offre le plus de caractères.
Nous avons dit, en parlant de l'organisation des oursins, que leur têt proprement dit, étendu de la circonférence de
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l'espace membraneux oral à celle de l'espace membraneux anal, est divisé en dix aires dont chacune est formée d'une double série de pièces parfaitement semblables; l'étendue proportionnelle de ces aires est fixe, c'est-à-dire, que les aires ambulacraires son t assez égales aux aires anambulacraires , ou l)ien plus grandes, ou bien plus petites, ce qui est le cas le plus commun. Les formes des pièces composantes ont donc part à ces différences. Le mode de jonction de ces pièces dans chaque aire produit dans la ligne médiane de chacune une ligne presque droite, flexueusc ou fortement anguleuse, ce qui varie plus ou moins pour chaque espèce. Comme cette ligne est beaucoup plus évidente en dedans qu'en dehors, et qu'elle est creuse, c'est ce qui fait que les oursins fossiles, qui ne sont souvent que des moules , l'offrent plus ou moins manifeste.
La surface extérieure de ces aires est constamment relevée de mamelons qui sont bien régulièrement en même nombre pour chaque double pièce, en sorte qu'il en résulte un plus ou moins grand nombre de séries égales , subégales ou très- inégales en grosseur, et bien semblablement correspondantes à droite et à gauche de la ligne médiane.
Outre ces lignes de mamelons, les aires ambulacraires pré- sentent de chaque côté des séries de pores ou de trous très- fins, ordinaiiement au nombre de deux, mais quelquefois en plus griind nombre : le nombre, la disposition plus ou moins tortueuse, anguleuse, de ces lignes de pores sont d'une fixité telle que toutes les véritables espèces que' j'ai pu observer complètement sont aisées à caractériser par celle seule considération, et cela est d'autant plus important que les moules des espèces fossiles présentent souvent des tuber- cules ou même des trous qui indiquent fort bien cette dis- position des ambulacres. Nous devons cependant faire l'Abser- vation que la forme des ambulacres extérieurement n'est pas toujours exactement semblable à ce qu'elle est intérieu- rement. Nous aurons soin de noter ces différences quand nous le pourrons.
On pourra encore trouver d'excellens caractères distinctifs dans la forme particulière de la lame apophysaire de la der- nière pièce des ambulacres, celle sur laquelle s'attachent les
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muscles principaux des tnàchoires. Je lui donnerai le nom d'auricule pour être plus court. Les deux dernières pièces des aires ambulacraires contribuent toujours également à leur formation ; le plus souvent les deux élémens sont bien com- plètement réunis, et ne laissent entre eux qu'un trou plus ou moins grand; mais quelquefois ils restent distincts.
La forme et la proportion relative des deux grandes ou- vertures du têt ne sont pas non p^us sans conséquence.
Dans les cidarites , ces deux ouvertures sont assez souvent presque égales et à peu de chose près rondes, au point qu'il est souvent fort dilticile de distinguer l'orale de l'anale.
Dans les oursins réguliers il y a déjà une grande différence : l'orale étant toujours bien plus grande que l'anale. Enfin , dans les oursins ovales la disproportion est bien plus grande encore à l'avantage de celle-là. En outre, elles sont souvent assez irrégulières, surtout la supérieure.
Quant à la couleur du corps de l'oursin, elle est rarement îipercevable et même encore plus rarement un peu impor- tante. Celle des piquans offre des caractères un peu meil- leurs; mais on les possède trop rarement, pour que l'on puisse s'en servir dans la distinction des espèces.
D'après ce qui vient d'être dit sur les parties qui peuvent fournir des caractères distinctifs des espèces d'oursins, il est évident qu'elles peuvent être partagées en plusieurs sections, suivant la forme générale parfaitement symétrique, c'est-à- dire, circulaire ou polygonale, ou, au contraire, subsymé- trique, c'est-à-dire, ovale, plus ou moins alongée , et suivant la forme particulière des ambulacres. C'est ainsi que nous allons distribuer les espèces qui , pour être bien caractérisées , ont besoin d'être connues avec aussi bien que sans leurs pi- quans. Malheureusement il est fort rare que les collections les possèdent sous ces deux états; alors la distinction est plus facile par le têt seulement , que lorsqu'il est pourvu de ses piquans; ceux-ci étant souvent presque tout-à-fait semblables dans un assez grand nombre d'espèces.
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A. Espèces parfaitement j^égulières , ordinairement déprimées; les aires très-inégales; les ambulaci aires très-étroites , bordées par des ambulacres presque droits et composés, à droite et à gauche, d'une double série de pores rapprochés ; les auricules dii>isées et spatulées.
Ce groupe, dont malheureusement je ne connois pas les piquans, a pour type l'E. piistulosus des auteurs. 11 renferme un assez grand nombre d'espèces dont aucune n'est de nos mers. Elles diffèrent essentiellement par le nombre des tu- bercules des aires anambulacraires. Leur ouverture inférieure est toujours très-grande, lobée, pentagone et foinme circons- crite par cinq grandes parenthèses; l'ouverture supérieure, médiocre, est fermée par un rang de cinq pièces presque égales, dont la poraire est moins distincte que dans diiutres groupes. Le trou de l'anus est ovale et paroit être formé par quatre pièces opercuiaires.
L'O. PUSTULEUX : E. pustulosus de Lamarck-, Klein, Leske, p. ]5o, tab, XI, fîg. D. Têt hémisphérique, convexe en des- sus, plan en dessous ; les deux rangs de tubercules des aires ambulacraires serrés ; quatre à cinq tubercules mauielonnés sur chaque plaque des anambulacraires, ou dix rangées pour chaque aire, peu marquées sur le dos; couleur gris-rougeàtre, les tubercules rouges.
Patrie inconnue.
L'O. PIQUETÉ : E. punctidatus de Lamarck; Séba , Mus., 3, tab. io,£ig. 10, a, b. Têt assez petit, orbiculaire , un peu co- noïde , beaucoup plus tuberculeux vers la circonférence que sur le dos; les interstices finement piquetés; les deux rangs de tubercules des aires ambulacraires fort serrés; deux rangs latéra^jx dans la moitié supérieure, se doublant chacun vers la circonférence des anambulacraires ; ambulacres étroits et purpurins.
De l'Océan des grandes Indes.
Je n'ai pas comparé la figure citée de Séba ; quant à celle de Rumph , pi. 14, fig. ^ , elle me paroit appartenir à une autre espèce, ainsi que celle de la fig. D, tab. XI, de Klein.
L'O. LGCULÉ : E. loculatus ; Cidaris pustulosa , Klein, pi. XI,
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fig. D, Têt hëmisphérîque , un peu conoïdal ; les lignes în- terstitiales très -marquées ; deux rangs peu serrés de petits tubercules sur les aires ambulacraires ; quatre au plus sur les anambulacraires ; les doubles pores des ambulacres dans une seule excavation, et comme confondus. Couleur d'un cendré verdâtre avec le milieu des aires et le tour de l'anus rougeàtres ; les tubercules blancs.
Cette espèce, que je n'ai pas vue, me paroît cependant devoir être distinguée de toutes celles que je connois.
L'O. ÉTOILE; E. stellatus. Têt orbiculaire, un peu aplati; deux rangs de gros tubercules bien distincts et bien séparés sur les ambulacraires, et quatre bien plus gros et dans toute l'étendue des anambulacraires; ambulacres étroits, peu si- nueux; ouverture supérieure sans plaque poreuse évidente. Couleur générale rose, avec une jolie étoile d'un rouge plus foncé sur le milieu du têt.
J'ai établi cette espèce d'après un individu de la collection du MusfJum, confondu à tort avec l'O. piqueté de M. de La marc k.
L'O. ÉyurruEERCULÉ; E. œquituberculatiis. Têt déprimé, orbi- culaire, parois?ant pentagone par la saillie des aires ambu- lacraires extrêmement étroites, et garni d'assez gros tuber- cules partout presque égaux en deux rangs bien formés sur les ambulacraires, et jusqu'en neuf à la circonférence des anambulacraires. Ambulacres très-serrés, à peine sinueux; les doubles pores un peu confondus. Couleur générale rouge de brique peu foncée, les ambulacres violacés.
D'après un individu de ma collection dont j'ignore la patrie.
L'O. DE Dufresne;E. Diifresnii. Têt circulaire, quelquefois un peu pentagone, déprimé, rarement un peu conique, plan on très-peu excavé en dessous; deux rangs de petits tubercules sur les aires ambulacraires; deux rangs seulement, dont l'intérieur très-petit, de chaque côté des anambulacraires dans toute la face supérieure, devenant quadruples à la cir- conférence ; le milieu de ces aires lisse ou finement granu- leux ; les interstices linéaires non granulés. Couleur générale blanche, avec une large croix de Malte verte, occupant les espaces non tubercules des anambulacraires. Les ambulacres de la même couleur; les tubercules blancs.
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Très-jolie espèce bien distincte, établie sur des individus
que m'a donnés M. Dufresne, du Jardin du Roi , et qu'il avoit
obtenus à Dieppe de pêcheurs de la morue : elle vient donc
du banc de Terre-neuve.
Un de ces individus est beaucoup plus conique que l'autre. Il faut sans'doute aussi rapporter à cette section VE. lixula, Linn. {Mus. Lud. Ulr. 707.) Je ne serois pas même étonné que ce fût mon O. équituberculé, ce qu'il est cependant difficile d'assurer: la description de Linné étant incomplète et sans figure.
B. Espèces réaulières , de forme très -variable , dont les amhulacres forment à l'extérieur des espèces de dents plus ou moins marquées et constamment com- posées de trois paires de pores.
Les espèces de cette section sont bien plus nombreuses que celles de la précédente; on peut les partager en deux: groupes, suivant que les angles de l'ouverture inférieure sont simples ou prolongés par une tissure. On devra ensuite, dans chaque section, avoir égard à la proportion des deux sortes d'aires.
a. Angles de l'ouverture inférieure non fissurés.
'^ Aires amlnilacraires moitié seulement des anamhulacraires.
L'O. MELON DE MEii : E. uielo de Lamarck , Anim. sans vert., t. 3 , p.45 , n.° 8 ; Gualt. ,Ind. , t. 107 , fig. E. Têt fort mince, circulaire, globuleux, conique, très-élevé, fort peu tuberculeux et épineux; de couleur variée de jaune, de brun et de rouge; une seule double rangée de petits tuber- cules très-épais sur les deux espèces d'aires; épines courtes, coniques, striées, verdàtres ou rougeàtres.
Cette espèce, qui paroit provenir de la Méditerranée, est bien distincte.
L'O. faux-melon; E. pseudo-melo. Têt circulaire, conique, mais beaucoup moins élevé que dans le précédent et évi- demment plus épais et plus tubercule: défis, rangs de tuber- cules bien formés, outre beaucoup d'autres plus petits et épars dans le milieu des axubulucraires, et six rangs au moins
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bien formés dans les ananibulacraires ; épines courtes, striées, vioiettt's. si ce n'est au sommet, qui est blanchâtre ; auricules larges, presque carrées, bilobées au sommet et à trou ovale médiocre.
J'ai distingué cette espèce sur un individu conservé au Muséum sous le nom de melon de mer, dont il diffère par plus d'épaisseur, plus de tubercules, et une forme moins conique.
L'O. PERLÉ; E. margaritaceus de Lamarck , loc. cit., n." 16. Têt hémisphérique, déprimé; quatre rangs de tubercules, dont les extrêmes sont les plus gros sur les ambulacraircs; dix rangs, dont le médian de chaque côte plus gros sur les anambulacraires ; les séries des plus gros tubercules conver- gentes vers l'ouverture inférieure; épines et auricules? Cou- leur de chair avec les tubercules verts.
Cette espèce, qui existe dans la collection du Muséum, vient peut-être des mers Australes, suivant M. de La- marck.
L'O. pointu; £. acutus de Lamarck , loc. cit., n.° 10. Têt oçbiculaire conique au sommet ou subpyraniidal ; deux rangs de tubercules mamelonnés disfans et espacés sur les ambula- craircs ; quatre rangs encore plus espacés et dist>;ns sur les ananjbulacraires, dont les internes sont beaucoup plus petits que les autres; auricules plus larges que hautes, à branches fortes; sommet bilobé et trou grand et lozangique. Couleur rougeàtre, plus foncée dans le milieu des aires.
Cette espèce , dont il existe un individu au Muséum et dont on ignore la patrie, a réellement quelque chose de l'O. melon de mer : elle est cependant bien distincte.
L'O. SUBANGULEUX : £. subdugulosus dc Lamarck. loc. cit.^ n.° 21 ; Cidaris angulosa minor , Klein ; Leske , p. 94, tab. 3, hg. A, B ; cop. dans l'Encycl. méthod., pi. i35, fîg. 5 et 6. Têt hémisphérique, peu déprimé, subpenlagone; deux rangs de tubercules pttits, serrés, partagés par deux autres plus petits sur les ambulacraires ; huit sur les anambulacraires, dont les quatre intérieurs un peu plus petits et fort disfans; les trois paires de pores des dents des ambulacres disposées de manière à former trois lignes parallèles verticales ; auri- cules peu élevées, fort larges, réunies entre elles, à sommet
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I
coupé carrément et bilobé; trou fort petit et circulaire. Cou- leur générale verdàtre. Indes orientales?
L'O. QiiNQUANGULEUx ; E. quinqucangulatus. Têt héuiisphc- rique, subpentagone, subdéprimé, à sommet un peu coni- que, plan en dessous, couvert de tubercules nombreux et presque égaux ; les interstices bien marqués et granuleux ; deux seuls rangs de tubercules peu serrés sur les iimbula- craires; huit mal formés sur les anambulacraires; épines très- courles, coniques et striées; auricules très-fortes, très-élevces, obliques, à branches larges; sommet chargé et bilobé; trou ovale et médiocre. Couleur ronge de brique peu foncée , avec les lignes interstitiales fauves.
Je distingue cette espèce d'après un individu de ma col- lection , portant pour étiquette : Oursin de la Manche par M. Freret.
L'O. GLOBiFORME ; E. glohiformis de Lamarck , loc. cit., n." 5. Têt sphéroïdal , subconique en dessus, assez convexe en dessous ; quatre rangs bien formés de tubercules assez gros, outre des intermédiaires plus petits sur chaque aire ambulacraire ; dix, dont le médian de chaque côte plus gros sur les anambulacraires; auricules grandes et conformées à peu près comme dans l'espèce précédente. Couleur générale orangée avec les tubercules blancs.
M. de Lamarck, qui a distingué le premier cette espèce, doute que ce soit VE. sphœra de Graelin. Je ne comprends piis ce qu'il a voulu dire par : fascies de pores subquadriporécs. L'O. ORANGE DE MEK ; E. ouranticus. Têt sphéroïdal un peu conoïde; tubercules en général moins nombreux et plus petits proportionnellement que dans le globiforme, mais for- mant le même nombre de rangées ; ouverture inférieure beaucoup plus petite, quoique de même ibrme; auricules petites, basses , à branches assez étroites; sommet peu chargé, à peine bilobé ; trou lozangique. Couleur orangée avec les tubercules blancs.
Celte espèce , dont j'ai vu deux individus sans épines au Muséum où elle est confondue avec le globiforme, me pa- roît devoir en être distinguée, principalement par la forme de ses auricules. On ignore sa patrie.
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L'O. violet: E. violaceus. Têt globiforme , pentagonal ; tu- bercules au nombre de deux sur cliaque plaque des ambu- lacraires et de sept eu deux lignes sur celle des anambula- craires, ne constituant cependant pas de rangées longitudi- nales bien formées; épines et auricules inconnues. Couleur d'un beau violet avec les tubercules blancs.
J'ai observé deux individus tout-à-fait semblables de cette espèce dans la collection du Muséum. Quoique encore con- fondus avec ro. globiforme . ils s'en distinguent assez bien.
'•*■* Aires amhulacraires égalant les deux tiers des autres.
L'O. MiLiAïKE : E. wiliaris, Linn.; Cidaris miliaris saxatilis. Klein, Leske , page 82, tab. 2, fîg. A, B, C, D. Tét hémi- sphérique, quelquefois subpentagonal , déprimé, peu con- vexe en dessus, un peu excavé en dessous; deux rangs bien formés d'assez gros tubercules dans les deux sortes d'aires, outre un assez grand nombre de beaucoup plus petits, assez mal rangés; épines assez longues, aciculées , striées et vio- lettes ouverdàtres; auricules surbaissées, à sommet très-peu chargé, assez profondément bifide; trou rond ou à peine ovale. Couleur ordinairement verdàtre ou légèrement viola- cée, d'après les individus que j'ai vus, et assez variable, puis- que M. de Lamarck attribue pour caractère à cette espèce d'être fasciée de blanc et de rouge.
Cet oursin, bien distinct, est commun dans nos mers, où on le trouve dans les excavations des rochers; ce qui l'a fait appeler, O. des rochers par quelques auteurs: c'est celui que j'ai disséqué.
L'O. PAUCiTUBERCULÉ; E. paucitubercululus. Corps hémisphé- rique, un peu pentagonal, un peu déprimé, couvert d'un petit nombre de tubercules fort gros proportionnellement, sur deux rangs, dans chaque espèce d'aires; les doubles pores des ambulacres séparés par un petit trait oblique et creux; auricules basses, trapézoïdales, à sommet coupé carrément, échancré; trou à peu près rond et très-grand. Couleur ver- dàtre ; les tubercules blancs.
Jolie petite espèce de l'Inde, de la collection de la Faculté des sciences.
L'O. mignon; e. minimus. ïêt très-petit, hémisphérique,
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fiubpenlagone et très -déprimé en dessus, plan en dessous; deux rangs d'assez gros tubercules serrés et nombreux dans chaque aire, outre une double rangée extrême dans les an- ambulacraires et de plus petits irréguliers dans le milieu; épines courtes, roides , proportionnellement assez grosses, solides et striées; auricules larges, surbaissées, à orifice arrondi. Couleur générale d'un gris verdàtre.
J'ai établi cette nouvelle espèce , voisine des deux précé- dentes et encore plus petite, d'après deux individus rappor- tés dans l'esprit de vin, du cap de Bonne - Espérance , par MM. Quoy et Gaimard.
L'O. œuf; E. ovum de Lamk. , loc. cit., n.° 19. Tét fort mince, fragile, régulièrement oviforme , c'est-à-dire, aussi pointu en dessus qu'en dessous , fort élevé et comme rugueux par la grande finesse de ses tubercules sur quatre rangs très-espaces dans les ambulacraires et sur dix dans les anam- bulacraires; le milieu de chaque aire, ainsi que les inters- tices, qui sont larges, tout-à-fait lisses. Les trois paires de pores des dents des ambulacres disposées de manière à pro- duire trois séries longitudinales de doubles pores ; auricules assez courtes, parallélogrammiques, largement réunies, à sommet peu chargé, subbilobé, à trou triangulaire; ouver- ture supérieure pentagonale , avec une entaille au milieu de chaque côté. Couleur d'un gris roussàtre.
Très-jolie espèce , rapportée par MM. Péron et Lesueur des mers de la Nouvelle- Hollande.
VO. ?A.LE; E. pallidus de Lamarck, lod cit., n." 20. Corps globuleux, suboviforme , mais évidemment plus aplati en dessous que dans l'œuf, à tubercules un peu plus saillans et plus serrés, sur six rangs aux ambulacraires et sur quatorze aux anambulacraires ; auricules plus larges , plus surchar- gées au sommet, bilobé et à trou proportionnellement plus petit que dans l'œuf; du reste, couleur et aspect semblables. Quoique fort rapprochée de la précédente, cette espèce paroît réellement distincte. On suppose qu'elle vient des mêmes mers.
L'O. gris; E. griseus. Têt encore plus déprimé que dans rO. pâle; du reste hémisphérique ; les interstices peu mar- qués et peu sinueux ; ambulacraires encore plus larges que 37. , 6
32 DUR
dans ro. pâle, avec quatre rangs de petits tubercules; le* anambulacraires avec dix rangs, dont les extrêmes sont les plus gros; ambulacres un peu enfonces; épines nombreuses, égales, courtes, finement striées, obtuses et même un peu renflées au sommet.
Cette espèce, qui est confondue au Muséum avec TO. pâle, dont elle a en effet l'asppct et la couleur, me paroit en être distincte, au moins autant que celui-ci l'est de l'O. œuf. Elle vient aussi du voyage de MM. Péron et Lesueur.
*'^'^' Aires égales.
L'O. PETIT-GLOBE : E. glohulus , Linu. ; Cid. granulata , Leske, Klein, lab. XI , fig. £, F, page 162? Têt oviforme, subpen- tagonal , assez solide; ligne interstitiale des aires flexueuse, avec un enfoncement poreux à chaque angle des plaques; six lignes de tubercules assez bien rangés sur les ambula- craires et ceux des anambulacraires très-nombreux, mais mal rangés; les lignes obliques de trois paires de pores des am- bulacres presque horizontales supérieurement ; auricules à branches très- grêles, à sommet large, carré, subbilobc , très-peu chargé, avec un trou grand et parallélogrammique. Couleur généralement roussâtre.
J'ai caractérisé cette espèce d'après un joli oursin sans épines, rapporté par MM. Péron et Lesueur, et qui existe dans la collection du Muséum. J'y ai rapporté ÏE, globulus de Linné, ainsi que le C. granulata de Leske, quoique la forme soit assez différente, puisque ceux-ci sont hémisphériques « globuleux et non oviformes , parce qu'ils ont le caractère d'espèces de pores ou d'enfoncemens à l'angle des plaques.
L'O. SCULPTÉ: E. toreumaticus , Linn.; Leske, Klein , p. i55, pi. D, lig. E. ïêt orbiculaire, conique, comme sculpté ou ciselé par des excavations profondes à l'endroit de l'articula- tion des pièces qui le composent; deux rangs de tubercules sur les ambulacraires et quatre sur les autres, assez espacés et mamelonnés ; les lignes de trois paires de pores très- obliques , presque longitudinales; auricules assez basses, larges, triangulaires, à sommet subbilobé : trou OA'ale ; ouver- ture supérieure médiocre, ronde et festonnée presque régu- lièrement. Couleur gris cendré-
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De rOcéan indien.
M. de Lamarck a eu quelques doutes que l'espèce qu'il a nommée O. sculpté , E. sculplus , appartienne à l'E. toreu- maticus de Linné; mais il nous semble que cela est à peu près indubitable.
&. Angles de l'ouverture inférieure plus ou moins profondément fissurés.
La plupart des espèces de cette section ont les aires sen- siblement égales, sauf les deux premières.
L'O. ExcAVÉ; E. excavatus , Gualt. , lad.^ pi. 107 , fig. F. ïét un peu pentagone, très -fortement déprimé, excavé en des- sous; aires ambulacraires de moitié plus petites que les autres et portant deux rangs de tubercules très-serrés avec un grand intervalle rempli de tubercules plus petits ; quatre rangs et un espace médian nu sur les anambulacraires ; ou- verture inférieure pentagonale, à côtés presque égaux et à angles profondément fissurés; auricules subcarrées, à branches larges ; sommet assez surchargé , un peu excavé ; trou sub- triangulaire , médiocre.
M. de Lamarck fait de cet oursin , qui existe dans la col- lection du Muséum, une simple variété de son O. panaché; mais, quoiqu'il en soit assez rapproché, cependant sa forme beaucoup plus déprimée et celle de ses auricules l'en distin- guent aisément.
L'O. PANACHÉ : £. variegatus de Lamk. , loc, cit., n.° 22 ; Cid. variegata, Leske , Klein, page 149, tab. 10, tig. B , C ; cop. dansl'Enc. méth.,pl. 141, tig. 4, E? Tétsubpcntagone, dé- primé , un peu convexe en dessus, légèrement concave tn dessous; quatre rangs de tubercules assez gros sur les ambu- lacraires, d'un tiers seulement plus petits que les anambula- craires ; six rangs de tubercules mamelonnés, assez serrés et bien rangés sur celles-ci ; épines médiocres assez fortes , aiguil- lonnées , striées et vertes; fissures de l'ouverture inférieure anguleuses et fort petites; auricules petites, étroites, à branches grêles; sommet peu surchargé, subbilobé; à trou grand et triangulaire. Couleur blanche, variée irrégulière- ment de vert.
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J'ai observé quatre individus de cette espèce dans la col- lection du Muséum. Je ne voudrois pas assurer que l'espèce de Leske fût certainement la même.
L'O. TRizoNÉ ; E. trizonalis. Têt bien circulaire, hémisphé- rique, un peu déprimé, convexe en dessus, plan en des- sous; aires égales, ayant toutes deux rangées terminales de tubercules assez peu considérables, bordant le reste de l'aire rempli de tubercules médiocres, irréguliers; ambulacres for- tement dentées en dehors; ouverture inférieure très-grande, à fissures ovales, assez peu profondes; auricules triangu- laires, assez petites, coupées carrément au sommet; trou médian et ovale. Couleur blanche, avec des rayons rouges peu marqués de chaque côté des anambulacraires et trois zones de taches noires. Mer des Indes?
J'établis cette espèce sur un joli petit oursin de la collec- tion de la Faculté des sciences.
L'O. DÉPRIMÉ : E. depressus. Têt orbiculaire, subpentagonal, déprimé et même assez excavé en dessus; aires subsemblables; trois ou quatre rangs de petits tubercules sur les ambula- craires, et huit, à peine un peu plus gros, sur les anambu- lacraires; dents des ambulacres presque horizontales et dis- posées de manière à produire trois rangées verticales de doubles pores; ouverture inférieure grande, circulaire, avec une incision arrondie au sommet de chaque angle ; teinte générale violette.
J'ai pu caractériser cette espèce d'après deux individus de la collection du Muséum, rapportés par MM. Pérou et Le- sueur. Elle me paroit assez bien représentée par la figure A, pi. 107 de Gualtieri.
L'O. voLvzoNAL : E. poly'zonalis de Lamk. ; Gua]t.,tab. 107, fig. M. Têt circulaire, quelquefois subpentagonal, déprimé, aplati en dessus , concave en dessous , couvert d'un assez grand nombre de petits tubercules égaux; aires presque égales: quatre rangs sur lesambulanraires, six sur les anambulacraires, dont les extrêmes sont très-petits, très-espaces, outre les mé- dians irréguliers ; ambulacres triangulaires formés de dents arquées ou de séries très-serrées ; angles de l'ouverture déca- gonale très-excavés f auricules à branches grêles, à sommet
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large, subbiiobë ; trou très-grand et triangulaire. Couleur verdàtre, le plus souvent zonée en travers par des bandes blanches.
La collection du Muséum possède plusieurs individus de cette belle espèce qui viennent de l'Océan indien.
Après une comparaison minutieuse , je rapporte à cette espèce, comme une simple variété, Toursin dont M. de Lamarck a fait son O. obtusangle, E. oblusangulus, loc. cit., n.° i'2 ; mais ce n'est pas le cidaris angulosa de Leske, Klein, page 92, tab. 12, fig. F. Cette figure appartient plutôt à l'oursin pentagone de M. de Lamarck.
C. Espèces régulières , de forme un peu variable; les amhulacres formant à l'extérieur des dentelures droites ou arquées , de quatre paires de pores.
Les espèces de cette section ressemblent beaucoup à celles de la précédente. On peut également y établir une sous-di- vision d'après l'intégrité ou la fissure des angles de l'ouver- ture inférieure. ' ^
L'O. comestible; E. esculentus, Linn. Têt hémisphérique, globuleux, un peu déprimé, couvert d'un très-grand nombre de tubercules égaux et assez petits; aires peu dissemblables; les ambulacraires d'un tiers plus petites que les autres, avec quatre rangs de tubercules ; douze rangées aux anambula- craires; dents de l'ambulacre peu marquées, un peu arquées et presque constamment de quatre paires de pores ; épines nombreuses, courtes, obtuses et striées; auricules larges, à sommet coupé carrément, assez surchargé; le trou grand et ovale. Couleur variable , mais ordinairement violette.
Comme on mange un assez grand nombre d'espèces d'our- sins, soit en Europe, soit dans l'Inde et en Amérique, il est difficile d'assurer que tous les auteurs ont entendu sous le nom d'O. comestible la même espèce. Je l'ai caractérisée d'après plusieurs individus du Muséum portant ce nom, qui sont d'une assez grande taille, et qui, probablement, ont été nommés par M. de Lamarck. La figure que ce zoolo- giste cite de Leske , ne lui paroit pas appartenir , et, en effet, elle a , d'après la description même et la figure de celui-ci ,
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Tin tout autre système d'ambulacres : c'est l'O. ventru du zoologiste François.
L'O. vulgaire; E. t^wZgarjs. Têt hémisphérique, subdépriiné, un peu- convexe en dessus, assez concave en dessous; aires ambulacraires de moitié plus petites que les autres et garnies de deux rangs de tubercules assez gros ; dix sur les anambu- laci'aires, dont le médian est le plus gros; dents arquées des ambulacres de quatre et quelquefois de cinq paires de pores; épines assez longues, aciculées, striées et violettes ; auricules assez grandes, à branches larges; sommet assez chargé etsubbilobé; le trou petit et triangulaire. Couleur verdàtre ou violette.
C'est cette espèce que je crois l'O. comestible de la Médi- terranée; mais ce que je ne puis positivement assurer. Au premier aspect elle ressemble beaucoup à l'O. livide de M. de Lamarck; mais le nombre des doubles pores des dents de ses ambulacres, ainsi que la forme de ses auricules, l'en font aisément distinguer.
L'O. DE Gaibîard; E. Gaimardi. Têt orbî*culairc , très-dé- primé, aplati en dessus, légèrement*cpncaveen dessous ; aires ambulacraires deux tiers des autres, avec, deux rangs laté- raux de tubercules mamelonnés ; dix sur les anambulacraires, 1 dont le moyen de chaque càté est de beaucoup plus gros; dents des ambulacres arquées et constamment de quatre paires de doubles pores; épines courtes, assez fines, striées, subfusiformes et de couleur verte ; auricules assez grandes , très-rapprochées, réunies; sommet chargé; trou très-petit et ovale. Couleur générale verdàtre.
J'ai vvi deux individus dans l'esprit devin de celle espèce, rapportés de Rio -Janeiro par MM. Quoy et Gaimard. Elle est assez petite.
L'O. ÉQUiTUBERCur.É ; E. equituherculatus. Têt orbiculaire , hémisphérique, subdéprimé ou globuleux; couvert partout de tubercules presque égaux sur quatre rangs aiix ambula- craires et sur douze aux anambulacraires, celles-ci doubles de celles-là; denticules des ambulacres constamment quadri- porées; épines assez courtes, coniques, obtuses, striées, de pouleur violette, si ce n'est à l'extrémité, qui est blanche; nuyerturc inférieure petite , suborbiculaire , avec des en-s
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taillcs aiiriculces assez profondes; auricules très-obliqncs, pa- rallélogrammiques, non réunies, à branches assez grêles, à sommet épais, bilobé; le trou grand et subcàrré. Couleur générale violacée. Les tubercules blancs.
J'ai caractérisé cette espèce d'après deux individus de trois ou quatre pouces de diamètre , dont l'un est cependant bien plus déprimé que l'autre, et qui pourroient en outre être distingués par un plus grand nombre de rangs de tubercules dans les aires et par une forme d'auricules un peu différente. Ils sont dans la collection de la Faculté des sciences, sans indication du lieu dont ils proviennent. C'est une espèce assez rapprochée du comestible, et qui en diffère surtout par l'incisure des angles de l'ouverture inférieure.
L'O. douteux; £. dubius. Têt hémisphérique, un peu dé- primé, assez convexe en dessous, assez équituberculé ; aires ambulacraires égalant les 'deux tiers des autres et pourvues de quatre rangs de tubercules, dont les internes assez mal formes; huit aux anambulacraires , dont six seulement vont jusqu'à l'ouverture inférieure; denticules des ambulacres d'a- bord de cinq paires de pores , puis de quatre dans tout le reste de leur étendue; ouverture inférieure subcrénulaire avec une fissure assez peu profonde à chaque angle; auricules incon- nues. Couleur générale violette, même sur les tubercules.
J'ai établi cette espèce sur un têt un peu incomplet de ma collection, dont j'ignore l'origine.
L'O. MACULÉ; E. maculalus de Lamarck, loc. cit., n." ]4. Têt hémisphérique, déprimé, peu convexe en dessus, assez excavé en dessous ; aires et tubercules à peu près comme dans l'espèce précédente; ambulacres à denticules arquées, très-serrées, de quatre paires de pores chaque; ouverture inférieure assez grande, décagone, avec une incisuré pro- fonde aux angles; auricules assez petites, à sommet épais, carré, étroit et à trou très-petit et rond. Couleur blanche avec des taches verdàtrcs, irrégulières, mais formant des cercles incomplets.
Océan indien ?
Cette espèce est établie sur un individu du Muséum, dont on ignore au juste la patrie. Elle est plus voisine de l'oursin comestible que de tout autre.
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D. Espèces réguïièi^es , de forme un peu variable; les denticules des ambulacres droites ou arquées et de cinq paires de pores au moins.
Cette division a beaucoup de rapports avec la précédente. On y Jrouve également des espèces avec et sans fissure et dans une proportion variable des aires.
L"0. livide; E. lividus de Lamarck, loc, cit., n." 28. Têt hémisphérique, assez déprimé ; aires ambulacraires moitié des autres, avec un double rang de tubercules assez serrés; six rangs sur lesanambulacraires; denticules des ambulacres peu arquées et formées de cinq paires de pores; épines acicu- laires un peu longues, striées , d'un brun livide; ouverture inférieure non fissurée; les auricules petites, surbaissées, à peu près carrées, à sommet large, bilobé, à trou subcarré. Couleur verdàtre.
Cette espèce vient de la Méditerranée. M. de Lamarck Ta distinguée avec raison de l'oursin miliaire, mais ce sont ses ambulacres plutôt que ses épines qui l'en séparent.
Quant à l'oursin négligé, E. neglectus , n." 26, du même au- teur , les deux individus de la collection du Muséum qui portent ce nom, étiqueté par M. de Lamarck lui-même, appartiennent certainement à son oursin livide, et celui-ci diffère évidemment de l'oursin miliaire.
L'O. iMiCROTUEERCULÉ; E. microtuberculatus. Têt circulaire, hémisphérique, subdéprimé, légèrement concave en dessous; aires ambulacraires égalant les deux tiers des autres, et por- tant comme elles un double rang de tubercules assez petits, fort distans et espacés, au milieu d'une foule d'autres très- petits, irrégulièrement dispersés; ambulacres à denticules très-arquées et composées de six paires de pores; épines très-courtes, coniques, obtuses, striées et de couleur verte; ouverture petite, fissurée aux angles; auricules médiocres, étroites, triangulaires, distinctes; le trou très-grand. Cou- leur verdàtre.
D'après un individu de ma collection dont j'ignore la patrie.
L'O. Aïeule; E. molaris , Têt circulaire, déprimé, comme enfoncé çn dessus ainsi qu'en dessous; aires ambulacraires un
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peu plus grandes que les autres , deux rangs seulement de tubercules sur chacune; denticules des ambulacres arquées et formées de cinq paires de pores; ouverture inférieure sans traces de fissures ; auricules assez grandes proportionnellement, à sommet peu chargé, bilobé, et à trou long et ovale. Cou- leur générale verte.
D'après deux individus de la collection du Muséum, rap- portés par MM. Pérou et Lesueur.
L'O. longue-épine; E. longispina. Têt petit, circulaire, très- déprimé, presque aussi convexe en dessus qu'en dessous; aires presque semblables, avec deux rangs de tubercules assez gros chacune, à peu près comme dans l'oursin miliaire ; dents des ambulacres arquées , formées de cinq paires de pores en dessus et de quatre seulement en dessous ; épines fortes, très-longues , aciculées , striées et égalant au moins la moitié du diamètre du têt; ouverture avec de très- petites échan- crures triangulaires aux angles ; auricules ? Couleur d'un vert livide.
Cette petite espèce, que je possède dans ma collection, vient de la Méditerranée.
L'O. suBGLOBiFORME; E. suhglobîformis. TH c'iTCulaire , suh- globuleux , assez déprimé cependant; aires ambulacraircs égalant la moitié seulement des autres; quatre rangs de tu- bercules bien formés sur les premières, huit sur les autres; dents des ambulacres arquées et chacune de cinq paires de pores; épines assez courtes, striées, violettes, blanches au sommet; ouverture fissurée profondément à ses angles; au- ricules larges , carrées, à branches courtes et épaisses; trou ovale, médiocre.
D'après deux individus de la collection du Muséum dont on Ignore la patrie.
E. Espèces régulières; ambulacres formés de séries obliques et simples de six pores.
Je ne connois encore qu'une seule espèce qui appartienne à cette section ; son système des pores des ambulacres est vé- ritablement tout particulier : il semble que les deux rangs des espèces à trois doubles pores se soient placés bout à bout.
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L'O. CALOTTE; E. pileolus de Lamarck, loc. cit., n.° 7. Tct orbiculaire , large, convexe en dessus, fortement concave en dessous, ou en forme de calotte à bords épais, couvert d'un très -grand nombre de tubercules assez petits; aires presque égales; ambulacres de forme triangulaire et com- posés de séries obliques de six pores simples; épines courtes, obtuses, striées, rouges à la base et d'un vert blanchâtre à l'extrémité.
Des mers de FIsle-de-France, d'où elle a été rapportée par M. Mathieu.
F. espèces régulières; ajnhulacres festonnés ou com- posés d'espèces de dents très-arquées , de sept paires de pores.
C'est encore un groupe assez peu nombreux en espèces.
L'O. variolaire; £. variolaris , de Lamarck, loc. cit., n.° i5. Têt circulaire, quelquefois un peu pentagonal , déprimé; aires ambulacraires égalant les deux tiers des autres; deux rangs de tubercules mamelonnés assez serrés sur les unes, et quatre, dont deux assez mal formés, sur les autres ; ambulacres larges, festonnés; chaque feston composé de sept paires de pores, dont l'inférieure rentre fortement en dedans. Couleur violacée ou violette.
Des mers de la Nouvelle -Hollande, rapportée par MM. Péron et Lesueur.
L'O. TUBERCULE; E. tuberculatus, de Lamarck, loc. cit., n." 2g. Têt semi-globuleux en dessus, plan en dessous, hérissé d'un grand nombre de tubercules mamelonnés assez gros, sur deux rangs dans les aires ambulacraires, et sur six dans les autres ; festons des ambulacres de neuf paires de pores; ouverture inférieure très-festonnée , à angles sinueux et arrondis; au- ricules assez élevées, à branches grêles, à sommet peu chargé et à trou grand, ovale-alongé.
Cette espèce, qui est fort voisine de la précédente, en, diffère cependant par un plus grand nombre de mamelons et de paires de pores aux ambulacres. Elle a été ég;ilement rapportée par MM. Péron et Lesueur.
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G. Espèces régulières , à aires égales par le grand
élargissement des amhulacres formés par trois
séries verticales de doubles pores ; les angles de
l'ouverture constamment et profondément fissurés.
Cette section , qui renferme des espèces de toutes les mers, est tellement naturelle, que l'on pourroit très-bien en former un sous-genre distinct. Le \èi est toujours mince, souvent lisse, couvert de très-petits tubercules, et par conséquent d'épines fort petites.
L'O. ENFLÉ: E. injlalus; E. sardicus de Lamarck, loc. cit., n.° g. Têt orbiculaire , subdéprimé, conoïde, venfru; deux rangs de petits tubercules entre les trois bandes de pores des ambulacres; les deux extrêmes presque droites, l'intermé- tliaire un peu flexueuse ; auricules larges, à sommet peu chargé , subéchancrées au sommet ; le trou fort grand et pa- rabolique. Couleur d'un jaune pourpré.
J'ai caractérisé cette espèce d'après deux individus qui existent au Muséum, avec le nom donné par M. de La- marck. J'ai cru devoir lui retirer le nom de sardicus qu'il lui a donné, parce que cette espèce n'est certainement pas celle qui a été figurée par Klein ni décrite par Leske ; en effet, celui-ci dit, dans l'excellente description qu'il donne de son cidaris sardica, p. 146 , que les ambulacres sont formés par des arcs de cinq paires de pores, ce qui ne convient à aucune espèce de cette section.
Je crois devoir aussi rapporter à cette espèce celle que M. de Lamarck a distinguée, loc, cit., n.° 4, sous le nom d'O. FLAMMÉ, E. virgatus , et de laquelle il dit qu'elle tient de l'oursin ventru par ses bandelettes poreuses ; car en comparant avec soin l'individu qui porte ce nom au Mu- séum , il est aisé de voir qu'il ne diffère de l'oursin enflé que parce que le milieu des aires ambulacraires est plus violet.
L'O. VENTRU : E. ventricosus de I,amarck ; Cidaris esculenta, Klein , Leske, p. 74 , tab. 1 , fig. a, b; cop. dans l'Encyc. méth., pi. 102, fig. 2 et 5. Têt hémisphérique, un peu élevé, élargi et assez excavé en dessous, couvert d'un grand nombre de tubercules peu saillaris , formant quatre rangs assez distincts
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dans les ambulacraires , et huit dans les anambulacraires-, de trois séries de doubles pores des ambulacres , l'externe à grandes flexions de douze paires de pores; auricules grandes, élevées, à branches très-grêles, laissant entre elles un trou de forme triangulaire fort grand.
L'individu du Muséum sur lequel est pris ma description, est étiqueté comme provenant des mers de Saint-Domingue. M. de Lamarck l'indique cependant comme provenant de l'Océan des grandes Indes.
Je rapporte à cette espèce I'Oursin a bandes , E. fasciatus de M. de Lamarck, et qui existe au Muséum, rapporté des mers de FIsle-de-France ; la disposition fasciculée des épines lient à ce que dans le milieu des aires anambulacraires il n'y a presque que de petits poils, ce qui doit être absolument de même dans l'oursin ventru.
L'O. BLEUATRE; E. subcœruleus de Lamarck, loc.cit., n." 23. Têt orbiculaire, globuleux, subdéprimé; les trois séries de pores des ambulacres comme dans l'oursin enflé, mais plus rapprochées; deux rangs très-espaces de tubercules plus gros dans les aires anibulacraires ; quatre dans les anambulacraires ; auricules assez petites, à branches grêles, arquées; sommet entier; trou grand et sublozangique. Couleur générale blan« che, avec les aires ambulacraires bleuâtres.
Mers Australes ?
C'est une espèce bien rapprochée de la variété flammulée de l'oursin ventru. Il se pourroit qu'une figure delouvrage de Klein la représentât.
L'O. DE Péron ; E. Peronii. Têt subconique, un peu penta- gonal, à tubercules très -petits, très -nombreux , assez mal semés pour qu'on distingue à peine deux rangées extrêmes sur les ambulacraires et huit ou dix sur les anambulacraires; des trois séries de chaque côté de Tambulacre , l'intermédiaire très-flexueuse et formée par des groupes de trois paires de pores; ouverture inférieure petite, ronde, subdécagonale ; auricules élevées, à branches Irès-grêlcs; sommet assez chargé, subbilobë et le trou étroit, élargi à la base.
Il existe un individu de cette espèce dans la collection du Muséum, où elle est étiquetée comme rapportée de l'ile Kiûg, par MM. Péron et Lesueur. Quoique assez rapprochée
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de la suivante, elle en est cependant bien distincte, surtout parce que le milieu des aires anambulacraires n'est pas ex- cavé comme dans l'oursin pentagone.
L'O. pentagone; E. pentagonus de Lamarck, loc. cit. , n," 1*1. Têt globuleux, renflé en dessus comme en dessous, bien évi- demment pentagonal, convexe à chaque angle et excavé dans le milieu de chaque côté; tubercules verruqueux, en séries latérales mal formées, au nombre de deux sur les ambuîa- craires et de six à huit pour les anambulacraires ; les deux bandes externes des ambulacres flexueuses; ouverture petite ^ auriculcs larges, triangulaires, à branches assez étroites; sommet carré , peu chargé, circonscrivant un trou grand et triangulaire. Couleur générale roussâtre , mais peut-être par l'ancienneté de sa conservation.
Patrie inconnue. Collection du Muséum.
H. Espèces plus ou moins irrégulières , c est-à-dire ovales f couvertes ordinairement de mamelons bien, plus gros , et par conséquent d'épines bien plus fortes, que dans les sections précédentes. L'O. DE Leschenault ; £. Leschenaulti. Têt ovale , subcircu- laire, un peu déprimé, assez tubercule; deux rangs de ma- melons alternativement médiocres et petits, avec une ligne médiane imprimée et sinueuse sur les ambulacraires ; deux rangs de tubercules mamelonnés, à mamelons petits sftr les anambulacraires, outre deux autres rangs de chaque côté, beaucoup plus petits, et ne commençant qu'à la circonfé- rence de la face inférieure ; ligne médiane également si- nueuse, imprimée et tuberculeuse; ambulacres assez larges et formés de trois files verticales distinctes, quoique serrées, un peu sinueuses, mais non dentées ni festonnées de paires de pores; épines du disque fortes, assez coniques, fortement striées, un peu obtuses au sommet; les inférieures beaucoup plus petites; ouverture inférieure petite; auricules? Couleur du têt violacée; les épines violettes.
Cette espèce , bien particulière par la forme de ses ambula- cres, est établie d'après un individu assez gros, rapporté par M. Leschenault, probablement de l'Inde.
L'O. DE Maugé; £» Maugei. Têt ovale, assez alongé; deux
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rangs de tubercules dans les anibulacraîrcs ; six dans les aiiarabulacraires , dont les internes moins distincts que les externes ; ambulacres subfestonnés , chaque feston de quatre paires de pores seulement dans toute leur longueur; épines longues, étroites, effilées, striées; au ricules petites, à som- met arrondi, à peine bilobé, à trou alongc, rétréci dans son tiers supérieur. Couleur violette.
J'ai vu un individu assez petit de cette espèce, rapporté de File Saint-Thomas par Maugé. 11 étoit confondu avec les suivans sous le nom d'E. lucunter. Trois autres individus, dont Tun étiqueté comme provenant de la Baie des chiens marins, m'ont ofTert les mêmes caractères à peu près : les au- ricules étoient brisées.
L'O. DE Mathieu, E. Mathœi. Têt ovale, alongé, peu com- primé; deux rangs de tubercules mamelonnés dans les aires ambulacraires, outre un rang médian en zigzag bien formé; huit rangs dans les anambulacraires, outre un médian flexueux ; ambulacres de dents arquées , foi'mées de quatre paires de po- res; épines presque égales, coniques, striées, aiguës, un peu effilées; auricules triangulaires, étroites, à sommet chargé, arrondi ; branches étroites ; trou triangulaire , également étroit. Couleur du têt blanche, des épines d'un vert porreau.
Cette espèce est établie sur un assez petit oursin bien con- servé de la collection du Muséum, envoyé de l'Isle-de-France par W. le colonel Mathieu.
L'O. PORTE-AIGUILLE , E. acufer. Têt ovale , assez bombé ; deux rangs de tubercules assez peu serrés dans les ambulacraires; deux rangs de même dans les anambulacraires, et des traces de deux autres beaucoup plus petits; ambulacres à festons peu arqués, et de quatre paires de pores; épines peu nom- breuses, assez fortes, mais très-longues et très-aiguës, striées finement dans toute leur longueur; auricules assez larges, triangulaires, à branches très-grêles ; sommet très- peu sur- chargé, et à trou très- grand et triangulaire. Couleur du têt violacée ; celle des épines d'un violet de janthine.
Quoique cette espèce soit assez voisine de la précédente, et qu'elle provienne des mêmes mers, je la crois cependant dis* tincte, non-seulement par sa couleur, mais encore par la forme de ses épines et de ses auricules.
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Ces trois espèces sont confondues dans la collection du Muséum sous le nom d'O. forte -i^pIxne, avec le véritable E. lucunter, Linn., qui en diffère par la forme de ses ambu- lacres.
L'O. OBLONG ; E. oUongus. Têt ovale, oblong, un peu con- vexe en dessus, excavé et comme arqué en dessous, couvert d'un assez grand nombre de tubercules mamelonnés, presque égaux, sur deux rangs dans les ambulacraires , sur six dans les autres : ambulacres à dents un peu arquées, de quatre et une fois par ambulacre de cinq doubles pores ; auricules assez étroites, réunies à la base et élevées, à sommet sur- chargé, arrondi; trou fort petit, étroit et triangulaire. Cou- leur blanche, peut-être violacée.
J'ai défini cette espèce d'après deux individus assez petits de ma collection. Je ne connois pas de figure qui lui con- vienne.
L'O. FORTE-ÉPINE: E. lucunter , Linn.; Leske , Klein, p. 109, tab. 4, lîg. c, d, e,f? Corps ovale, peu alongé ou subcir- culaire, assez large et déprimé en dessus, un peu excavé en dessous; deux rangs bien formés de mamelons assez gros et bien rangés dans les ambulacraires ; quatre et presque six dans les anambulacraires, dont les seconds sont beaucoup plus gros ; ambulacres à dents arquées , formées chacune de cinq et rarement de six paires de pores; épines fortes, lon- gues, aciculées et striées; ouverture inférieure très-grande, décagone, les angles échancrés; auricules très-élevées, large- ment réunies entre elles, à sommet très-surcharge, crénelé sur ses bords, à trou très -petit et ovale. Couleur générale violette, sur les ambulacres surtout et sur les épines.
J'ai caractérisé cette espèce sur un individu presque com- plet de ma collection et dont j'ignore au juste l'origine. Un individu de la collection du Muséum est aussi sans nom de pa- trie. Il me paroit assez bien représenté par la figure citée de Klein et par la description de Leske, puisque ce commen- tateur de Klein dit que les dents des ambulacres sont arquées, et de quatre , cinq et six paires de pores.
L'O. FESTONNÉ; E. lobatus. Têt ovale, quelquefois sub- circulaire, déprimé, convexe en dessus, concave et comme arqué en dessous, très -granuleux, outre deux rangs bien
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formés de petits tubercules sur les ambulacraires, et six, dont deux de mamelons beaucoup plus gros que les autres, sur les anambulacraires ; ambulacres larges très -festonnés, chaque feston de six et rarement de cinq paires de pores; épines grosses, courtes, ovales, alongécs et striées; auricules élevées, à sommet très - surchargé , quelquefois lobé sur ses bords. Couleur blanche ; épines d'un violet sale.
C'est encore une espèce établie d'après des individus de ma collection au nombre de trois, et dont l'un, le plus gros, de deux pouces dans son plus grand diamètre, est plus cir- culaire que les autres.
L'O. ARTICHAUT : E. utratus , Linn. ; Cidaris violacea, Klein, Leske , p. 1 17 , tab. 47 5 fîg* 1 et 2 , avec ses piquans , et tab. 4 , £g. a, b, sans ses piquans. Têt ovale, subhémisphérique, convexe en dessus, plan et recourbé en dessous, hérissé d'un assez grand nombre de tubercules mamelonnés, un peu plus gros vers la circonférence, très-petits en dessous, sur deux rangs dans les ambulacraires , sur six dans les interambula- craires ; ambulacres larges, festonnés ou à dents arquées, composées de sept à huit rangs de pores ; les premiers dou- bles, les trois derniers quadruples; épines de deux sortes; celles du disque très-courtes, aplaties et imbriquées au som- met ; celles de la périphérie plus longues, épaisses et plus ou moins élargies; auricules .très-foibles, obliques, subspa- tulées et à peine fermées; le trou grand et ovale. Couleur d'un blanc violet foncé presque noir.
L'O. DE QuoY, E. Qiioj. ïêt ovale, subcirculaire, ti'ès- déprimé, convexe en dessus, très-plat et un peu courbé en dessous, couvert de tubercules assez peu nombreux et bien plus gros à la circonférence; aires subégales; deux rangs de tubercules peu serrés dans les ambulacraires; deux seulement de bien évidens dans les anambulacraires, et formés de six mamelons au plus, outre des indices de quatre autres rangs très- petits; ambulacres festonnés, un peu relevés, chaque feston de dix doubles pores simples; épines plates, courtes et élargies à leur extrémité dans le disque; un ou deux rangs au plus de pétaliformes à la circonférence; auricules mé- diocres, à branches grêles; le trou très-grand , subtriangulaire; le sommet bilobé. Couleur du têt violacée; les ambulacres
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plus fonces; les épines d'un violet presque noir, du moins en dessus.
Cette espèce, que j'avois d'abord cru ne pas différer de l'oursin artichaut ordinaire, offre cependant des caractères distinctifs dans sa petitesse, sa forme, celle de ses atiibula- cres , le nombre de ses rangs de mamelons et même dans ses épines. J'en ai vu au moins dix ou douze individus rapportés des iles Waigiou , Rawak et Sandvi^ich , par MM. Quoy et Gaimard. Le plq^ grand n'avoit pas plus de quinze lignes de diamètre.
L'O. roRTE-HOULETTE; E. pcdifcr. Têt ovale, subcirculaire, déprimé, convexe en dessus, plan et un peu concave en dessous, couvert d'un grand nombre de mameLoiis presque égaux, sur deux rangs serrés dans les ambulacraires , sur six dans les anambulacraires ; ambulacres très-festonnés , chaque feston de onze ou douze paires de pores un peu alternans et comme percés à l'extrémité d'un demi-tube intermédiaire; piquans du disque très-courts et plats à l'extrémité, comme dans l'oursin artichaut; les périphériens bien plus grands, aplatis et élargis à leur extrémité en forme de houlette; au- riciiles inconnues- Couleur générale d'un vert bleuâtre ; les mamelons verts; les épines livides.
Cette belle espèce, tout-à-fait nouvelle , quoique du même groupe que l'artichaut, a été rapportée des mers Australes par MM. Lesson et Garnot.
L'Ô. MAMELONNÉ: E. mammilialus , Linn. ; Klein, Leske, tab. 59, fig. 1 , avec ses épines, et tab. 39, lîg. 1 , dépouillé. Têt ovalè , un peu alongé, convexe en dessus, suhplan et un peu arqué en dessous, couvert de gros mamelons très-peu nombreux, sur deux rangs dans les deux espèces d'aires; ceux des ambulacraires inliniment plus petits dans la moitié supérieure; ambulaci'es fortement festonnés; chaque feston composé de six à dix paires de pores ; les épines des mamelons oblongues, épaisses , subclaviformes et subtrigones au sommet; auricules assez petites, assez peu chargées au sommet, arron- dies ; le trou ovale. Couleur du têt roussàtre ; les épines sou- vent barrées de blanchâtre.
De la mer des Indes et de la mer Rouge.
MM. Quoy tt Gaimard , de l'expéditiou du capitaine Frey- 37. 7
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cinet, ont rapporté des îles Waigiou et Rawak un oursin extrêmement rapproché du précédent, mais dont les baguettes, également zonées de blanc, sont beaucoup moins trigones au sommet.
L'O. A BAGUETTES CARÉNÉES; E. carinutùs. Têt ovale, couvert de très-gros mamelons, sur deux rangs dans les aires ambu- lacraires, à peu près sur quatre , dont les extrêmes sont bien plus petits et plus incomplets, dans les anambulacraires ; am- bulacres forteaient sinueux; chaque sinuosité de deux à cinq paires de pores fort rapprochées; épines épaisses, assez lon- gues, subcylindriques, obtuses au sommet, avec une carène plus OTi moins marquée dans toute leur face inférieure. Cou- leur d'un blanc jaunàtrt ; les épines violacées.
Cette belle espèce , qui me paroU bien distincte de Toursin trigonaire de M. de Lamarck, dont cependant elle est cap- prochée, a été rapportée par MM. Lesson et Garnot de l'ex- pédition du capitaine Duperrey.
L'O. trigonaire; E. trigonarius de Lamarck, loc. cit., n.°35. Têt fort grand (de près de quatre pouces de diamètre), fort épais, ovale, subcirculaire, couvert de très- gros mamelons ,r sur deux rangs, de seize chacun dans les ambulacraires , sur quatre, dont les extrêmes peu complets, si ce n'est -in- férieuremcnt, sur les anambulacraires; ambulacres flexueux , festonnés : les premiers festons composés dune double rangée de doubles pores; les médians d'une seule rangée, forte- ment alternans; les pores inférieurs par rangs obliques très- nombreux, comme dans les espèces précédentes; tubercules mamelonnés, fort gros, ceux des ambulacraires plissés au côté externe de leur base; épines longues, trigones, s'atténuant peu à peu jusqu'au sommet, qui est obtus; auricules grandes, triangulaires, à sommet élargi, arrondi, très -surchargé; le trou petit et ovale.
De la Méditerranée ; ce qui paroit avec juste raison fort douteux à M. de Lamarck. C'est une espèce dont le têt est commun dans les collections.
Pendant l'impression de cet article je me suis assuré que, sous le nom de L'O. forte-épine, on a confondu au Muséunl au moins trois espèces distinctes. (De B.)
OURSIN. (Foss.) On a autrefois donné le nom générique
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d'oursin aux difTérens genres d'Lchinides , que nous connois» sons aujourdhui sous les noms de scutelle , clypéastre , fibu- laire, échinonée , galérite , ananchite, spatangue , cassidule , nucléolite, oursin et cidarite , et dont', à l'exception de l'ar- ticle oursin, il a été parlé à ceux qui y ont rapport. Ceux qu'on trouvoit à l'état fossile ont porté les noms de eclùniLi , echinometra , echinodermata , ovarium, brontias, lapis iridis , bu- fonita ,pileus , galea , hisLiyx , chelonitas et bratachitas. Rumphius a cru que ces corps tomboient du ciel ainsi que les bélemnites , et les a appelés bronita , tonitra, ombrias; enfin, "VVormius a cru que c'étoienl des œufs de serpent pétrifiés.
Les Romains croyoient que ces corps tomboient sur la terre avec de grosses pluies ou avec la foudre , ou qu'ils étoient des œufs de crapauds et des crapauds pétrifiés. Pline, lib. oj , cap. 97 ; lit). 29, cap. 5.
Les auteurs du lô.*" siècle ont cru ce qui avoit été dit par Pline. Agricola fut le premier qui rejeta ces fables; mais il n'indiqua pas leur A'éritable origine. Mercatus les prit pour des pierres figurées, auxquelles la nature avoit pris plaisir à donner de pareilles formes, et rapporta qu'on s'en étoit servi autrefois dans les enchantemens. Gesner tomba dans l'erreur de ceux qui dirent qu'elles étoient tombées du ciel, et ignora que les pierres judaïques, qui sont des pointes d'oursin et dont il parla , eussent quelques rapports avec les échinites. 11 paroît que c'est Ferrand lmi;érati qui, au commencement du 17." siècle, rapporta le premier ces pierres à des oursins de mer, et qui démontra que les pierres judaïques n'étoient que les pointes pétrifiées de ces oursins. Mais, malgré ce qui en avoit été dit par ce naturaliste, les anciennes erreurs sur l'origine des échinites subsistèrent jusqu'à Aldrovande, qui démontra la véritable origine de ces corps fossiles.
Luid a été le dernier des auteurs qui ait douté que les échinides fossiles fussent de véritables oursins de mer, attendu qu'on ne les trouvoit jamais munis de leurs pointes; mais l'ana- logie de ces corps fossiles avec ceux qui sont vivans , étoit bien suffisante pour le faire croire , lors même que l'on n'auroit pas des exemples, comme on en a , d'oursins fossiles trouvés avec leurs pointes.
JSfous ne traiterons dans cet article que des oursins fossiles
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proprement dits. On en trouve dans les couches antérieure^ à la craie et dans celles qui sont postérieures à cette subs- tance ; mais il est plus rare d'en rencontrer dans cette dernière , dans laquelle les cidarites et les spatangues sont communs; et peut-être que ceux qu'on y a trouvés dépendoientdu genre Cidarite autant que de celui des Oursins, entre lesquels la ligne de démarcation ne paroît pas clairement tracée pour ceux qu'on trouve à l'état fossile.
M. Desmarest, qui s'occupe de la publication d'un ou- vrage sur les échinides fossiles, a bien voulu nous com- muniquer les figures et les noms de ceux des oursins pro- prement dits qu'il doit décrire, et nous a permis de les présenter ici.
Echinus perlatus , Desm. Corps hémisphérique , couvert de petits tubercules disposés eu rangées, qui s'étendent du centre Supérieur jusqu'à la bouche. Dix bandes multipores se trou- vent sur ce corps et divisent sa surface en autant de parties, dont cinq plus grandes et les autres plus petites. Diamètre, un pouce; élévation, six lignes. Localité inconnue : mais il y a lieu de croire que c'est dans des couches plus anciennes que la craie. On pourroit regarder comme une variété de cette espèce, des oursins qui ont quelquefois plus de deux pouces de diamètre, qu'on trouve à Pfcffingue, et dont on voit une ligure dans l'ouvrage de Kuorr, sur les pétrifications, vol. 2, tab. 11, E, lig. i."^^ On trouve, à Saint-Paul-trois-châ- teaux et dans le Jura , des espèces qui paroissent avoir beaucoup de rapport avec celle-ci.
Echinus monilis, Desm. Celte espèce, qui n'a que six à sept lignes de diamètre, est hémisphérique , un peu déprimée et couverte de tubercules peu élevés; elle a de très-grands rap- ports avec l'espèce qui est fort commune dans les couches du calcaire de Doué en Anjou , qui n'est point pétrifiée , et à la- quelle il manque presque toujours les pièces de la bouche et celles de l'anus. Ces petits oui-sins étant légers, solides et percés de part en part , il arrive que quelques personnes , en passant un cordon au travers, en forment des sortes de colliei's. On trouve àThorigné, près d'Angers , dans la couche du calcaire grossier, de petits oursins qui ont encore beau- coup d'analogie avec cette espèce.
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Echinus Milleri, Desm. Cette espèce a de très-grands rap- ports avec les cidarites, à cause de ses tubercules gros et éle- vés, et sa forme est très-déprimée. Diamètre, quelquefois un pouce et demi; élévation, dix lignes. On la trouve à Mar- gate et à Gravesend en Angleterre , dans les couches supé- rieures de la craie.
Echinus Doma , Desm. Je ne connois de cette espèce que le seul individu qui se trouve dans ma collection , et quoique son têt paroisse exister dans toute son épaisseur , il ne porte aucune trace d'épines ou de tubercules qu'à sa partie infé- rieure; celle qui est supérieure est couverte de stries très- fines. Sa forme est très-remarquable par les cinq côtes élevées que forment ses ambulacres. Diamètre, quatorze lignes; élé- vation, un pouce. Patrie inconnue.
Echinus petaliferus , Desm. ; Parkinson , Organ, rem. , tab. 1."', lig. 12 et i3. Cette espèce, que l'on trouve au cap de la Hève dans une couche de craie chloritée, a Paspect d'un cidarite , à cause des gros tubercules dont sa surface est couverte. Au milieu de sa partie supérieure il se trouve autour de l'anus une pièce divisée sur ses bords en cinq com- partimens, qui portent chacun une trace ronde au milieu. Cette pièce représente assez bien la trace d'une fleur divisée en cinq pétales. Diamètre, neuf lignes; hauteur, cinq lignes. On trouve dans Pouvrage de Knorr, ci-dessus cité, pi. 77, fig. 5 , la figure d'une espèce qu'on rencontre dans le canton de Bàle et qui a beaucoup de rapport avec celle-ci; mais elle ne porte pas d'aussi gros tubercules, et la pièce de l'anus est un peu différente.
Echinus Menardi, Desm. Corps hémisphérique, un peu dé- primé, dont les cinq ambulacres sont accompagnés de deux rangées de petits tubercules, entre chacune desquelles il se trouve deux autres rangées de tubercules plus gros, comme l'espèce qui précède. Il porte à sa partie supérieure une pièce découpée sur ses bords en dix parties. Diamètre, neuf lignes; hauteur, six lignes. On le trouve dans les environs